Into the Wild

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17/20
Nom du groupe Uriah Heep
Nom de l'album Into the Wild
Type Album
Date de parution 12 Avril 2011
Enregistré à Liscombe Park Studio
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album45

Tracklist

1.
 Nail on the Head
 04:15
2.
 I Can See You
 04:13
3.
 Into the Wild
 04:20
4.
 Money Talk
 04:44
5.
 I'm Ready
 04:14
6.
 Trail of Diamonds
 06:28
7.
 Southern Star
 04:26
8.
 Believe
 05:09
9.
 Lost
 04:51
10.
 T-Bird Angel
 04:01
11.
 Kiss of Freedom
 06:13

Bonus
12.
 Nail on the Head (Bonus Multimedia Videoclip)
 

Durée totale : 52:54

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Uriah Heep


Chronique @ LeLoupArctique

10 Septembre 2013

Après 40 ans de carrière, le combo anglais nous offre un album proche de la perfection

Juillet 2011 – Aéroport de Francfort
Le majestueux Airbus A380 de la Lufthansa me fait face. Je monte dans l'appareil et m'assoie à ma place. Le vol se passera de nuit et durera une dizaine d'heure. Peu après le décollage, la nuit tombe sur une mer de nuages magnifique. Je ne parviens pas à m'endormir ; j'allume ma télévision et regarde la liste des musiques conseillées par la compagnie aérienne. Je tombe alors sur un nom sympathique : Uriah Heep. Le nom me disait vaguement quelque chose, je pensait qu'il s'agissait d'un ancien groupe de rock anglais. Ne trouvant rien de mieux dans la playlist Lufthansa, je jette mon dévolu sur ce «Into the Wild», qui n'a en fait rien d'ancien car il ne datait à l'époque que de quelques semaines.

La pochette est très agréable à l’œil, et donne une impression de sérénité, qui correspond parfaitement à l'atmosphère dans laquelle je me trouve, le silence d'un avion, la nuit.

Enfin je commence l'écoute. Le premier morceau s'intitule «Nail on the Head».
Premier morceau écouté (et donc première impression) : «Mais ? Mais ? Mais c'est trop bien ce truc !! Et ça dépote !!! »
S'ensuit donc dans le silence feutré de ce silencieux A380 l'écoute de cet album qui deviendra par la suite l'un de mes coups de cœur.

J'ai depuis fait quelques recherches sur Uriah Heep, écouté des dizaines de fois «The Magician Birthday», «Salisbury» et me suis procuré un best of comprenant une chanson de chaque album.

Il s'agit donc du vingt-deuxième album du groupe, en plus de quarante ans d'existence (belle performance). Il sort deux après un très bon «Wake the Sleeper» qui était assez mélodique et teinté d'un doux parfum de nostalgie. Into the Wild continue dans la même lignée avec onze morceaux plus un titre bonus, très faciles à écouter, assez catchy, tous assez joyeux même si certains sont plus nostalgiques.

En réalité, ce n'est pas un album très novateur qu'offre Uriah Heep ; c'est juste un magnifique condensé de tout ce que le groupe a fait de mieux mélangé à une certaine émotion due à la nostalgie et à la voix de Bernie Shaw. Globalement c'est un son Heep tout craché : on retrouve toujours cette alliance guitare / claviers qui fait la particularité du groupe, ainsi que la guitare de Mick Box et sa pédale Wah-wah.
Les douze morceaux qui composent l'album sont presque tous très bons. En règle générale, l'accent est mis sur la mélodie, toujours subtile, dans le but de procurer un maximum d'émotion dans un minimum de complexité. Car c'est cela la différence de Uriah Heep par rapport autres groupes de la même époque. Si les Black Sabbath, Led Zeppelin et Deep Purple produisaient tous une musique de qualité, aucun d'entre eux n'a jamais créé un son aussi mélodique pour du Hard Rock. Par exemple Heep reste dans les mémoires célèbre pour son utilisation intensive de chœurs.

On trouve ainsi toute une flopée de morceaux bien mélodiques (même si cela reste bien sûr du Hard Rock pur jus), comme le titre éponyme, ou Believe, avec ce final si beau … On peut aussi citer Southern Star, un titre très sympathique, comme quasiment tout l'album en fait. L'opus comporte une bonne quantité de soli, de toutes sortes, allant du solo bien classique de Nail on the Head, au solo assez innovant du titre éponyme (ou celui de Lost), en passant par le solo très n'importe quoi de I Can See You. Mention spéciale pour le solo de batterie sur Money Talk.

En parlant de mentions spéciales, deux autres sont distribuées à Kiss of Freedom et Trails of Diamond, les deux ballades de l'album. Ces deux titres sont des merveilles pures, émouvantes et tristes, mais d'une beauté incroyable. Comme quoi, si nombre de jeunes groupes se sont cassé les dents sur cet exercice, c'est qu'il faut peut-être quarante années d'expérience pour le réussir …
Des deux morceaux sus-cités, le second est mon préféré, c'est même, et je crois pouvoir le dire sans trop m'avancer, ma ballade préférée.

Si l'album en lui-même porte le sceau de la qualité, tous les morceaux ne sont pas forcément excellents. Uriah Heep n'a jamais été un groupe prêt à se remettre en cause à chaque nouvelle sortie, et les changements de direction ne font pas partie de leur religion. C'est pourquoi il arrive que se trouvent parfois sur leurs albums des chansons bien en-dessous du lot. Into the Wild ne déroge pas à la règle, avec un I'm Ready qui pêche par un rythme et une composition de manière générale assez fainéante, et un T-Bird Angel qui ne peut provoquer que le scepticisme chez l'auditeur. Deux titres bien dispensables en somme.

Rien ne change vraiment avec ce vingt-deuxième album, Heep reste Heep, et ça tombe bien parce que c'est ce que la bande à Mick Box sait faire de mieux. On voit ici clairement que quarante années d'expérience dans le Hard Rock, c'est pas rien, et ça peut toujours servir. Into the Wild est un album proche de la perfection, avec des moments flirtant avec l'excellence. Notons au passage que depuis que le groupe est sorti de son hibernation de dix ans, la qualité des pochettes s'est bien améliorée, ce qui ne gâche rien au plaisir.



Post Scriptum :

Mon modeste travail sur cette chronique est dédié à la mémoire de Trevor Bolder, qui fut le bassiste de Uriah Heep de 1976 à Mai 2013, date à laquelle il a été emporté par un cancer. Je ne peux malheureusement pas juger ses qualités de bassiste, mais je peux au moins reconnaître son talent pour la composition. Qu'il reste en paix et ne soit pas oublié.

9 Commentaires

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Elevator - 10 Septembre 2013: Dans le même style que celui-ci, je te conseille "Sea of Light" de 1995 (de préférence la version récente avec 3 morceaux bonus dont 2 excellents, en particulier les 7 minutes du superbe "Sail the River" ), mais aussi l'avant dernier album "Wake the Sleeper". A la rigueur car plus inégal, il y a aussi "Sonic Origami", plus irrégulier mais contenant le superbe opener "Between Two Worlds" et quelques autres trucs agréables. Voilà pour les meilleurs récents à mon humble avis ...
eclectic - 11 Septembre 2013: Pour te faire une idée du niveau de Trevor Bolder, tu peux acquérir l'un des nombreux "Official Bootleg" du groupe, ou bien le "Live in Armenia" (2cds+1dvd).
Ou bien encore le retrouver sur 4 albums de David Bowie dont l'excellent "Ziggy Stardust". Et merci pour la chronique, Uriah Heep n'est pas assez à l'honneur ici...:)
gdlas - 11 Septembre 2013: Merci pour ton intéressante chronique. Dans les années 70 Uriah Heep était mon groupe favori (période Hensley). J'ai même vu le groupe sur scène en 74 ou 75. Je l'ai un peu perdu de vue dans les années 90-2000 puis redécouvert ensuite. Bernie Shaw est un grand chanteur, le groupe s'est maintenu à un très bon niveau. Ta chronique me donne envie d'acheter le CD, ce que je vais rapidement faire.

P.S. Hommage à Trevor Bolder, un grand bassiste, un grand compositeur. R.I.P.
LeLoupArctique - 11 Septembre 2013: Merci pour vos commentaires judicieux, merci en particulier à eclectic, je vais de ce pas chercher des extraits sur internet des live ...

Quant à Nail on the Head, c'est vrai que c'est une des chansons que j'aime le moins dans l'album, mais elle est appréciable de temps en temps. Je n'aurais pas dû effectivement la mettre sous la chro, mais comme il n'y a pas de vidéo des autres morceaux on fait avec ce qu'on a.

Et gdlas je t'envie beaucoup, voir Heep sur scène avec Byron ça devait être magique !
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