Darkestrah…
Un cours sur l’espace turcophone me donne l’idée de m’amuser à regarder de plus près la scène métal présente dans ces pays… Un groupe attire mon attention plus particulièrement sur
Spirit of
Metal, un groupe kirghiz…
Darkestrah…
Étant plutôt fan du
Hammerheart des Suédois de
Bathory, de l’atmosphère des Autrichiens de
Summoning et de la grandeur musicale des Allemands d’
Equilibrium, ces quatre groupes étant classés dans la catégorie Black épique, je décide de me plonger dans l’écoute des Kirghiz, qui ne manqueraient pas de me dépayser de la scène européenne.
J’écoute donc leur dernier album sorti,
The Great Silk Road, très attrayant au premier abord. Je décide donc d’approfondir un peu ma connaissance du groupe avec
Epos, CD dont le seul morceau ne dure pas moins de 33 minutes !
Voilà comment commence cet album. Des vagues comme simple ambiance pendant 2 minutes pour qu’arrive de loin une guitare semblant rapide, mais au thème lent. Aucune violence alors. Une simple guitare, ensuite accompagnée de la batterie pour la rythmer, un simple corps très esthétique à la belle âme musicale. Le thème continue, se répète, quand à la 7e minute arrive un redoux d’à peine quelques secondes avec un instrument semblant être un violon, pour mettre un dernier instant de calme sombre, triste, avant le hurlement de la chanteuse.
Tout semble alors se déchaîner. La guitare est bien plus soutenue, la batterie bien plus rapide, et plus encore aux moments où le chant s’arrête. Mais cette vivacité, bien que loin de se finir, sera accompagnée vers la 11e minute du violon, offrant comme réconfort à la brutalité une douceur mélancolique bienvenue lors des moments où la guitare, au comble de sa puissance, devient alors instrument de fond tempétueux. Ces instants se répètent en s’entrecroisant très harmonieusement jusqu’à la 15e minute.
Une pause. Quelques secondes de pluie.
Puis un doux instrument à cordes pincées arrive avec une tout autre mélodie… Un peu moins de deux minutes de r
Epos. Ni trop, ni trop peu.
Soudain la mélodie continue, mais avec une toute autre allure ! La guitare électrique revient, la batterie marque un rythme soutenu, nous exhortant au headbanging ou à une danse païenne. Moment de transe, prolongé encore et encore… Le thème se répète, la mélodie prenant le pas sur le rythme. En transe encore, on nous laisse cependant admirer un paysage crépusculaire… Le soleil se couche sur une eau purifiante, ou purificatrice, en tout cas mystique… Extase…
20e minute. Un autre thème, subitement, mais qui ne rompt pas pour autant l’harmonie musicale. Le chant reprend, aux paroles d’un grand lyrisme. La nuit tombe, l’eau s’éveille…
Un thème déjà entendu au début revient, caressé par un doux et triste violon, avant une pause…
Une pause de guitare acoustique très calme qui précède l’ultime chapitre de l’épopée, l’
Epos.
Hurlement qui ouvre cette dernière partie, grandiose ! Après un moment de déchaînement total de la batterie et de la guitare vient une superbe mélodie qui n’est pas sans me rappeler l’apogée de
Cradle Of Filth, tandis que le chant hurlé narre une scène quasi apocalyptique !
Le chant se tait définitivement, mais la musique n’est pas finie : le thème de début revient, comme pour un éternel retour, accompagné d’un chant chamanique semblable à une plainte.
Tout se tait… Lentement… Il ne reste bientôt plus que l’eau pour clore cette épopée, cet
Epos de 33 minutes… Est-ce si long pour un tel déchaînement ?
Darkestrah est d’abord passé par un premier album,
Sary Oy, qui, dans l’idée, n’était pas mauvaise, mais la qualité sonore laissait franchement à désirer, pour ensuite produire
Embrace of Memory, avec une meilleure qualité de son, mais avec bien moins de mélodie à mon sens. C’est après que les Kirghiz sortent ce chef-d’œuvre qu’est
Epos, puissant, mélodieux, riche et très noble, aux paroles recherchées, qui nous plongent plus ou moins dans le même univers que
Dusk And Her Embrace de
Cradle Of Filth.
Ils resteront dans le même esprit musical avec
The Great Silk Road, qui nous fera voyager sur l’ancienne Route de la Soie, nous donnant à découvrir d’autres paysages que la scène épique européenne…
Darkestrah gagne à être connu des fans de Black épique et Black
Pagan via cet
Epos, un de ces albums dont on se souvient et qu'on ne se lasse pas d'écouter :
19/20
Une épopée d'une demie heure mythique et majestueuse.
19/20.
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