The Earth Embraces Us All

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17/20
Nom du groupe Temperance (ITA)
Nom de l'album The Earth Embraces Us All
Type Album
Date de parution 16 Septembre 2016
Style MusicalPower Mélodique
Membres possèdant cet album34

Tracklist

1.
 A Thousand Places
Ecouter06:29
2.
 At the Edge of Space
Ecouter04:28
3.
 Unspoken Words
Ecouter04:00
4.
 Empty Lines
Ecouter04:26
5.
 Maschere
Ecouter03:25
6.
 Haze
Ecouter04:20
7.
 Fragments of Life
Ecouter03:44
8.
 Revolution
Ecouter04:16
9.
 Advice from a Caterpillar
Ecouter08:11
10.
 Change the Rhyme
Ecouter04:21
11.
 The Restless Ride
Ecouter12:42

Bonus
12.
 Center of My Soul
 02:39

Durée totale : 01:03:01

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Temperance (ITA)



Chronique @ ericb4

30 Octobre 2016

Un agréable méfait cristallisant une rupture par rapport à ses aînés mais qui se cherche encore une identité...

Jeune et prolifique groupe power symphonique italien originaire de Novarre, Temperance a prestement enchaîné ses productions sans véritablement avoir pu se hisser parmi les valeurs montantes de ce registre. Pour le comprendre, quelques précisions s'imposent. Créé en 2013, le combo piémontais n'a attendu qu'un an pour sortir un premier album full length éponyme, celui-ci témoignant de carences logistiques, techniques, harmoniques, avec les défauts habituels que connaissent des travaux trop rapidement achevés. Moins d'un an après lui succéda déjà « Limitless », second album de longue durée et guère de meilleure facture. Il s'avéra donc urgent de réagir pour permettre au collectif rital de sortir enfin d'une ombre pesante, peut-être en modifiant son mode de fonctionnement habituel...

Aussi le quartet s'est-il laissé plus de temps pour peaufiner son travail en studio, finaliser ses compositions, sculpter pierre par pierre sa signature artistique, ce troisième opus ne sortant dans les bacs qu'un an et demi suite à « Limitless », toujours chez Scarlet Records. Il en émane une bonne heure d'écoute nous permettant de voir se succéder 11 pistes de durées variables qui sont autant de destinations à découvrir. Cette fois, la qualité d'enregistrement est probante tout comme le mixage, devenu plus équilibré que par le passé. Les finitions également ont été passées au peigne fin tout comme les arrangements, dorénavant de bon aloi. Nos acolytes auraient-ils donc appris de leurs erreurs du passé au point de rendre leur message musical susceptible d'imposer le respect et de les transformer en réels concurrents face à leurs homologues générationnels ? Aussi, entrons dans les entrailles du vaisseau amiral mû par les forces conjuguées de : Chiara Tricarico (RavenWord, ex-Lust For Oblivion) au chant ; Marco Pastorino (Secret Sphere, The Ritual, Virtual Symmetry, Light And Shade, HateTyler, ex-Bejelit...) à la guitare et au chant ; Liuk Abbott (The Ritual, ex-Bejelit) à la basse, étant revenu dans le groupe, suite à un remplacement par Luca Negro en 2015 ; Giulio Capone (5th Element, Betoken, Wild Steel, ex-Bejelit, ex-Drakkar, ex-Pandaemonium) à la batterie et aux claviers.

Fait marquant : On assiste à une kyrielle de passages résolument dynamiques, techniquement bien étoffés et aisément inscriptibles dans les charts, avec quelques belles pièces à l'appui. D'une part, Sous de faux airs de Nightwish, les arrangements délivrés nous plongent au cœur d'une tourmente que n'auraient pas reniée The Ancient Bards ou même Delain, à l'aune du fringant « At the Edge of Space », délectable piste power mélodico-symphonique aux nuances harmoniques bien amenées. On comprend, à la lumière de la juxtaposition du puissant corps oratoire sur chaque segment de la savoureuse ligne mélodique, au demeurant assez convenue mais difficile à prendre en défaut, que l'on a affaire à un hit en puissance. Sachant ralentir le tempo au moment voulu, la reprise sur le refrain est tout bonnement magique. Pour sa part, le mid/up tempo altier et un tantinet insolent « Maschere » use d'un tapping martelant au fil du déploiement des inflexions bien maîtrisées de nos deux compères. En liesse, le convoi orchestral nous imprègne de sa ferveur et l'on se plait à prolonger notre introspection jusqu'au dernier souffle du brûlot. Enfin, d'inspiration folk, l'entraînant et aérien « Unspoken Words », à la lumière d'une cornemuse samplée fort enjouée, se pose comme un rayonnant et frais morceau, au carrefour d'influences telles que Leaves' Eyes, Delain et Within Temptation. Celui-ci ne mettra pas longtemps à infiltrer nos tympans alanguis tout en nous invitant à un headbang endiablé, pour lequel nos deux tourtereaux ne seront pas étrangers, loin s'en faut. Autre ambiance, autre prestation, autres effets sur cette festive livraison...

Dans une logique axée sur les longues tirades, le combo affiche là aussi une totale santé. En ayant enfilé trois qui, chacune à sa manière, livrent quelques secrets pour nous maintenir en éveil, la bande nous place au cœur d'un spectacle épique, riche en effets, parfois déconcertant, mais rarement désenchantant. Ainsi, une ambiance orientalisante nous attire sur l'offensif et roboratif « A Thousand Places », faisant la part belle aux violons corrélativement à des riffs trapus. On redécouvre alors le duo mixte, plus habité et mieux coordonné qu'antérieurement, les screams devenant plus incisifs et les volutes de la déesse encore acidulées mais avec davantage de justesse et une meilleure de tenue de notes. Un break bien amorcé calme le jeu et permet à une séduisante et progressive reprise instrumentale de reprendre le flambeau et fermer sereinement la marche. Plus encore, le tonitruant et plantureux « Advice from a Caterpillar » envoie ses riffs corrosifs nous lacérant de toutes parts. Dans la lignée de Beyond The Black, la princesse n'a de cesse de lancer des attaques en règle pour nous faire plier l'échine, sur une sente mélodique délicatement sculptée. On aurait pu, cette fois, se dispenser de la présence de son screamer de comparse, pour lui permettre de se mouvoir en toute quiétude. Néanmoins, un petit pont jazzy tout en finesse s'inscrit dans une trame complexe mais d'une exigeante gestion. Et la sauce prend sur une piste qu'on ne quittera qu'à regrets. Quant au saillant « The Restless Ride », il affiche fièrement ses 13 minutes endiablées, variées et parfaitement digestes. Mais à trop vouloir jouer les libertines, la belle nous déroute par moments, et se trouve même parfois aspirée par le velléitaire cortège instrumental, tout comme son acolyte masculin. Toutefois, une assise mélodique de bonne facture nous garde la tête hors de l'eau, même si, au vu de la pléthorique fresque, on tendrait à s'égarer quelque peu. Ce faisant, les sémillantes variations rythmiques et une solide technicité d'ensemble rendent le parcours épique peu propice à l'affadissement et à l'ennui.

Lorsqu'elle accélère la cadence, la sarabande libère une énergie difficile à contenir et qui, là aussi, atteint son but. Ainsi, le diluvien « Empty Lines » fonce dans le tas sans ménagement, tout en parvenant à retenir l'attention eu égard à ses innombrables rampes, à ses saisissants gimmicks à la lead guitare. Bain bouillonnant duquel s'extirpe avec les honneurs le duo, ayant indéniablement gagné en puissance depuis. Ce qui a pour effet de rester rivés à leurs vibes à l'énergie communicative, dans le sillage d'Ancient Bards. De son côté, l'organique et grésillant « Revolution » d'inspiration rhapsodienne déploie sa rageuse rythmique alors que les screams fendent l'air, conjointement aux claires impulsions de la sirène. Soudain, d'orientalisants instants installés en creux sur un break se font ouïr, précédant une bondissante reprise sur la crête du refrain, entonné avec force et détermination par nos deux comparses. Enfin, l'incandescent « Haze » octroie des riffs gras adossés sur une rythmique véloce, non sans rappeler Lacuna Coil. On regrettera cependant un tracé mélodique d'une précision discutable qui, en dépit d'une belle dynamique d'ensemble, ne nous poussera pas à une franche adhésion. Exercice que ne maîtrise pas encore tout à fait le combo.

Quand il s'adonne à ses moments les plus lourdement chargés en émotions, le groupe ne se montre pas maladroit non plus, loin s'en faut. Ce qu'il propose, de deux manières différentes. D'une part, on embarque pour une jolie power ballade à l'instar de « Fragments of Life », flamboyante offrande aux arpèges classiques mais dont la juxtaposition couplets/refrains est apte à retenir plus que de raison. A la façon de Delain, les séries d'accords glissent sur nous et finissent par nous infiltrer de toutes parts. Dans ce compartiment, on comprend que le duo fonctionne à merveille et témoigne de substantiels progrès accomplis. D'autre part, le mid tempo un poil folk « Change the Rhyme » s'offre comme une ravissante aubade, où les variations rythmiques confèrent à cette plage tout son substrat. Dans cette mouvance, à la sauce Delain, là aussi, on appréciera des montées dans les aigus rarement entendues jusqu'alors de la part de la jeune interprète. Difficile de rester de marbre, dans ces conditions, tant la charge émotionnelle est forte de bout en bout de la fondante livraison.

Force est de constater que ce méfait marque une scission par rapport à ce que la jeune troupe a pu nous proposer jusque là, cela tenant aussi bien aux progrès accomplis au chant par Chiara qu'à la palette élargie des ambiances et des rythmiques distillées. D'une réelle cohérence conceptuelle, d'une esthétique mélodique immersive, plutôt impactant, ce méfait manque toutefois de caractère, de liant entre couplets et refrains sur certains passages, et finalement peine à témoigner d'une identité artistique à part entière. Les lignes de chant masculin, si elles complètent assez souvent harmonieusement les attaques de l'interprète féminine, n'ont pas toujours démontré leur efficacité, voire ont pu altérer le magnétisme émotionnel de quelques titres. Bref, on effeuille une œuvre agréable, certes plus aboutie que ses aînées, qui devrait même rencontrer un accueil favorable auprès d'un auditorat élargi, mais qui ne constitue pas encore le bâton de maréchal du valeureux combo italien. Ce sera, à n'en pas douter, pour une autre fois...

2 Commentaires

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ericb4 - 31 Octobre 2016: Merci à toi! Le groupe a bien progressé depuis ses débuts. Un album qui recèle de belles surprises et qui donne l'agréable impression d'une formation qui en a encore sous le pied. A suivre, donc...
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