En ces temps reculés, Chris Barnes grognait encore dans
Cannibal Corpse et n’était pas encore parti faire du sous-
Obituary dans
Six Feet Under. Par conséquent Georges « Corpsegrinder » Fis(ch)er évoluait dans un autre combo du nom de
Monstrosity, accompagné entre autres du guitariste John Rubin (
Malevolent Creation) et du talentueux batteur Lee Harrisson.
Ne nous trompons pas, à part le fait de jouer du death metal, il y a peu de similitudes entre la musique de
Cannibal Corpse et celle de
Monstrosity. Si le côté gore ressort clairement du premier au niveau des textes et de la musique,
Monstrosity est beaucoup plus subtil dans ses compositions. Certes eux aussi tabassent sévère, et c’est bien ce que l’on demande en premier à un groupe de death. Cependant le côté technique est assez marqué, sans atteindre toutefois le niveau d’un Athéist ou d’un
Cynic. Les musiciens du groupe montrent en effet des capacités au dessus de la moyenne et ce n’était pas si courant en 1992 : Lee Harrisson par exemple est ici beaucoup plus adroit et varié que ne le sera jamais Paul Mazurkiewich.
Attardons nous un peu sur Georges Fis(ch)er, devenu désormais le légendaire chanteur de death que l’on connaît : ses grunts, sans atteindre l’ampleur que nous leur connaissons aujourd’hui étaient déjà diablement efficaces et soutenaient à merveille les petites bombes que sont Ceremonial
Void, Immense Malignency ou Final
Cremation. D’ailleurs dès la première seconde du titre
Imperial Doom, l’auditeur habitué à écouter
Vile ou
Bloodthirst reconnaîtra de suite l’organe (vocal, bande de petits vicieux !) de Corpsegrinder.
L’ensemble de cet
Imperial Doom est homogène et de grande qualité, John Rubin et ses acolytes composent du death metal comme personne, tous les morceaux sont calés au millimètre et le résultat est vraiment percutant. Cependant un titre sort du lot :
Vicious Mental Thirst sur lequel les floridiens passent en revue toutes leurs possibilités.
Markus Staiger le boss de
Nuclear Blast, ne s’était donc pas trompé en signant
Monstrosity dans son écurie, et
Imperial Doom a permis au groupe d’ouvrir pour des pointures comme
Obituary,
Deicide ou
Pantera (excusez du peu !). On notera toutefois un son de batterie légèrement trop fort dans le mix malgré un enregistrement au Morrisound, tout comme une pochette un peu bateau du pourtant spécialiste Dan Seagrave.
Mais ces détails ne parviennent heureusement pas à gâcher la fête : cette galette, sans être une référence ultime, sortait franchement du lot et avait surpris pas mal de monde. D’ailleurs si vous découvrez
Imperial Doom de nos jours, il ne vous semblera pas obsolète à l’écoute comme ce peut être le cas pour d’autres sorties d’époque qui ont plus mal vieilli.
Malheureusement avec la pléiade de sorties death de cette période les places au soleil étaient chères et tout le monde n’a pas la fibre marketing de Glen Benton.
Dommage que
Monstrosity ait eu jusqu’ici une carrière chaotique parsemée de changements de line-up ; ce groupe mérite mieux que la deuxième division, en témoigne leur dernier skeud en date
Spiritual Apocalypse (2007).
BG
Ce Monstrosity est 1 puissant album qui merite à bien des egards d'etre considere comme 1 beau temoignage d'une époque ou les seconds couteaux passeraient aujourd'hui pour des pointes de tungstenes.
En le réécoutant je lui trouve en plus des qualites decrites dans le chro et les commentaires, un petit côté Malevolent Creation pas degueu...
Le line up de mercenaires est incroyable...meme si je comprends l'un des commentaires faisant etat d une certaine frustration à la 1er écoute à sa sortie.
Beau témoignage d une epoque merveilleuse.
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