Of Jupiter and Moons

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18/20
Nom du groupe Temperance (ITA)
Nom de l'album Of Jupiter and Moons
Type Album
Date de parution 20 Avril 2018
Style MusicalPower Mélodique
Membres possèdant cet album38

Tracklist

1.
 The Last Hope in a World of Hopes
Ecouter04:50
2.
 Broken Promises
Ecouter04:32
3.
 Of Jupiter and Moons
Ecouter04:04
4.
 Everything That I Am
Ecouter03:30
5.
 We Are Free
Ecouter04:57
6.
 Alive Again
Ecouter03:57
7.
 The Art of Believing
Ecouter05:15
8.
 Way Back Home
Ecouter04:21
9.
 Empires and Men
Ecouter04:05
10.
 Daruma's Eyes (Part 1)
Ecouter07:15

Durée totale : 46:46

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Temperance (ITA)



Chronique @ ericb4

29 Novembre 2018

Quand la chrysalide devient papillon...

Impulsé par un plaisant mais perfectible « The Earth Embraces Us All », son troisième album full length, le prolifique combo italien créé il y a tout juste cinq ans réenclenche la machine. Aussi, moins de deux ans plus tard, nous gratifie-t-il d'un quatrième opus de longue durée dénommé « Of Jupiter and Moons » sorti, tout comme ses aînés, chez Scarlet Records. Et ce, un an à peine suite à un luxuriant DVD/CD Live intitulé « Maschere: A Night at the Theater ». Fort d'une discographie tendant à se densifier et de prestations scéniques remarquées, on comprend dès lors que le collectif rital caresse l'espoir de faire partie du cercle fermé des valeurs confirmées du metal symphonique à chant féminin. Les 47 minutes sur lesquelles s'enchaînent sereinement les 10 pistes de cette nouvelle galette lui en autoriseront-il l'accès ? La féroce concurrence continuant d'agiter ce registre metal pourrait-elle avoir de sérieuses raisons de ne pas (ou plus) éluder les vibes générées par l'expérimentée et talentueuse formation ?...

Dans ce dessein, le line up a subi une refonte partielle, l'équipage comptant désormais parmi ses membres : le co-producteur/compositeur/guitariste et vocaliste Marco Pastorino (Even Flow, Virtual Symmetry...) ; le co-producteur/parolier/vocaliste/choriste Michele Guaitoli (Visions Of Atlantis, Overtures, Kaledon, Future Is Tomorrow...) ; la frontwoman et parolière Alessia Scolletti (Overtures (live), ex-Sailing To Nowhere (live)), en remplacement de Chiara Tricarico (Sound Storm, Ravenword) ; le bassiste Liuk Abbott (Revenience, Light & Shade, The Ritual) et le batteur Alfonso Mocerino (Starbynary), actuel remplaçant de Giulio Capone (5th Element, Asidie, Betoken...). Pour l'occasion ont été requis les talents du claviériste Luca Zanon (Overtures), le cordiste Giovanni Annandi ainsi que les choristes Caterina Piccolo (Overtures), Marco Rosa (Black Raven, Azrath-11, In Bad Faith) et Mattia Martin. Une pléthorique distribution laissant augurer un message musical à la fois épique et fort en émotion...

De cette étroite collaboration émane une œuvre mélodico-symphonique gothique aussi tonique qu'émoustillante, résolument accessible et reposant sur un duo mixte en voix claires, dans le sillage de Nightwish et consorts, Delain, Serenity, Kamelot, Visions Of Atlantis ou encore Ancient Bards pour son orientation power. Preuve que nos acolytes témoignent aujourd'hui d'une sérieuse envie d'en découdre, le mastering tout comme le mixage ont relevé de la patte experte d'un certain Jacob Hansen, connu pour avoir produit et/ou oeuvré pour moult formations (Epica, Delain, Diabulus In Musica, Amaranthe, Pyramaze, Doro, Evergrey...), et ce, depuis 2001, dans son propre studio, au Danemark. D'autre part, on ne saurait éluder l'artwork de la cover d'inspiration fantastique, aux colorations chatoyantes, signé Yann Souetre ; délicat graphiste ayant réalisé la pochette de « The Source » (2017) d'Ayreon. Rien de moins pour nous accueillir à bord du vaisseau amiral...

L'inspiré quintet détiendrait désormais les clés pour nous rallier à sa cause, et ce, à l'aune de pistes le plus souvent enfiévrées, dont certaines seraient susceptibles de figurer dans les charts. Ainsi, on ne résistera que malaisément à la vague de submersion qui va s'abattre sur nous à l'image « The Last Hope in a World of Hopes » et « Everything That I Am »; deux tubesques et ''delainiennes'' offrandes déroulant leurs riffs corrosifs et délivrant un grisant legato à la lead guitare. Mais c'est surtout leur sanglante rythmique corroborée à une sente mélodique des plus efficaces qui retient l'attention. Bien qu'un tantinet convenues, celles-ci se voient toutefois magnifiées par un duo mixte en voix claire infiltrant et évoluant à l'unisson, dans la veine de Visions Of Atlantis. Et comment ne pas succomber aux refrains catchy de l'élégant mid tempo « Alive Again » qui, dans l'ombre de Serenity, se voit mis en relief par la virile incursion d'un Michele Guaitoli au top de sa forme ?

Parfois, nos compères intensifient d'un cran le rythme de leurs frappes, nous propulsant tout de go sur des charbons ardents, sans pour autant nous désarçonner, loin s'en faut. Ce qu'illustrent précisément « Broken Promises » et « The Art of Believing », deux frondeurs et pimpants efforts à mi-chemin entre Ancient Bards, Within Temptation et Kamelot. Réservant de sidérantes montées en puissance tout en livrant une ligne mélodique aussi enivrante qu'exigeante dans son élaboration, chacun de ces méfaits ne lâchera pas sa proie d'un iota. Dans ces champs de turbulences, les puissantes patines de nos deux tourtereaux se faisant osmotiques aspireront le pavillon du chaland d'un battement de cils. Mention spéciale pour les fringantes rampes à l'orgue hammond dispensées par Luca Zanon sur le second mouvement. Dans une même énergie, on retiendra encore « Of Jupiter and Moons », mordant et prégnant up tempo power symphonique dont la filiation avec Serenity ne saurait être démentie. Nous immergeant dans un bain orchestral houleux, le saillant manifeste évolue sur un cheminement d'harmoniques des plus sécurisants doublé de seyantes digressions atmosphériques. Ce faisant, l'offensif propos glissera avec célérité dans nos pavillons alanguis.

Lorsqu'il relâche la pression, c'est avec une infinie délicatesse que le collectif italien nous offre ses mots bleus les plus sensibles. Ainsi, l'accroche s'effectuera sans jambage sur « Empires and Men », troublante ballade atmosphérique dotée de couplets finement ciselés que relayent de soyeux refrains, que n'auraient reniés ni Kamelot, ni Visions Of Atlantis. Ce faisant, l'instant privilégié voit convoler un duo mixte au faîte de son art, les profondes inflexions du puissant vocaliste flirtant avec les angéliques volutes de la belle. Progressant tout d'abord sur la pointe des pieds, le romantique effort réserve une insoupçonnée montée en régime en bout de course. Un bien émouvant moment que l'aficionado du genre se fera fort de repasser en boucle.

Déjà rompue aux plantureuses pièces en actes, la troupe réitère l'expérience à l'aune d'une fresque symphonico-progressive éminemment impulsive, aux arrangements d'excellente facture. Ainsi, l'épique et altier « Daruma's Eyes (Part 1) » délivre 7 minutes d'un spectacle haut en couleurs, un brin cinématique, où les gimmicks guitaristiques abondent et souvent font mouche. Variant les phases rythmiques à l'envi et infiltré par un duo mixte bien inspiré, ce tonique message musical devra néanmoins se laisser le temps de l'imprégnation avant d'être apprivoisé. Un exercice de style parfaitement rodé, aux enchaînements sereins et qui sied bien à nos gladiateurs, que ne devraient éluder ni les fans de la première heure ni les amateurs du genre déjà sensibilisés aux travaux de leurs maîtres inspirateurs, Kamelot et Serenity, en l'occurrence.

Cependant, en dépit de ses mérites, l'opus ne pourra esquiver de relatifs bémols susceptibles d'atténuer ses effets. D'une part, si la ferveur de « We Are Free » ne saurait être démentie, ce titre pourtant avenant se dote d'un sillon mélodique certes agréable mais en proie à de nombreuses répétitions doublées de tenaces linéarités sur les refrains. « Way Back Home », quant à lui, ne tirera pas davantage son épingle du jeu. Nous projetant tout le long sur un brasier incandescent tout en prenant moult chemins de traverse, le brûlot tend à nous égarer de son cordeau mélodique. Manquant d'homogénéité architecturale et délivrant des séries d'accords dont les enchaînements ne se révèlent pas des plus fluides, ce titre restera, lui également, dans l'ombre de ses voisins.

Arrivé au terme de notre parcours, force est d'observer que le quintet italien a placé la barre haute, livrant une œuvre à la fois vibrante, pénétrante et à la gracieuse mélodicité, que pourraient bien lui envier nombre de ses challengers. D'une efficacité redoutable, ce truculent opus se dote également de lignes de chant difficiles à prendre en défaut, d'une technicité instrumentale évolutive et d'une qualité de production susceptible de lui assurer une mise en valeur optimale. Si ce quatrième essai ne marque pas une franche rupture avec ses aînés, il n'en recèle pas moins quelques indices d'évolution qui en ont enrichi le contenu et qui éloignent d'autant nos compères de leurs timides débuts. Et ce, même si les sources d'influence ne sauraient se faire oublier et si certaines portées demeurent convenues. C'est dire qu'à l'image de ce puissant effort, le combo peut caresser l'espoir de faire partie des valeurs confirmées du metal symphonique à chant féminin, voire mixte. Quand la chrysalide devient papillon...

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