Originaires du Kirghizistan, petit pays d'Asie centrale, le groupe
Darkestrah officie dans un black metal épique à tendance atmosphérique, couplé à des sonorités folk orientales fort sympathiques (notamment sur le très réussi "
The Great Silk Road", sorti en 2008). Ce melting-pot détonnant confère ainsi un son très particulier au groupe, dont les membres qualifient eux-mêmes leur musique de "shamanic black metal".
Exilé en Allemagne et signé depuis 2010 sur le label français
Osmose productions, le groupe revient en 2011 avec ce mini album concept, basé sur la vie du grand
Khagan Temudgin (plus connu chez nous sous le sobriquet de Gengis Khan), ce qui confirme l'amour du groupe pour l'histoire et la mythologie de leur région d'origine (la plupart de leur albums ayant plus ou moins rapport aux rites païens ancestraux de l'Asie centrale). Le line-up est toujours composé des deux membres fondateurs, Asbath (batterie, percussion et choeurs) et Kriegalith (chanteuse dont le timbre n'a rien à envier aux cadors masculins du genre), accompagnés ici par
Anti (guitare et basse) et Resurgemus (guitare et synthé).
Bien que très court (moins de 25 minutes), il règne néanmoins sur
Khagan un souffle épique jamais altéré. Dès l'entame de
Saga of Temudgin, la puissance des riffs, alliée à un blast ravageur et aux growls fort sympathique de Kriegalith nous prouvent qu'on a bien affaire à un groupe de black metal. L'arrivée des choeurs, assurés par Asbath, confère à ce titre une aura mystique vraiment particulière et transporte l'auditeur dans un voyage au coeur des steppes froides et désertes. Vient ensuite ce refrain, au chant clair, véritable appel au combat à vous donner des frissons, et qui nous donne l'impression de chevaucher aux côtés de guerriers Mongols, une épée à la main ! Ce sentiment guerrier prend d'ailleurs tout son sens à cinq minutes, lorsque arrivent ces sonorités folk et des samples de champ de bataille du plus bel effet, avant que le titre ne termine dans un tourbillon de black métal lent et contemplatif, magnifié par le chant clair d'Asbath et par un clavier discret mais diablement efficace. Chaque instrument est parfaitement mis en avant par une production claire conférant ainsi une profondeur nouvelle à la musique du groupe.
Vient ensuite un interlude principalement acoustique/folk sympathique mais sur lequel je ne m'attarderai pas, avant que le cd ne se termine (déjà) sur
Khagan. Point de chant clair sur ce titre (mis à part quelques choeurs et les textes narrés par Asbath à la fin) qui reprend globalement les mêmes élèments que
Saga of Temudgin : riffs puissants et répétitifs accompagnés de blast beats au début, avant une petite pause à quatres minute, suivi d'un léger changement de rythme jusqu'à la conclusion finale où la voix de Kriegalith s'efface peu à peu, nous laissant apprécier au mieux les claviers Resurgemus, plus présents sur ce titre.
Sombre et épique, magnifiquement interprété par des musiciens talentueux et passionnés, ce maxi cd marque un tournant pour le groupe qui signe ici une arrivée réussie sur leur nouveau label et prouve qu'après quatorze ans de carrière,
Darkestrah a encore un bel avenir devant lui. Avenir que l'on a hâte de découvrir, puisque le groupe devrait sortir son nouvel album
Manas cette année, toujours chez nos amis du label osmose, qui propose ce
Khagan à un prix fort attractif de 6,66 euros, et à ce prix-là, pourquoi se priver ?
Sinon, excellent EP, qui , sans jurer avec le reste de la disco, est bien différent des autres. J'aime.
A dire vrai je n'ai que très peu écouté les premiers albums du groupe. En revanche j'ai trouvé "the great silk road" à tomber, un de mes albums préféré, tous styles confondus. En comparaison de ce dernier, "Khagan" est plus sombre, peut être moins rentre dedans et plus atmosphérique. Enfin c'est mon ressenti. J'espère que le prochain sera tout aussi bon.
@nekro: merci pour tes com' !
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