Peste Noire.... Un doux sobriquet pour une musique qui l'est tout autant.
Un peu d'histoire:
Peste Noire fait référence à la grande épidémie de peste bubonique qui est survenue en Europe au 16eme siècle, faisant un véritable carnage en France. Le t(h)on est posé: ce sera sombre et sans concessions.
En effet, le nom n'est pas trompeur sur le produit: formé en 2000 autour de La Sale Famine de
Valfunde,
Peste Noire lâche un Black
Metal extrêmement cru, chanté en français (c'est assez rare pour le souligner), et dont toutes les pistes, exceptées une, jusqu'à ce jour, ont été écrites par Famine, dans le but, un peu comme pour Varg de
Burzum, de ne pas faire de concessions.
Sur cette démo, on retrouve en membre session Neige d'
Alcest qui s'occupe des fûts et La Sale Famine de Valfund qui s'occupe de tout le reste. Le présence de Neige n'est due qu'à l'incapacité de Famine de jouer de la batterie et à son refus catégorique d'utiliser une boite à rythme. D'ailleurs, comme il le dit si bien lui même, sa musique n'est pas faite pour être écoutée sur un ordinateur, et il cherche à s'en détacher par tous les moyens (il appelle notamment les fans créant des pages Myspace au nom de
Peste Noire à les clôturer)
La musique est a l'image de la pochette et du nom du groupe: ça suinte, ça vomit de la haine et de la mort, c'est absolument dégueulasse, mais c’est juste excellent. Rentrons un peu plus dans le détail: "
Macabre Transcendance" est une démo à écouter dans son ensemble pour pouvoir en apprécier toute sa saveur et son horreur. En effet, chaque piste s'emboite parfaitement avec la suivante, et nous emmène dans une tourmente de haine et et de misanthropie. Famine hurle comme un possédé, vomissant la violence comme le ferait un homme torturé en permanence.
Le grain de la guitare est incisif comme un rasoir, et les riffs sont tous plus brise-nuque les uns que les autres. Les soli sont d'une rare qualité, le talent de Famine étant parfaitement mis en avant. Neige fait lui aussi preuve d'un professionnalisme impeccable, lâchant des plans d'une sauvagerie redoutable, étayant parfaitement la tristesse mélancolique que Famine lâche a la gratte.
En ce qui concerne les paroles, on peut noter que 2 poèmes de Baudelaire, Le
Mort Joyeux et
Spleen, sont repris et finement mis en chanson, obtenant enfin toute la mélancolie putride que Baudelaire avait jadis tenté de décrire. Les deux autres pistes, issues de l'esprit torturé de Famine, présentent son nationalisme implacable, sa fierté française incommensurable.
Chaque piste s'enchaine avec une émotion sans faille, car c’est de cela dont il est question: cette démo recèle d’émotions et de sentiments scandés avec haine, d'une rare tristesse qui mène à une catharsis dont on ne peut ressortir en un seul morceau, de par sa brutalité abjecte.
Petite pensée toute particulière à "
666 Millions d'Esclaves" et de "Déchets" (que j’écoute en ce moment même) et qui n'est rien de moins qu'un pur chef d’œuvre, alternant magnificence, animalité dans son sens le plus cru et beauté cathartique. Un véritable hymne à la noirceur, avec ses sublimes arpèges remplis d'une nostalgie effrayante à couper le souffle, amenant la larme au coin de l’œil. Famine dégueule tout son talent sur cette piste, avec des riffs tranchants, des soli empreint d'une beauté immatérielle et des vocaux arrachés à la gorge d'un damné, apportant une nouvelle nuance à la définition du mot "éraillé".
Je ne peux donc conseiller davantage cette démo, qui n'est rien d'autre qu'une véritable symphonie de haine indispensable à tout bon collectionneur de Black qui se respecte.
Ca fait très "rajout", j'en suis conscient, mais tant pis, je ferais en sorte de mieux coller tout ça sur la prochaine :)
Merci, en tout cas.
Néanmoins, je considère vraiment cette démo comme un véritable Trésor de la musique française :)
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