Peste Noire

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16/20
Nom du groupe Peste Noire
Nom de l'album Peste Noire
Type Album
Date de parution 20 Juin 2013
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album56

Tracklist

1.
 Le Retour de la Peste
 03:51
2.
 Démonarque
 07:42
3.
 La Bêche et l'Epée - Contre l'Usurier
 08:10
4.
 Niquez Vos Villes
 06:46
5.
 Le Clebs Noir - De Pontgibaud
 05:15
6.
 Ode
 04:16
7.
 La Blonde
 04:09
8.
 Moins Trente - Degrés Celsius
 06:26

Durée totale : 46:35

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Peste Noire


Chronique @ enthwane

05 Juillet 2013

De droite les plus anars, nous sommes le commando Peste Noire !

Peste Noire. Quel aficionado de Black Metal français n’a jamais entendu ce doux nom, tant évocateur, pilier de notre scène nationale ? Groupe évoluant depuis 2001 sous l’égide de Famine, maître à penser de l’entité, ayant maintes et maintes fois soulevé la polémique en raison de ses idéaux politiques plus ou moins affirmés – inutile de s’étendre d’avantage sur le sujet, les premiers textes du groupe sont suffisamment éloquents. Le KPN officie, depuis ses débuts, dans un Black Metal crasseux, médiéval, aux relents rock’n’roll et punk bien sentis, et fait parler de lui tant par la grande gueule de sa tête pensante (à lire, ses récentes interviews) que par les thèmes qu’il aborde et son imagerie.

Après un « Balade cuntre lo Anemi Francor » exceptionnel de bout en bout, Black Metal de garage fier de ses racines et de son pays, puis un « L’Ordure à l’Etat Pur » qui avait surpris bon nombre des fans du groupe par ses passages électro/rap (« Cochon Carotte et les Sœurs Crotte »à et un certain « virage stylistique » amorcé, tant dans la musique (production en béton armé) que dans l’imagerie (booklet magnifique réalisé par Valnoir de chez Metastazis), Famine remet le couvert en cette année 2013 avec un album éponyme que beaucoup attendaient comme le messie, le point culminant de la discographie de Peste Noire. Cette fois-ci, Von Valfoutre s’est entouré de guests de qualité, et notamment d’Ardraos derrière les fûts (tabasseur inflexible évoluant également chez Christicide, Sühnopfer mais aussi plus récemment Lemovice) mais aussi derrière l’accordéon – l’annonce de l’arrivée de ce dernier ne laissait présager que du bon.

D’autres ont également participé aux huit titres de cet opus, notamment Dunkel (Sale Freux), Arawn et Gothmog (Sacrificia Mortuorum), Audrey (qui dispensait ses chants de toute beauté sur les deux précédents opus du KPN), les deux gonzes de WoI, mais surtout de Roman Saenko, monstre ukrainien jouant chez Hate Forest et Drudkh, qui prête sa voix sur deux titres. Mais également des musiciens de session qui m’étaient totalement inconnus, jouant vielle, carnyx et violoncelle.

La sortie de l’opus s’est trouvée maintes et maintes fois repoussée, en raison de problèmes de pressage, d’inondations en République Tchèque… Bref, de quoi frustrer tous les fans du combo qui attendaient avec impatience l’arrivée de ce qui s’annonçait comme le haut du panier des sorties Black Metal de 2013. A savoir que ce « Peste Noire » se décline en deux versions différentes : la première, très luxueuse, est un digibook avec incrustation à l’or chaud en couverture (voir ci-dessus), richement enluminée par l’art de Valnoir, une fois encore, et comprenant les textes – indispensables, à mon sens, pour apprécier pleinement l’art du groupe. La seconde, moins chère et sobrement qualifiée « d’édition Parasite Social » par Famine, est une simple pochette cartonnée, privant ceux trop près de leurs sous des textes mais aussi des illustrations accompagnant chacun des titres.

Le déménagement de Famine en région arverne lui aura probablement apporté un regain d’inspiration pour ce dernier opus, puisqu’on y retrouve bon nombre d’allusions (le gonfanon, « La Chaise Diable », et j’en passe). Tant dans les textes que dans l’imagerie. Cette dernière est d’ailleurs riche en quenelles politiques –tout comme les textes -, et seuls ceux ayant investi dans la version digibook pourront comprendre de quoi je parle. Concernant les paroles, elles sont comme toujours très travaillées, versant tantôt dans la reprise de poèmes classiques, passages très ironiques, cyniques, grandes envolées, vulgarité, bref, la plume du père Famine dans ce qu’elle a de plus dégueulasse – et donc, de plus délicieux.

J’avais particulièrement apprécié le précèdent opus du KPN, de par la prise de risque qu’il représentait pour son maître à penser : en effet, « Balade » restait tout de même très classique dans l’exécution et dans sa manière de sonner. Pour faire court, cet opus éponyme est l’osmose presque parfaite des deux brûlots que je viens d’évoquer. En témoigne l’introduction, « Le Retour de la Peste », sur des samples très incorrects, des coups de boutoir bien sentis, et ce Famine qui vient confirmer une sorte de « retour au sources » avec un phrasé aussi simple que direct : « Nous avons un rachat à effectuer dans l’honneur. Si nous voulons vraiment PN. Rester PN. Le vieux. Le sale. Le brun. » Crescendo de toute beauté avec ces discours politiques faisant tomber le masque, cette guitare faisant grimper la fierté française dans nos âmes et consciences, cet accordéon discret mais bel et bien présent… Le décor est planté, l’ambiance est posée, on va ramasser.

« [KPN] est en marche. Et rien ne l’arrêtera. »

Premièrement, le son un peu trop propre de « L’Ordure » se retrouve remplacé par une production un poil plus crasseuse, mais tout aussi audible (la batterie est moins mise en avant, ce qui n’est pas pour me déplaire). Les autres instruments sont bien intégrés aux compositions, la basse sait se faire présente quand il le faut (le démarrage de « La Blonde »), la guitare alterne entre riffs très typés « KPN » et d’autres beaucoup plus mélancoliques (« Ode ») – simple grief de ma part, le mixage de la voix d’Arawn sur « Le Clebs Noir de Pontgibaud », proprement inaudible et incompréhensible, sonnant comme du vieux mp3 sous-échantillonné. Ce qui est dommage quand on sait à quel point elle sait se faire puissante chez Sacrificia Mortuorum.

Famine a intégré bon nombre d’influences à son art, et ça se sent. Prenons un titre comme « Niquez vos Villes » : ses passages rappés et ses énonciations complètement hystériques sonnent comme du Diapsiquir forniquant avec Goldofaf. Ni plus, ni moins. Et l’on y réussit la prouesse d’y intégrer le chant grave et puissant de Roman Saenko sur une fin de titre d’une puissance monolithique assez écrasante (Et Famine n’en est pas peu fier : « MATE QUI CHANTE SUR MON SKEUD »), et un dialogue entre les deux gonzes de Woods of Infinity (dans leur langue natale) en ouverture. Rien que pour ça, je tire mon chapeau. Plus sérieusement, le titre évoqué plus haut reste dans la droite lignée des textes de « L’Ordure », et raconte l’exode de Famine en Haute-Loire et ses raisons, aussi personnelles qu’acides. Néanmoins, encore un bémol, l’utilisation du Lituus et du Carnyx sur ce titre reste, à mon sens, complètement inutile. « Trop, c’est trop », comme dirait l’autre.

Mais, rassurez vous, le KPN reste le KPN et sa patte est toujours bien audible, derrière chaque riff, derrière chaque rime, derrière chaque construction, derrière chaque rythmique. Le côté Médiéval plus que jamais mis en avant avec l’utilisation d’instruments français traditionnels, qui apportent une réelle aura aux compositions.

Ces dernières sont d’ailleurs toutes bien construites, tantôt très directes et efficaces (« Démonarque » et son accordéon, et « La Bêche et L’Epée contre l’Usurier », l’un des meilleurs titres de l’album, tant musicalement que textuellement, se terminant sur un constat d’une tristesse folle « Regarde ma France, c’quelle est devenue… »), Tantôt très mélancoliques (« Ode », dont je regrette l’absence des textes dans le livret, un « interlude » de toute beauté, toute en « finesse » et en majesté, avec toujours, le chant puissant de Saenko martelé par Ardraos l’implacable, suivi d’un passage de Vielle de toute beauté.), tantôt plus « surprenantes » : en témoigne le titre « La Blonde », une véritable ode au houblon découpée en deux phases bien distinctes. La première, servie par un riff entraînant au possible et un Famine très en forme, laisse imaginer à l’auditeur une bonne séance de ripaille (« T’y paies pas son restau, Non c’est elle qui t’restaure ! »). Et la seconde partie reste, pour moi, la meilleure : démarrant par un simili-rot, sur une rythmique lente d’Ardraos, elle illustre parfaitement l’ivresse, la cuite dans ce qu’elle a de plus désagréable, avec un riff de guitare maladif (qui me rappelle encore une fois furieusement certaines pièces de Diapsiquir). Pour pousser le jeu encore plus loin, tous les textes ne figurent pas dans le livret, il est seulement fait mention de « pas dans le texte initial, enregistrement bourré ».

Une quarantaine d’écoutes plus tard, ce « Peste Noire » ne parvient pas à me lasser. On y décèle certaines petites longueurs (« Démonarque » sur les passages à la guitare sèche, à mon goût du moins) au fil des épluchages, mais même sans quitter ma platine depuis sa réception, la lassitude ne pointe pas le bout de son nez. Après un monolithe comme « L’Ordure », je regrette simplement que cet opus éponyme ne soit pas un peu plus long – même si, avec huit titres pour 46 minutes, l’auditeur a largement de quoi faire. Moins bouffon, moins loufoque que son prédécesseur, tout en gardant un pied bien ancré dans les « expérimentations » (« Niquez vos Villes », même si on est loin de l’électro/camping de « Cochon Carotte »), « Peste Noire » marque un retour aux sources pour Famine, qui fait fi des canons du Black Metal et se l’approprie toujours un peu plus. Textuellement beaucoup plus connoté et « riche en convictions » que « L’Ordure » (même si « J’avais rêvé du Nord… » marquait déjà un certain tournant), « Peste Noire » est un véritable brûlot qui nécessitera plusieurs écoutes pour être digéré et apprivoisé.

L’attente en valait la peine, les enfants. Une sortie que nous attendions avec impatience et qui trônera dans le haut du panier des meilleures sorties de 2013.

40 Commentaires

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Constantine - 22 Août 2013: @Pagan-Winter = Tu sais tres bien que chaque chro de PN ( tout comme celles d'album de Burzum d'ailleurs ) apporte son lot de commentaires inutiles et éculés.....
enthwane - 23 Août 2013: Tu fais bien comme tu veux.
pagan_winter - 27 Août 2013: Je trouve ça con. On se casse le cul à écrire une chronique et après ça on a le droit à des commentaires du genre: "Peste Noire c'est nul à chié, le chanteur il a le crâne rasé!"
Bref...
TheWhiteCrow - 30 Août 2013: Encore une fois Balkor est là pour apporter un peu de bon sens et de bonne volonté aux commentaires...
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