Meliora

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17/20
Nom du groupe Ghost (SWE)
Nom de l'album Meliora
Type Album
Date de parution 21 Août 2015
Style MusicalHeavy Rock
Membres possèdant cet album324

Tracklist

1. Spirit 05:15
2. From the Pinnacle to the Pit 04:02
3. Cirice 06:02
4. Spöksonat 00:56
5. He Is 04:13
6. Mummy Dust 04:07
7. Majesty 05:24
8. Devil Church 01:06
9. Absolution 04:50
10. Deus in Absentia 05:37
DISC 2 (Bonus Deluxe Edition)
1. Square Hammer
2. Nocturnal Me
3. I Believe
4. Missionary Man
5. Bible
Total playing time 41:32

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Ghost (SWE)


Chronique @ Insmomnium

16 Octobre 2015

La consécration.

Ghost est certainement un des (récents) groupes divisant le plus la communauté metal aujourd'hui. Pourtant auteurs de deux sorties tout à fait respectables, ceux-ci n'ont toujours pas convaincu leur monde. En effet, officiant dans un Heavy-Pop-Rock-Doom-Metal-Psychédélique, Papa Emeritus et ses acolytes goules sont décrits soit comme groupe "mainstream" ne méritant leur succès que par un effet de mode plus que par talent musical, soit vus comme de véritables génies et adulés au plus au point. Bon, je me dois également de citer une dernière catégorie : ceux qui s'en tamponnent allègrement les castagnes et qui écoutent parce que c'est (très) bien ou alors qui n'écoutent pas parce que ce n'est pas (très) bien.

En tout état de fait, Ghost est une formation à ne pas prendre à la légère : ce groupe vise en effet à faciliter la prise de pouvoir de l'antéchrist sur notre monde. Inquiétant. Le premier album, Opus Eponymous parlait ainsi de l'arrivée de celui-ci et le second Infestissumam, de la présence de ce même Antéchrist au sein de notre belle société. Meliora quant à lui, traite de l'absence de Dieu. Tout est ainsi organisé, paramétré jusque dans les moindres détails faisant donc de Ghost un groupe "concept" qui, on peut se le demander, a déjà tout prévu...Ghost se dépeignant comme un groupe de "rock théâtral qu'il faut voir sur scène pour en apprécier tout le travail". Et pour cela, le sextet n'hésite pas à employer les grands moyens, entre costumes de scènes ultra-élaborés (maquillages, masques, tenue papale fantomatique...) et textes à la gloire de satan.

La sortie de Meliora apporte toutefois un nouvel aspect visuel au groupe, hormis le changement de leader dû à la transmission de pouvoir entre Papa Emritus II et son confrère Papa Emeritus III, celui-ci se voyant gratifier d'un maquillage plus simpliste, mais gardant le même costume. Les goules aussi sont présentées autrement et disposent d'un masque tout bonnement démoniaque et d'une tenue plus appropriée à la scène...Fini les grandes robes d'un noire profond, bienvenu à l'ère des chemises noires et des jeans noirs, entretenant l'image maléfique.

Et la modernité qui s'applique aux nouvelles tenues des musiciens de Ghost se retrouve dans la musique du combo. Ainsi, on retrouve une utilisation de nouveaux sons rappelant par exemple la science-fiction ("Spirit"), car il faut bien comprendre que Ghost nous transportait jusqu'alors dans des époques où l'Eglise était des plus puissante. Cet album dévoile de plus de nombreuses facettes encore inconnues, ou du moins encore peu explorées par le groupe. On retrouve ainsi la première "vraie" ballade du combo "He Is", sous la forme de guitares sèches et d'un Papa Emeritus à la voix chaude et douce avant qu'un petit solo nostalgique ne vienne sublimer l'ambiance. Composition pop style années 80 aux grands airs de Pink Floyd, "He Is" est indéniablement une des plus grandes réussite du combo à l'heure actuelle.

Toutefois, Ghost ne fait pas que dans le soporifique et nous propose ainsi des titres plus thrashy ("Mummy Dust"), qui peut toutefois se rapprocher d'un certain "Secular Haze" par l'utilisation d'une voix malsaine et saturée, ou plus progressifs au rythme sautillant ("Deus In Absentia"). L'une des grandes réussites de l'album est néanmoins l'apport d'une certaine richesse de son avec l'utilisation fréquente de guitares sèches qui servent d'intro à "Cirice" par exemple, et d'un véritable piano nous livrant des envolées tout simplement remarquables ou nous apportant une touche plus inquiétante ("Deus In Absentia", "Abslolution").

Pour autant Ghost n'a pas renié ce qui faisait son identité musicale, n'en déplaise aux détracteurs. On retrouve ainsi ce qui faisait le savoir-faire du groupe sur les deux précédent opus, à savoir des riffs saccadés et catchy, "Spirit" est ainsi dans la droite lignée des "Con Clavi Con Dio" et "Per Aspera Ad Inferi", mais également des refrains hymniques à couper le souffle ("Absolution", "From The Pinncacle To The Pit", "Cirice"...). Comme à son habitude, la batterie se montre simple et efficace, imposant tantôt une frappe lourde et profonde à grands renforts de toms, ou usant de ses cymbales pas plus que nécessaire. Celle-ci est toutefois plus "technique" que sur les deux précédentes offrandes du combo, et apporte une variété rythmique bienvenue en évitant de nous faire tomber dans une certaine léthargie comme cela arrivait parfois jusqu'alors. Le chant reste également le même, sans réelles prises de risques dans un style pop-rock. Mais les références à Black Sabbath ("Cirice", ou notamment "Death Knell" sur le précédent effort) nous ramènent à la tendre époque de "Paranoïd", et le riff d'intro de "Majesty" pourrait presque se retrouver sur "Back In Black" (AC/DC). Mais plus que tout, la grandiloquente référence à l'Eglise est toujours au cœur de la musique de Ghost avec la présence d'orgue et de chœurs disséminés un peu partout dans l'album. Enfin, la production signé Klas Åhlund, ayant notamment travaillé pour Britney Spears ou encore Katy Perry et le mixage signé Andy Wallace qui s'est occupé de Slayer, Alice Cooper, Nirvana, Faith No More, Rage Against the Machine, Linkin Park, Foo Fighters ou encore Avenged Sevenfold et Airbourne, ne pouvait être qu'impeccable. Et c'est le cas. L'audibilité de chaque instrument est totale et rend le contenu global de l'album d'une grande homogénéité, ceux-ci se démarquant et se complétant à la fois en une parfaite endosymbiose. Chapeau de ce côté-là. L'exemple le plus remarquable est d'ailleurs la puissance incroyable que nous réserve ce magnifique final d'album. Mais chut, je vous laisse le découvrir par vous-même (si cela n'est pas déjà fait)...

Épique, Grandiloquent, Heavy, Prog, Subtil et bourré d'hymnes, cet album possède aussi de nombreux clin d'oeil l'inscrivant dans la continuité des albums précédents. En effet, "Deus In Absentia" qui clôt l'album, débute ainsi sous un TIC-TAC entêtant d’horloge...Les choeurs officiant tout le long de l'album sont également les mêmes que l'on peut retrouver sur "Year Zero" et "Monstrance Clock". Ghost sait également rester humble sous couvert de cet album. Le titre Meliora pourrait en effet porter à confusion mais néanmoins, celui-ci long d'une petite quarantaine de minutes et fort de dix titres dont deux instrumentaux d'une petite minute chacun, ne nous livre que le juste nécessaire sans fioriture ni remplissage.
Enfin, pour ceux qui refusent encore et toujours malgré cette ode et cette éloge d'écouter 41 minutes de Ghost sous peine de voir leurs tympans ensanglantés, feraient tout de même bien de jeter un œil à "Majesty", condensé du Ghost version Opus Eponymous - Infestissumam, et "Absolution", condensé de tout ce que Ghost nous propose de nouveau dans ce Meliora.

Sur-ce, je m'en retourne donner mon âme au Diable.

23 Commentaires

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MetalAssBender - 14 Octobre 2016: Autant j'étais resté sur ma faim avec les deux albums précédents, autant celui-ci est bien supérieur, hormis deux titres qui me fatiguent (He Is et Spöksonat).
Merci pour ta chronique même si je n'en partage pas tous les éléments, je dois bien avouer que Ghost a un talent certain pour la mélodie et les arrangements. Alors certes, Ghost est commercial, pond des refrains épiques et des tubes en puissance, mais bon, faut-il forcément qu'un album de metal (ou plutôt heavy ici) reste dans la confidentialité ? Quand on prend Heaven and Hell de BS, on tape bien dans la machine à tubes, ce qui n'enlève rien à l'excellence de l'album.
J'avoue être vraiment irrité par le débat concernant Ghost, si on peut leur reprocher leur imagerie très kitch, je ne comprends pas les attaques sur leur musique. Le débat du décalage entre l'imagerie et la musique est d'une connerie sans fond et démontre que la communauté metal a encore bien des efforts à faire avant de s'autoproclamer "ouverte d'esprit".
En tous cas, à deux titres près, super album.
Celldweller55 - 07 Juillet 2017: J'ai du mal à tenir une journée sans Square Hammer depuis des mois. Le reste est aussi très bon. Il me reste juste à écouter le premier album
PhuckingPhiphi - 08 Juillet 2017: @Celldweller : le premier est à mon sens le meilleur, le plus occulte en tout cas, et celui sur lequel les touches pop n'étaient pas encore aussi affirmées que sur les suivants. Des compositions comme Elizabeth ou Stand by Him sont tout simplement imparables…
DIO41 - 01 Octobre 2020:

Je trouve que ce groupe apporte une vraie richesse, une véritable personnalité, même si il ratisse large pour attirer du public : il plait aussi beaucoup à des non métalleux à la base, qui peuvent alors découvrir notre fantastique univers musical. Meliora m'apparaît effectivement comme leur meilleur opus, en tout cas il n'y a pas de morceau moyen. 
Leurs concerts valent le détour sauf au Stade de France en lever de rideau de Metallica ou le côté théâtral ne ressortait pas du tout - tout l'inverse du concert de nuit au Hellfest 2016

c'est un groupe à connaître en tout cas 

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