Mortician est un combo qui revient de loin, après avoir sorti deux EP d’un
Death Metal lourd et glauque dans la veine de
Incantation,
Brutally Mutilated (1990) et le terrible
Mortal Massacre (1991), le groupe est contraint de se séparer du batteur Matt Sicher plus impliqué dans la drogue que dans la musique du groupe (le malheureux décèdera peu de temps après). Si on ajoute à cela des problèmes aussi bien financiers que pénaux de Roger Beaujard et
Will Rahmer, l’histoire de
Mortician aurait pu s’arrêter là. Mais la roue va tourner, ne trouvant pas de remplaçant digne de ce nom pour tenir les baguettes, le duo se rabat sur la BAR pour composer et Relapse se montre intéressé de nouveau (voir biographie on ne va pas y passer la nuit)) par le groupe.
House by the
Cemetary (1995) fera l’effet d’une bombe. Jamais
Death Metal n’aura sonné aussi lourd et aussi glauque, le guttural effroyablement grave, profond et inarticulé de
Will Rahmer y côtoie les guitares pachydermiques de Roger Beaujard sonnant davantage comme une tronçonneuse géante que comme un instrument de musique.
Grands passionnés de films d’horreurs, les membres de
Mortician en ont fait un concept musicale en plaçant régulièrement en interludes / outro / intro des sample de films gores dans lesquels on entend invariablement un maniaque se préparant à son méfait (gniark gniark) ou une victime crier avant (ou en train) de se faire découper en rondelles… D’ailleurs les paroles de
Mortician sont d’un minimalisme extrême et traitent pèle-même de serial killer, de nécrophiles, de morts-vivants cannibales ou de sadiques psychopathes (parfois tout ça en même temps), mais contrairement à
Cannibal Corpse le côté fun et second degré est absent, il s’agit simplement de conter froidement des atrocités monumentales.
Defiler of the
Dead met en appétit d’entrée (pour un plat de tripes) avec un riff tellement lourd qu’on se croirait se faire piétiner par un diplodocus. Les blast-beat froids de la BAR accompagnent invariablement la guitare baveuse et la basse au son absolument horrible, digne d’une interférence quand tu cherches une chaîne TV avec ces saloperies d’antennes intégrées… On notera sur World
Domination un copié-collé du riff de Osculum Obscenum de
Hypocrisy, mais pour le reste leur
Death Metal est bien plus basique et abyssal.
Tout d’abord pressé en vinyle, l’EP connaît un tel succès que Relapse décide de le ressortir en CD peu après en y rajoutant quelques titres dont deux reprises. Les versions
Brutal Death de
Scum (
Napalm Death) et
Procreation of the Wicked (
Celtic Frost) valent leur pesant de cacahuètes. Gateway to
Beyond enregistré en bonus lui aussi, montre un
Mortician à peine moins basique, notamment un son de guitare légèrement plus audible mais toujours dans une veine brutal
Death ultra lourd.
Avec House by the
Cemetary doté en sus d’une superbe pochette de Wes Benscoter,
Mortician a poussé le
Death Metal vers des contrées encore plus extrêmes et les
Disgorge,
Internal Suffering ou
Brodequin n’ont fait que rajouter un peu de technique à tout ça.
Un disque qui ferait passer simultanément
Bolt Thrower pour un combo de
Death technique et
Cannibal Corpse pour du
Death raffiné, ultime !
BG
On est loin de Cannibal Corpse , à ne pas mettre entre toutes les oreilles...
Les albums de Mortician ne courent pas les rues...
Glad.
Toutefois, lorsque tu avoues sur le forum ta reconsidération du cas Mortician, je peux encore espérer la fin prochaine de mes à priori, qui durent déjà depuis un certain Mortal Massacre...
Fabien.
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