Mastodon fait partie de ces groupes qui m’énervent, m’horripilent, m’asticotent, me tarabustent. Pourquoi ? Parce que le chroniqueur frustré que je suis, trouve cela indécent qu’après près de 15 ans de
Sludge Prog
Metal (pour la faire courte), les Américains n’aient pas encore commis de véritable faux-pas. Certes, on aime ou on n’aime pas, leurs différentes sorties ne sont peut-être pas toutes égales, ou du moins tout le monde ne les percevra pas de la même manière, mais tout de même... Il va donc sans dire que j’attendais
Mastodon au tournant avec cet
Emperor of Sand. Enfin l’occasion rêvée pour moi, palmipède acariâtre, de lâcher mon poison sur le groupe ! Cependant, c’était sans compter le théorème des covers d’album moches nous disant que : toute œuvre possédant un artwork au goût passable voire douteux, relève soit du génie, soit de la casserole. (Ne me flagellez donc pas dans les commentaires, s’il vous plait !)
Verdict ?
Depuis la sortie de
The Hunter (voire
Crack the Skye si on est gentils), on peut dire que la formule magique de
Mastodon est bien rodée : des riffs aux sonorités Stoner/Heavy avec une touche de psychédélisme pour le fun, des couplets/refrains entrainants, parfois imparables, un trio de voix qui apporte un peu de fraîcheur (bon, on entend plus souvent la voix rauque et éraillée de Sanders et celle nasillarde de Dailor dans le présent objet), un batteur aux 5 bras plutôt porté sur ses toms et des solos de gratte très psychés également. Cette recette du tube
Mastodonien est appliquée à la lettre sur les 3 premiers titres de cet
Emperor of Sand, donc pas de grosse surprise jusque-là. On change un peu de tempo avec Steambreather, plus lent et plus écrasant, un riff d’intro qui pète la classe pour un titre qui tiendra un peu plus la longueur et un passage très Stoner/Sludgy qui fait du bien par là où ça passe, mais toujours dans un esprit assez fidèle à ce que le groupe avait l’habitude de pondre sur
The Hunter ou bien
Once More ‘Round The Sun.
Bon, je vais pas vous faire un dessin (quoique, peut-être que j’aurais plus de succès en faisant ça ?), ni faire du titre par titre (même moi ça m’endort quand je l’écris, alors j’imagine même pas quand c’est quelqu’un qui le lit), nous sommes en terrain conquis sur une bonne moitié de l’album où
Mastodon ne se renouvelle pas concrètement (peut-on l’en blâmer ?) mais nous sert des titres super efficaces (refrains accrocheurs, riff Prog’n’Roll, arpèges « maisons » sur Scorpion Breath) et ce, pour toute la famille. Ainsi, dès les premières écoutes, nous ne serons pas perdus et en ce sens l’album est assez accessible et presque « easy-listening » (même ma grand-mère a dodeliné de la tête quand j’ai mis la galette dans la voiture la dernière fois). Quand certains morceaux s’annoncent un peu faiblards avec des refrains qui ne convainquent pas forcément,
Mastodon met tout le monde d’accord avec un petit solo des familles (Word to The Wise, ou le solo psyché et destructeur d’
Ancient Kingdom), un lead sorti de nulle part ou bien un riff bien taillé.
Et je vous entends crier au scandale : « où est le génie annoncé par le théorème des pochettes moches ?! » ou encore « je viens de me taper 3 paragraphes de cette merde pour qu’on me dise qu’au final c’est bien mais sans nouveautés ?! »
Calmez-vous, c’est pas encore fini.
Laissez-donc résonner Roots Remain dans vos misérables esgourdes, admirez la majestuosité (mot compte triple au Scrabble) de
Jaguar God et craignez la fureur (graou) d’
Andromeda et de Scorpion Breath ! Sur ces deux derniers titres, l’ami Troy Sanders s’énerve et pousse une gueulante comme au bon vieux temps (coucou
Leviathan et
Blood Mountain), la bête se débat.
Mastodon en a encore sous le pied et tient à nous montrer qu’il n’est pas encore sénile ou en total mode pilotage automatique.
Avec deux morceaux de longueur appréciable (6min30 du côté de Roots et presque 8 minutes pour
Jaguar God), le groupe nous prouve qu’il n’a rien perdu de son talent pour créer des titres aux ambiances plus posées et prennent le temps d’asseoir leur propos. Roots Remain permet, en milieu d’album, d’apporter un souffle nouveau avec une partie presque atmosphérique précédant le solo final et une outro au piano. De même,
Jaguar God, pièce maîtresse de l’œuvre, nous ramène aux années «
Crack the Skye » : une intro toute en douceur typée « ballade », un couplet quasi-céleste avant de nous asséner le coup du
Mastodon derrière la nuque, gros riffs tous azimuts sur fond psyché. Le tempo s’accélère en fin de morceau avant de s’achever sur un solo encore une fois réussi et prenant, surement un des titres du groupe véhiculant le plus d’émotions et résumant la musique du monstre en huit minutes.
Emperor of Sand se veut accessible et ratisse large.
Emperor of Sand ne révolutionne pas le son du groupe mais se veut l’aboutissement (le condensé ?) de 15 ans de carrière (voire plus si on compte les démos, mais on va pas chipoter).
Emperor of Sand nous permet de retrouver un
Mastodon en grande forme, toujours aussi efficace et ce dès les premières écoutes.
Alors voilà, me voilà une fois encore frustré de n’avoir pu déverser ma haine sur le groupe car il sera difficile de lui faire quelques reproches sur ce dernier né. Autant vous dire que j’attends le prochain avec impatience, la suite de l’histoire est prometteuse.
@David_Bordg : Je ne connais pas, j'irai checker ça ! Merci !
Quel claque !!! Après l'excellent Once more' Round The Sun, j'avoue n'avoir pas eu le l'envi d'écouter ce nouveau skeud, mais en entendant les premières notes de Streambreather , quel son énorme !!! Du stoner pur !! Suivi de Roots Remains, Ancient Kingdom,Show Yourself, Jaguar God, une très bonne surprise... Le skeud et néanmoins beaucoup plus accessible ,oui il faut le dire, que les albums précédent.
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