«
Lifesblood » se trouve être le premier mini du groupe et bien que sa durée soit dés plus courte (15 minutes), son contenu contient déjà quelques capacités entrevoyant un avenir radieux.
Mastodon, groupe constitué de membres du combo death,
Today Is The Day nous sert une sorte d’apéritif qui bizarrement n’a pas grand-chose à voir avec les deux albums qui sortiront par la suite. Même L’imparfait et pourtant bon, «
Remission » ne représente nullement une continuité par rapport à ce disque.
Bref, ce mini est tout simplement et clairement différent au reste de la discographie. On sent plus les touches death accouplées à une tonalité hardcore métal saupoudrées d’une pincée de punk (secouer, c’est prêt). Ce qui en ressort est particulièrement hybride et d’une structure labyrinthique mais assez accrocheuse sans paraître trop aberrant. Chaque piste est introduite par des dialogues de film préparant au mieux le terrain aux parties instrumentales, démarrant souvent de manière pour le moins abrupte et frontale, se décomposant comme des puzzles. L’une des premières choses que l’on remarque, c’est le batteur, un jeu complet à la fois technique et instinctif, c’est rare de voir un musicien collé de si près à son instrument sans pour autant faire de l’ombre à ses collègues. Les guitares sont grasses avec une pointe de technique nécessaire pour que la tasse passe quand aux les voix bien ancrées dans le death (un peu rauques sans êtres lourds) et le hardcore (ça gueule en chœur). Les compos sont bien foutues dans l’ensemble et mention au dernier titre « Battle At See » où des incursions mélodiques détendent un peu un mini frappé par la puissance dans le style « j’te rentre dans le lard mon cochon » et instaurant une ambiance plus subtile et attirante (les prémices qui donneront trois ans plus tard le génial « Léviathan »).
Bien-sur, ce premier disque contient quelques maladresses : des parties mal reliées, un son se faisant un peu magmatique, certains titres sont trop courts et puis, on sent que cet enregistrement se cherche et qu’il ne sait pas vraiment où il va (dès fois, ça pète sans que l’on sache vraiment pourquoi et comment).
Reste toutefois un mini intéressant, enregistré avec les tripes et franchement fun, et c’est bien là l’essentiel. Enfin, pour un premier disque,
Mastodon, nous donne un objet (déjà) singulier dont les prémices allaient donner un cachet nouveau à son style.
Captivant à bien des égards.
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