En bon arriviste que je suis, je détecte un léger vide non chroniqué sur la page consacrée au premier monument érigé par les célèbres artistes autrichiens de
Summoning, et je saute sur l’occasion.
Tout le monde connaît
Summoning, une certitude. Tout le monde est affranchi concernant l’énorme influence des œuvres de Tolkien dans l’esprit des membres du groupe, un état d’esprit qui se veut d’ailleurs la seule et unique inspiration, hormis le caractère musicale que Tolkien, lui, n’a certainement pas inventé.
Mélange tonitruant de frasques toutes fraîchement apparues avec le seconde vague Black
Metal et de contes narrant diverses aventures ayant pour théâtre la terre du milieu, mise en image, là encore je n’apprend rien à personne, dans le trilogie désormais célèbre du Seigneur des anneaux. Quoi qu’il en soi,
Summoning avait approché le sujet bien avant Peter Jackson, en 1995, là ou tout commence avec
Lugburz, premier album synonyme de recherche pour
Protector et Silenius, accompagné pour l’occasion par un batteur.
Il va de soi que l’on parle ici, très simplement, de la moins bonne donation du groupe à la scène musicale. Oui,
Lugburz portera toujours l’étiquette désobligeante de petit poucet, moins bon que toute sa lignée de grands frères, mais dans ce sens, porteur d’originalité. Pour être franc, même si l’album ne vaut ni un
Minas Morgul ou encore moins un
Stronghold, il s’agit tout de même d’un album de
Summoning, ce qui va sans dire, un bon album, unique en son genre, que tout fans doit absolument posséder.
Pour rappel, le groupe était alors composé de trois membres, particularité indéniable du fait qu’il s’agisse de l’unique prestation d’un batteur vrai de vrai sur une œuvre du groupe. Disons simplement que Silenius et
Protector ont voulu s’éloigner du
Metal traditionnel, par le suite, et que le pauvre batteur, lui, s’est retrouvé au chômage. Discutable ou non, il en est pas moins que la boîte à rythme proposée sur les opus suivants est tout simplement fantastique.
Pour revenir à
Lugburz, au passage agrémenter d’un superbe atwork,
Summoning oblige, ce fût l’album, qui l’est encore évidemment, qui se rapproche le plus d’un produit typiquement ‘’métalistique’’. Des compositions toutes saufs banales qui pourtant se reconnaissent bien volontiers dans l’orientation Black
Metal d’antan. On n’est alors pas encore dans le domaine du déploiement de force de l’album suivant et tout reste très terre à terre, hormis les nombreuses mélodies qui composent le disque, qui elles sont sacrément innovantes. Mélange habile donc de tradition Black
Metal et sauce
Summoning qui sonnent déjà comme reconnaissables entre mille. Il s’agira simplement pour les rares auditeurs qui ne possèderaient pas ce disque, mais certains des suivants, de se mettre à l’écoute de ‘’Flight of the
Nazgul’’ pour se rendre compte que
Summoning a simplement toujours été
Summoning.
Un son plus brute, moins soigné et plus raw, balancé plutôt maladroitement d’un de vos haut-parleur à l’autre. Des blasts qui semblent venir d’un lointain conte de fée, jamais réutilisés par la suite, ça va sans dire et des vocaux nettement moins somptueux et innovants que ceux que l’on connaît actuellement. Brut et sans trop de finesse, hormis mélodiquement et conceptuellement.
On se retrouve donc à écouter un disque laissant présager la grosse révélation qui suivra. Là est bien entendu le problème. Comment prendre son pied avec
Lugburz si l’on est vitaminé par un monument comme
Stronghold. Eh bien, accepter un retour en arrière, reprendre ses gants de puristes à l’ancienne et chercher la beauté, puisque elle existe sur
Lugburz, cachée derrière un son aléatoire. Une beauté, puisque l’adjectif convient comme un gant à
Summoning, qui ne nous est pas offerte ici sur un plateau. Ouvrez vos esprits et chercher la petite bête dans se fatras de bonnes idées et vous arriverez sûrement à passer un bien agréable moment, un moment
Summoning en quelques sortes.
A posséder absolument et à ne pas négliger, oh que non.
Paganwinter
Du bon.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire