Melodies of Green and Blue

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15/20
Nom du groupe Temperance (ITA)
Nom de l'album Melodies of Green and Blue
Type EP
Date de parution 19 Fevrier 2021
Style MusicalPower Mélodique
Membres possèdant cet album5

Tracklist

Acoustic EP
1.
 Paint the World
 03:52
2.
 Evelyn
 03:25
3.
 Let It Beat
 03:49
4.
 I Am the Fire
 04:00
5.
 Nanook
 03:46
6.
 Start Another Round
 04:15
7.
 My Demons Can't Sleep
 03:40
8.
 Gaia
 03:54

Durée totale : 30:41

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Temperance (ITA)


Chronique @ ericb4

09 Fevrier 2021

Un virage acoustique finement négocié et d'une confondante fluidité...

Impulsé par son cinquième et étincelant album studio, « Viridian », le prolifique quintet italien revient dans les rangs un an plus tard à peine, et ce, pour un exercice de style inédit. Aussi, répondant à un souci de diversification atmosphérique et rythmique, le combo nous livre ici une rondelle modeste de ses 30 minutes, en acoustique dans son intégralité, répondant au nom de « Melodies of Green and Blue ». Sortie, tout comme sa luxuriante aînée, chez Napalm Records, la frugale galette en partage 6 de ses 8 titres, auxquels s'adjoignent deux fraîches offrandes. S'agit-il d'un simple regard alternatif du collectif posé sur son œuvre, d'un souhait communément partagé d'offrir une colorature particulière à certains des morceaux emblématiques du précédent effort, permettant ainsi au chaland de les redécouvrir sous un autre jour, ou encore d'une nécessaire respiration comme pour rompre une certaine routinisation des pratiques du groupe et l'aider dès lors à repartir plus fort et/ou sur de nouvelles bases ? Sans doute un peu des trois hypothèses à la fois...

Dans ce dessein, on retrouve l'équipage du vaisseau amiral au grand complet, à savoir : la frontwoman au chatoyant grain de voix doublé d'un léger vibrato Alessia Scolletti (Alex Mele, vocaliste live d' Overtures...) ; le puissant vocaliste Michele Guaitoli (Future Is Tomorrow, Overtures, Kaledon, Visions Of Atlantis...) ; Marco Pastorino (Even Flow, Light & Shade, The Ritual, Virtual Symmetry, ex-Secret Sphere...), au chant et à la guitare acoustique ; Liuk Abbott (Even Flow, Light & Shade, Revenience, The Ritual, ex-Bejelit), à la basse acoustique, et Alfonso Mocerino (Starbynary, Virtual Symmetry...), au cajón (instrument traditionnel à percussion légère sous forme de caisse de résonance parallélépipédique). De cette étroite collaboration émane une œuvre rock'n'metal mélodico-symphonique aux vibes héritées de son illustre devancière, toutefois dénuée de toute sonorité organique susceptible d'altérer l'authenticité du message musical délivré ; un propos d'une sensibilité à fleur de peau et au climat frissonnant, où l'inspiré trio mixte semble avoir uni ses voix autour d'un feu de camp lors d'une douce nuit d'été, dévoilant par là même des facettes insoupçonnées de leurs talents...


C'est à l'aune de ses fraîches compositions que l'opus nous ouvre les bras, pour une engageante croisière ponctuée de délicats arpèges d'accords, en direction de quelques terres d'abondance. Ainsi, c'est d'un battement de cils que nous happera le refrain immersif à souhait exhalant des entrailles du fringant mid tempo aux airs d'un Sonata Arctica de la première heure, « Paint the World ». Sous-tendu par un délectable slide à la guitare acoustique, glissant le long d'une radieuse rivière mélodique, consentant à d'insoupçonnés et opportuns changements de tonalité, et mis en exergue par trois empreintes vocales en parfaite osmose, l'enivrant méfait poussera assurément le chaland à une remise du couvert sitôt l'ultime mesure envolée. Dans cette même veine, mû par un cajón d'une féline souplesse doublé de légers clapotis guitaristiques, laissant entrevoir un infiltrant cheminement d'harmoniques tout en dévoilant un trio au faîte de son art, se chargeant également en émotion au fil de sa progression. l'élégant « Evelyn » se fera non moins envoûtant.

Un tympan déjà familiarisé avec les séries d'accords inhérentes aux plages du précédent opus et amateur fervent d'acoustiques rivages trouvera assurément dans cette sélection de partitions matière à se sustenter. Aussi, à la lumière de ces caressants paysages de notes, les passages les plus enfiévrés se voient-ils alors mués en de sensuelles et prégnantes portées. D'une part, harmonisant un fin picking à la guitare acoustique aux chatoyants chapelets d'accords déversés par une basse ronronnante, et octroyant une frissonnante triangulation vocale, le vitaminé « Let It Beat » revêt ici l'allure d'une somptueuse ballade atmosphérique, que l'on ne quittera qu'avec l'indicible espoir de remettre le couvert. D'autre part, eu égard à ses multiples variations rythmiques, aux troublantes oscillations du parterre d'interprètes, et à la chaleur dégagée par son ambiance latina, l'originale et émoustillante version à la colorature bossa nova du jovial et tonitruent « My Demons Can't Sleep » poussera assurément à un headbang subreptice. Quant au rayonnant et palpitant effort symphonique folk « Nanook », sous couvert de sensibles gammes au piano auxquelles répondent en écho un chavirant slide et un trio bien habité et des plus hypnotiques, il prendra dès lors un visage mordoré et luminescent mais nullement cotonneux.

L'exercice pourrait-il s'avérer plus délicat eu égard à des plages plus directement orientées vers les charts ? Offrant d'originales et frissonnantes alternatives à ces titres phares, le combo pluralise judicieusement ses atmosphères tout en sauvegardant et les harmonies et la teneur rythmique de chacune de ces vibrantes ritournelles. Ainsi, instillée d'une guitare aussi enjouée que virevoltante et d'un cajón satiné mais bien cadencé, et sans y perdre ni de sa dynamique originelle ni de sa mélodicité toute de nuances vêtue, la version acoustique du tubesque et saillant up tempo « I Am the Fire » lui redonne précisément un second souffle, contribuant ainsi à le magnifier sans en dénaturer l'architecture compositionnelle. Et que dire de la version bluesy du tonique et charismatique « Start Another Round » ? Un véritable petit bijou où s'interpénètrent élégance formelle, grisante tonicité et forte charge émotionnelle. Encensé, en prime, par les magnétiques patines de nos vocalistes patentés, ce poignant manifeste rajoute par là même une corde, et non des moindres, à l'arc déjà bien garni de nos gladiateurs. Un pari pour le moins osé, dans un cas comme dans l'autre, mais relevé de main de maître par nos acolytes.

Enfin, que l'aficionado de reprises d'intimistes espaces se rassure, nos valeureux gladiateurs ne l'auront nullement laissé pour compte. Sans pour autant y avoir misé tous ses espoirs de l'emporter, le quintet transalpin aurait néanmoins trouvé-là matière à encenser le pavillon, et ce, sans avoir à forcer le trait. Aussi, nos inspirés concepteurs ont-ils opté pour une relecture éclairée de « Gaia », une ballade progressive toute en légèreté, dotée d'une belle gradation de son corps orchestral couplée à une jouissive esthétique mélodique, et délivrant une charge émotionnelle bien difficile à endiguer. Dans ce bain instrumental aux doux remous, l'incessant déferlement de fines larmes au piano et la mise en habits de soie par les claires et hypnotiques volutes, alors en totale osmose, de nos maîtres de cérémonie, sont autant d'atouts contribuant à magnifier l'une des plages les plus bouleversantes de la précédente livraison. Une revisite acoustique à la fois racée, d'une extrême sobriété et pétrie d'élégance, propice au totale enivrement de nos sens, vient alors cueillir le chaland.


Au fil de notre fugace traversée, le fertile combo italien nous plonge au cœur d'une troublante et souriante forêt de notes, allant jusqu'à transfigurer certains titres emblématiques de la précédente cuvée, pour un résultat le plus souvent au-delà de nos espérances. Tout en préservant tant leur substrat mélodique que leur rythmicité, mais en étoffant sa palette d'ambiances et harmoniques alternatives qui en fondent précisément tant l'actuel caractère que leur originalité, la troupe a ainsi consenti à quelques prises de risques. Une surprise du plus bel effet est donc au rendez-vous des attentes d'un tympan déjà accoutumé aux travaux du groupe, et plus spécifiquement de son cinquième élément, « Viridian ». Dans la même veine, les deux pistes inédites parachèvent un album aussi émouvant qu'empreint d'une infinie délicatesse, qui pourrait bien laisser quelques traces indélébiles dans les mémoires de férus d'authenticité. Bref, un virage acoustique finement négocié et d'une confondante fluidité fleurant bon la féconde inspiration de ses auteurs...

Note : 15,5/20

1 Commentaire

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Fonghuet - 13 Fevrier 2021:

Woa belle chronique qui donne  envie! Merci! 
Belle découverte, la pochette est superbe, le morceau posté en bas est très rafraichissant et sincère, je vais vivement me pencher sur ce groupe, merci!

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