Hermitage - Daruma's Eyes Pt. 2

Liste des groupes Power Mélodique Temperance (ITA) Hermitage - Daruma's Eyes Pt. 2
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Nom du groupe Temperance (ITA)
Nom de l'album Hermitage - Daruma's Eyes Pt. 2
Type Album
Date de parution 20 Octobre 2023
Style MusicalPower Mélodique
Membres possèdant cet album16

Tracklist

1.
 Daruma
Ecouter04:23
2.
 Glorious
Ecouter04:11
3.
 A Hero Reborn
Ecouter05:50
4.
 Welcome to Hermitage
Ecouter03:53
5.
 No Return
Ecouter03:40
6.
 In Search of Gold
Ecouter04:43
7.
 Join Me
Ecouter03:53
8.
 Trust No One But You
Ecouter03:45
9.
 Darkness Is Just a Drawing
Ecouter04:35
10.
 Into the Void
Ecouter04:33
11.
 Brand New Start
Ecouter05:23
12.
 Where We Belong
Ecouter02:54
13.
 Full of Memories
Ecouter04:18
14.
 Cliff
Ecouter07:44

Durée totale : 01:03:45

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Temperance (ITA)



Chronique @ ericb4

02 Novembre 2023

Le masterpiece du combo italien, tout simplement...

Un capital discographique pour le moins foisonnant que celui de ce combo italien fondé il y a 10 ans maintenant. Avec quelque six albums full length dans son escarcelle, dont un mémorable « Viridian » réalisé en 2020 ainsi qu'un dantesque « Diamanti », écoulé un an plus tard à peine, au sein desquels s'intercala un touchant EP acoustique, « Melodies of Green and Blue », on pouvait légitimement subodorer que le prolifique collectif transalpin n'allait pas s'arrêter en si bon chemin. Pari gagné ! Il nous aura toutefois fallu patienter deux longues années, cette fois, avant de le voir revenir dans les rangs, et ce, muni d'un septième effort de longue durée répondant au nom de « Hermitage - Daruma's Eyes Pt. 2 ». Signée comme ses devancières chez Napalm Records, cette luxuriante offrande ne nous octroie pas moins de 14 pistes sereinement enchaînées sur un ruban auditif généreux de ses 64 minutes. A l'aune de cet album de la démesure, il semble que la troupe soit décidée à enfoncer encore un peu plus le clou, histoire d'inscrire définitivement son nom dans le marbre des valeurs de référence du si couru registre power mélodico-symphonique à chant mixte...

Pour cette septième traversée en eaux profondes, le line-up de « Diamanti » a subi un substantiel remaniement. Si l'on retrouve bien Marco Pastorino (Even Flow, Light & Shade, Serenity, Virtual Symmetry...) aux guitares et au chant clair et guttural, Michele Guaitoli (Future Is Tomorrow, Overtures, Visions Of Atlantis, ex-Kaledon...) au chant clair, ainsi que Liuk Abbott (Even Flow, Light & Shade, Revenience...) à la basse, Alessia Scolletti (Alex Mele, Era), quant à elle, se verra remplacée par Kristin Starkey (membre live chez Twilight Force, guest chez Dead Earth, Eternal Ascent, Planeswalker...), au poste de frontwoman. Quant aux orchestrations, elles relèvent, pour l'occasion, de la patte experte du clavériste d'Ancient Bards, Daniele Mazza. Excusez du peu ! Ce faisant, nos acolytes évoluent dans un power mélodico-symphonique à la fois racé, épique, opératique, romanesque et pétri d'élégance, où les sources d'influence sont désormais davantage à chercher du côté de Visions Of Atlantis, Therion, Kamelot, Xandria, Ancient Bards, Rhapsody Of Fire et de Serenity que de Volturian, Metalite ou encore d' Amaranthe, soit, à quelques encâblures du précédent effort empreint, lui, d'une alternative metal moderne, ici aux abonnés absents.

Dans cette œuvre emphatique aux airs d'un opéra metal, si nos trois vocalistes patentés offrent, là encore, une originale et poignante triangulation, le corps oratoire ne s'y est pas réduit exclusivement, loin s'en faut. Aussi y trouve-t-on agrégées, d'une part, moult parties narratives dispensées par le vocaliste et pluri-instrumentiste Arjen Anthony Lucassen (Ayreon, Star One). S'y ajoutent les empreintes vocales de Fabienne Erni (Eluveitie, Illumishade), de Laura Fella (Faun, Tvinna, vocaliste live chez Eluveitie) et d' Alessandro Conti (Trick Or Treat, Twilight Force, ex-Luca Turilli's Rhapsody...). Ayant fait la part belle aux joutes oratoires, le combo les a assorties de choeurs judicieusement positionnés, où les voix de Clémentine Delauney (Visions Of Atlantis, Exit Eden, ex-Serenity, ex-Whyzdom...), Debora Ceneri (Revenience), Letizia Merlo (Eternal Idol), Gabriele Gozzi (Fallen Sanctuary, Eternal Idol, Rhyme, Inner Vitriol...) et de Mark Denkley cohabitent en parfaite harmonie. Une distribution de premier ordre qui a pour corolaire une production d'ensemble d'excellente facture.

Conformément à leurs exigences propres, nos compères ont à nouveau apporté un soin particulier à leur ingénierie du son. Produit, là encore, par Marco Pastorino (Temperance, Fallen Sanctuary, Manam, SheWolf...), mixé et mastérisé par Michele Guaitoli (Temperance, Trick Or Treat, Ancient Bards, DGM, Elegy Of Madness, Elvenking, Noveria...), ce dernier l'ayant finement co-enregistré avec le guitariste de Rhyme et pré-producteur (Rising Wind), Matteo Magni, l'opus n'accuse pas l'once d'une sonorité résiduelle. Cela étant, le méfait jouit non seulement d'un mixage équilibrant lignes de chant et instrumentation à parités égales, mais également d'une saisissante profondeur de champ acoustique. Une mise en musique quasi optimale susceptible de nous offrir une croisière des plus sécurisées dans une mer tantôt limpide, tantôt houleuse. A l'aune de cet opulent et fringant set de compositions, il semble que l'on soit entré dans une tout autre dimension...


Comme ils nous y avaient habitués, nos acolytes témoignent à nouveau de cette rare aptitude à concocter ces schèmes d'accords qui ne vous quitteront pas d'un iota une fois entamés, à commencer par leurs plages les plus enflammées. Ainsi, c'est d'un battement de cils que le refrain catchy jaillissant des entrailles du ''rhapsodien'' mid/up tempo « Daruma » aspirera le tympan du chaland. Et ce ne sont ni le fringant solo de guitare décoché à mi-morceau ni le bref et opportun récitatif dispensé par Arjen Lucassen lui succédant qui nous débouteront de ce ''tubesque'' méfait, tant s'en faut. Un poil plus tonique, le torrentiel et ''serenitien'' « Glorious », lui, n'aura de cesse de nous asséner ses furieux coups de boutoir tout en sauvegardant une ligne mélodique des plus avenantes ; dotée de couplets finement ciselés et magnifiés par les limpides inflexions de Michele Guaitoli, et investie d'une imposante muraille de choeurs, cette palpitante offrande ne saurait être davantage éludée. Entamé, quant à lui, par un pénétrant legato à la lead guitare, le ''rhapsodien'' mid/up tempo « A Hero Reborn » offre parallèlement un duo mixte en voix claires en parfaite osmose, les chatoyants médiums de Michele Guaitoli et de la sirène faisant alors mouche où qu'ils se meuvent. Et la sauce prend sans tarder. Et comment ne pas se sentir porté par les vibes enchanteresses nourrissant « Trust No One but You », étourdissant manifeste à la croisée des chemins entre Rhapsody Of Fire et Trick Or Treat, aux airs d'un hit en puissance, mis en habits de lumière par les attaques oratoires savamment conjuguées de la frontwoman et d' Alessandro Conti ?

Moins directement orientés vers les charts, d'autres espaces d'expression pourront non moins nous retenir dans leurs filets. Ce que prouve, en premier lieu, l'opératique et éruptif « No Return » à la lumière de ses sémillants arpèges d'accords et des corrosives et magnétiques modulations de la déesse, alors escortée d'une dense et frissonnante chorale ; une bouillonnante livraison gagnant en intensité percussive au fil de sa progression ce qu'elle ne perd nullement en esthétique mélodique, poussant peu ou prou à une remise en selle sitôt l'ultime mesure envolée. On ne saurait davantage esquiver le trépidant « Join Me » à la fois pour son caractère enjoué et au regard des frondeuses attaques de sa rythmique ; un invitant et tonitruent effort à mi-chemin entre Rhapsody Of Fire, Visions Of Atlantis et Xandria, porté par les ''siréniennes'' ondulations de Fabienne Erni et de Laura Fella. Disséminant, quant à lui, ses riffs crochetés tout en recelant d'insoupçonnées accélérations ainsi qu'un refrain immersif à souhait, le truculent « Into the Void » n'est pas en reste. Bref, un éblouissant up tempo power opératico-symphonique dans la veine coalisée de Therion et d' Ancient Bards qui pourrait bien laisser quelques traces indélébiles dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le tympan. Enfin, infiltré d'une touche pop-rock et pourvu d'un seyant paysage de notes, apte à nous retenir plus que de raison, l'enjoué « Full of Memories » ne ratera pas davantage sa cible.

Quand le rythme de ses frappes se fait plus mesuré, le collectif italien trouve à nouveau matière à encenser le pavillon. Ce qu'attestent, d'une part, les mid tempi progressifs « In Search of Gold » et « Darkness Is Just a Drawing » qui, dans la lignée de Kamelot, disséminent leurs grisantes séries de notes sur lesquelles s'harmonisent les saisissantes empreintes oratoires de nos trois vocalistes patentés. Dans une même énergie, tant l'enveloppante sente mélodique que les inattendus contrastes rythmiques déversés par le romanesque et ''therionien'' « Brand New Start » auront raison des plus farouches de nos tentatives de résistance à leur assimilation. Dans cette mouvance, on retiendra non moins le mid tempo « Welcome to Hermitage » eu égard à ses troublantes sonorités folk, à la fluidité de son slide à la guitare et à la soudaineté de la montée en régime de son corps orchestral. Un jovial manifeste à la confluence de Visions Of Atlantis et d' Eluveitie, là encore mis en exergue par les cristallines oscillations de Fabienne Erni et de Laura Fella, que l'on ne quittera que pour mieux y revenir, histoire de plonger à nouveau dans cet océan de félicité.

Que l'aficionado de moments intimistes ne se sente pas frustré, la troupe ne l'aura pas laissé pour compte ; et s'ils n'y ont pas misé tous leurs espoirs de l'emporter, nos compères ne lui adressent pas moins leurs mots bleus les plus sensibles. Ce qu'illustre « Where We Belong », ballade a-rythmique et atmosphérique d'une confondante délicatesse, que n'auraient sans doute reniée ni Therion ni Visions Of Atlantis. Convolant sur d'ondoyantes nappes synthétiques et corroborées de gammes pianistiques des plus troublantes, les chatoyantes empreintes de nos trois vocalistes chevronnés évoluent à l'unisson, ces derniers chargeant dès lors le romantique message musical en émotion.

Mais ce serait à l'aune de sa pièce en actes symphonico-progressive que le combo italien serait au faîte de son art. Un exercice de style des plus exigeants, auquel ce dernier est déjà rompu et qui lui sied à merveille. Ainsi, les quelque 7:44 minutes de l'épique « Cliff » nous plongent au cœur d'un vaste champ de turbulences tout en sauvegardant une mélodicité toute de nuances cousue. Multipliant ses coups de théâtre à l'envi, octroyant parallèlement un pont instrumental aussi judicieusement positionné que finement esquissé ainsi que de subtils clapotis pianistiques, et mise en relief par les prégnants médiums d' Alessandro Conti, alors enrichis d'une soufflante muraille de chœurs, que rien ni personne ne songerait à enrayer la progression, cette fresque parachève cette œuvre de la plus belle des manières qui soit. Chapeau bas.


A l'issue d'une traversée au long cours essaimée d'îlots plus enchanteurs les uns que les autres, une irrépressible envie de réenclencher la touche play du lecteur cd s'emparera spontanément du tympan de celui qui s'y sera aventuré. Si l'inspirée formation transalpine varie à l'envi ses phases rythmiques tout comme ses ambiances, la part belle sera faite aux lignes de chant, au demeurant, en parfaite osmose. Etat de fait contribuant précisément à conférer au luxuriant message musical un supplément d'âme. Diversifiant et positionnant judicieusement ses exercices de style et témoignant d'une plume au trait plus affiné aujourd'hui qu'hier, l'opératique offrande a gagné en maturité compositionnelle ce qu'elle n'a perdu ni en efficacité mélodique ni en brio technique.

Si les prises de risques de la précédente cuvée se voient ici réduites à néant, tant la qualité de sa production et celle de son corps oratoire que la fluidité de ses harmoniques et l'absence d'une quelconque zone de remplissage font de ce septième élément un incontournable de la discographie du groupe. Plus encore, cette œuvre à la fois puissante, enjouée, rutilante, empreinte de délicatesse et fortement chargée en émotion marque une étape décisive dans sa carrière. Le masterpiece du combo italien, tout simplement...


6 Commentaires

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ericb4 - 03 Novembre 2023:

@MetalSonic99 : Merci à toi pour cet élogieux retour! Une belle évolution artistique et technique que celle de ce talentueux groupe italien en l'espace de 10 ans seulement. Je craignais, comme d'autres, que le départ d'Alessia Scolletti porterait atteinte au projet lui-même. Mais je dois dire que les puissantes et néanmoins subtiles modulations de Kristin Starkey m'ont convaincu du contraire. Je crois qu'avec elle, mais aussi eu égard à toute l'expérience acquise de ses membres au cours de cette décennie, le combo a encore de beaux jours devant lui. Bref, une très belle surprise de cette fin d'année dans ce registre metal, du moins, en ce qui me concerne.

 @Madness77: je comprends ton point de vue et le respecte. Cela étant, les qualités que tu évoques sont également présentes dans cette offrande. Si l'originalité requise est encore timide, cet opus ne pèche pas par manque de dynamisme et l'inspiration mélodique est souvent de la partie. Quant aux lignes de chant, pour ma part, elles sont tout bonnement soufflantes. Aussi, j'espère que ce septième élément saura répondre à tes attentes dans ce domaine. 

Ensiferum93 - 08 Novembre 2023:

Je n'ai pas de mot pour décrire la claque qu'a été la première écoute de cet album. De nouvelles écoutes plus approfondies sont nécessaires pour en saisir toute la richesse, mais vraiment ce sera pour moi l'un des albums de 2023. 
Un grand merci pour la chronique :) 

ericb4 - 09 Novembre 2023:

@Ensiferum93 : merci pour ton retour! je pense également détenir-là l'une des perles de cette fin d'année en matière de metal symphonique, même si cette dernière n'est pas encore terminée...

Ensiferum93 - 03 Décembre 2023:

Je me permets de revenir après de multiples écoutes. Cette pépite tient la dragée haute aux meilleurs albums d'Avantasia. Et même si le style diffère, je trouve le concept assez similaire à celui d'Ayreon sur "The Source". Je conseille à tout le monde d'acheter cet album, les illustrations valent vraiment le détour. 
Un tout petit reproche, il aurait été fort utile d'ajouter les noms des personnages qui prononcent telle ou telle parole afin de mieux comprendre l'histoire. C'est ce que fait Arjen (tiens tiens, le revoici) et ça aide grandement ! 

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