Heavy as a Really Heavy Thing

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16/20
Nom du groupe Strapping Young Lad
Nom de l'album Heavy as a Really Heavy Thing
Type Album
Date de parution 1995
Labels Century Media
Style MusicalThrash Technique
Membres possèdant cet album162

Tracklist

Bonustrack
1.
 Re-issued in with a new cover.
 
2.
 S.Y.L.
 
3.
 In the Rainy Season
 
4.
 Goat
 
5.
 Cod Metal King
 
6.
 Happy Camper (Carpe B U M)
 
7.
 Critic
 
8.
 The Filler - Sweet City Jesus
 
9.
 Skin Me
 
10.
 Drizzlehell
 
11.
 Exciter
 
12.
 Satans Ice Cream Truck
 
13.
 Re-issue tracklist
 
14.
 S.Y.L.
 
15.
 In the Rainy Season
 
16.
 Goat
 
17.
 Cod Metal King
 
18.
 Happy Camper
 
19.
 Critic
 
20.
 The Filler - Sweet City Jesus
 
21.
 Skin Me
 
22.
 Drizzlehell
 
23.
 Satan's Ice Cream Truck
 
24.
 Japan
 
25.
 Monday
 
26.
 Exciter (Judas Priest Cover)
 

Durée totale : 00:00

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Strapping Young Lad


Chronique @ Eternalis

17 Mai 2009

Décrire de façon exhaustive un album de Devin Townsend relève d’une certaine prétention, admettre être parfois dépassé par les délires musicaux du canadien une preuve de bon sens.
Œuvre et rencontre d’une folie profonde provoquée en partie grâce à la grande absorption de marijuana et d’alcool au début de sa carrière, ses deux premiers opus sous le patronyme de Strapping Young Lad resteront comme une analyse introspective des ravages de la drogue sur la santé mentale et psychologique, état qu’il ne parviendra à retrouver que partiellement dans les derniers albums de cette bête féroce et aliénante qu’est SYL.

Car de son propre aveu (aujourd’hui tout du moins), ces albums n’ont existé en tant que tels que grâce aux effets subliminaux de substances dont il ne pouvait rien contrôler, comme une exploration intérieure d’un être incapable de produire en étant sain d’esprit.
Cela veut-il dire que Devin doit son génie à la drogue et non à son talent ?

Un homme aussi humble et profondément écorché que lui avouera que oui, qu’il n’est rien d’autre que le pantin d’addictions en tout genre, rejetant son talent sur son ingestion de consommation illicite (le nouveau venu "Ki" marquera donc un tournant humain dans sa carrière de son aveu personnel).
Mais pourtant, dans le fond, qu’avons-nous à faire des raisons de la création, un auditeur ne doit-il pas s’en tenir uniquement aux aboutissements ? Il va de soi que Townsend n’est pas un de ces pitoyables pseudo artistes créant pour une célébrité éphémère et rémunératrice, il est de ceux qui extériorisent et se sert de l’art comme d’un catharsis qui l’empêche de devenir proprement cinglé.

Une folie présente à chaque instant de ce premier jet, "Heavy as a Really Heavy Thing".
Une musicalité et une violence inouïe à laquelle personne ne s’attendait après le "Sex & Religion" de Steve Vai, amalgame de deux compositeurs rongés par la folie créatrice.
Dans ce milieu de décennie marqué par l’avènement du death, et du black, bien peu pouvait oser imaginer qu’une telle boucherie allait voir le jour. Il existait bien des combos comme Impaled Nazarere, fusion de crust, de punk ultra violent et de black mais ce premier opus alla bien plus loin que tout ce qui avait déjà été dit, se contrefoutant de normes et de règles pour donner naissance à un album profondément industriel, sourd, froid et marqué par la rage et la furie de son vocaliste compositeur maniaque, ayant presque tout fait sur cet album.

Aliénant, ses vocaux respirent une haine et une envie de hurler une douleur de l’enfance toujours aussi forte, comme le cri inhumain d’un gamin blessé par la solitude, s’extériorisant seul dans un studio pour frapper, seul, le plus fort possible.
Ressentir la tension montée doucement sur l’intro de "S.Y.L", par ces effets indus et tranchants, puis par une batterie électronique, martial et glaciale, nous ravageant comme le passage d’une bombe atomique. Un chaos sonore aussi bordélique que savamment organisé, symbolisant une adolescence fragile et au bord du gouffre.
Si l’approximation vocale de Devin est belle et bien présente, elle ne fait que renforcer une spontanéité et une rage incontrôlée terrifiant encore plus un auditoire abasourdi par une telle débauche de violence.

Et si le vent chaotique de "S.Y.L" dévoile une hystérie dans la forme, le terrifiant "Goat" marque une progression plus malsaine et dérangeante, une douleur définie par un rythme lourd et grinçant, aux effets de guitares gras, aux souffles industriels déments et à cette voix, définitivement folle et démente d’un Devin de seulement 21 ans (mon dieu que ça fait mal d’entendre un être aussi jeune dans cette état de décrépitude mentale). Son chant, instinctif, maladif et presque vomi, n’est que la matérialisation d’un déséquilibre qui ne fera que grandir avec le temps et un succès qui lui tombera dessus sans qu’il n’ait rien demandé à personne.
"Cold Metal King" s’engouffre dans la même brèche, une violence sourde, lourde, déchainement d’un milliard de couches d’effets cybernétiques et indus assommant et littéralement épuisant, aussi inhumain qu’il n’est révolutionnaire et avant-gardiste.

Un titre comme "Critic" est comme une ouverture vers ce que deviendra "City", notamment dans ces chœurs si caractéristiques, et cette rapidité d’exécution complètement hallucinante. Les fous furieux "Happy Camper" ou "Skin Me", monstres de schizophrénie défaillante et monstrueuse, évoquant déchéance et délires grâce à un défilé vocal proprement barbare (Skin Me est quasi incroyable sur ce point).

Vouloir en dire plus serait inutile, "Heavy as a Really Heavy Thing", tout comme "City", "Alien", "Infinity", "Terria" ou "Ocean Machine", sont des albums qui se vivent avant de se raconter, des défilements d'images aussi imagés qu’étrangement limpides, comme une visualisation d’un for intérieur que l’on voudrait voir cacher pour toujours, tant cette vision horrifique de la folie touche et terrifie.
Nietzsche disait que la vie sans la musique était une erreur, Mozart que la folie était une partie intégrante de la composition, Devin compris ces deux immenses hommes pour entrouvrir un nouveau monde musical, une nouvelle existence sonore, celle d’un homme malade mais terriblement humain, et ne se cachant derrière aucun concept pour être incroyablement brutal... simplement l’histoire d’un corps et d’une vie trop étroite pour une vision si novatrice et écorché de la vie... un homme... simplement un homme...

1 Commentaire

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Martin71 - 11 Juin 2012: Waow, merci pour cette chronique. J'ai seulement écouté City and vaguement The New Black (acheté il y a queqlues semaines à Lyon) de SYL, celui-ci m'intéresse bien. Je suis curieux de savoir s'il dépasse l'énorme City.
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Chronique @ olivierbarbery

26 Septembre 2007

Ecouter cet album revient à dégoupiller une grenade

Attention ! Cet album n'est pas à mettre entre toutes les oreilles, des dégâts importants pouvant être causés au système auditif.

Devin Townsend se sentant à l'étroit au sein du line-up de VAI, décide de voler de ses propres ailes, aidé par le tremplin que représentait le groupe du guitar hero. Il choisit de renouer avec le style musical qu'il affectionne particulièrement : à savoir un Metal plus incisif.

C'est alors que naît Strapping Young Lad, accompagné de son premier album : "Heavy as a Really Heavy Thing".

Ecouter cet album revient à dégoupiller une grenade... La puissance des titres est inouïe, la brutalité dégagée tout bonnement démentielle. Devin Townsend repousse très loin les frontières du Metal, réussissant à ridiculiser des groupes tels que Pantera ou Sepultura, c'est dire... Il est bon de noter que nous sommes alors en 1995, et qu'à cette époque, jamais on n'avait entendu quelque chose d'aussi violent.

Une petite voix d'enfant (celle de Devin âgé de 4 ans) ouvre l'album de façon très originale. Après l'innocence, surgit la démence... La voix enfantine laisse place à une véritable tornade de brutalité qu'est le premier titre, "S.Y.L.". La voix de Devin se fait alors démoniaque, pour enfin se transformer en violence pure.
Les titres s'enchaînent sans laisser l'auditeur reprendre son souffle. "In The Rainy Season", "Goat", "Cod Metal Kind" se succèdent, libérant leur décharge de colère et de haine musicale. "Happy Camper" accélère alors le rythme déjà étourdissant avec son couplet débité à la vitesse d'une balle. "Critic", censé être une chanson d'amour (le refrain 'I Love You Mora' le laissant présumer), surenchérit en plaçant en fond sonore le bruit d'un marteau piqueur !!!

Passée une poignée de titres déjà forts furieux, deux chansons totalement allumées s'enchaînent : "Skin Me" et "Drizzlehell".
La créativité de Devin Townsend explose littéralement de l'ensemble de cet album. Le son est monstrueux, obtenu par la superposition d'une multitude de couches sonores et inaudibles. Cependant, il ne faut pas voir là un exercice ne visant qu'à faire du bruit, car les mélodies (souvent sublimes) sont également présentes, se mélangeant habilement aux éructations du chanteur canadien ("S.Y.L. ", "The Filler").

La seule chanson véritablement abordable de l'album est sans doute la reprise de Judas Priest "Exciter", ainsi que "Japan", le titre bonus de l'import japonais (que de nombreux fans considèrent comme la meilleure de l'album).

Devin Townsend, tout en redéfinissant le son du Metal s'est imposé comme un véritable génie musical, un compositeur hors pair, tout simplement.

29 Commentaires

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FBD5367 - 03 Janvier 2012: Mais ouais, Lamikawet, tu déformes tout. Il n'a jamais été question de critiquer ton point de vue, voyons ! C'est comme t'as balancé le truc que ça a fait tiquer.
Bien sûr que Devin et ses amis n'ont pas pondu que du bon. Comme je l'avais déjà dit plus haut : les albums "Strapping Young Lad" et "The New Black" par exemple, malgré quelques titres excellents, ne sont pas géniaux.
En revanche, celui-ci et encore plus "City", suivi du live, sont vraiment époustouflants.
Alors évite de prendre la mouche pour rien.
FBD5367 - 04 Janvier 2012: Bonne année bien sûr !
Entre parenthèse, on pourrait dire de Devin que c'est un génie dans la créativité mais pas forcément dans la composition. En même temps, moi je m'en fous, hé hé ! Hein ? ! Je dis ça comme ça.
olivierbarbery - 08 Janvier 2012: Sur ce site, on nous demande de chroniquer nous-mêmes les albums. J'ai chroniqué celui-là que j'ai écouté en bloucle pendant 2 ans lors de sa sortie et je revendique mon 20/20. C'est mon opinion, et donc ma note.
Je ne demande à personne de penser comme moi.
Maintenant Lamikawet, prends ton plus beau plume ou ton plus beau clavier, et ponds nous ta chronique. Rien ne t'en empêche.

Je réitère mes dires: Devin est un génie. Mais les génies ne font pas l'unanimité, comme rien ni npersonne d'ailleurs. James Cameron est un génie du cinéma mais il a ses détracteurs. C'est aussi simple que cela.

Sur ce, bonne année à tous.
albundy57 - 28 Octobre 2012: En tout cas on ressent la passion de l'auteur...

Par contre je pense que tu t'es un peu trop laissé emporter en disant qu'en 95 il n'y avait rien eu d'aussi violent musicalement.

Les "ténors" du death et du black nous avaient déjà fait côtoyer les cimes de la violence.

Après, je suis d'accord que le concept créatif hors-norme de Townsend est très violent au rendu, en partie de par l'esprit barré du leader.

Townsend un génie ? Peut-être..

Un compositeur talentueux ? Indéniablement.

Un très bon 1er album pour amorcer les hostilités et la découverte d'un style novateur et original, tel que ce fut le cas avec FEAR FACTORY ou MACHINE HEAD très peu de temps avant.

Bien sûr je ne compare absolument pas musicalement ces groupes...















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