City

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18/20
Nom du groupe Strapping Young Lad
Nom de l'album City
Type Album
Date de parution Fevrier 1997
Labels Century Media
Style MusicalThrash Technique
Membres possèdant cet album341

Tracklist

Re-Issue in 2007.
1.
 Velvet Kevorkian
 01:17
2.
 All Hail the New Flesh
 05:24
3.
 Oh My Fucking God
 03:35
4.
 Detox
 05:37
5.
 Home Nucleonics
 02:31
6.
 AAA
 05:22
7.
 Underneath the Waves
 03:40
8.
 Room 429 (Cop Shoot Cop Cover)
 05:21
9.
 Spirituality
 06:35

Bonus
10.
 Centipede (Japanese Edition)
 07:52
11.
 Home Nucleonics ('96 Demo)
 03:03
12.
 Headrhoid (Gunt Demo)
 01:39
13.
 Detox ('96 Demo)
 05:48
14.
 AAA ('96 Demo)
 05:22

Durée totale : 01:03:06

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Strapping Young Lad


Chronique @ Eternalis

04 Fevrier 2009
Les mégalopoles. Leurs stress, leurs pressions, leurs violences, leurs démences et leurs industrialisations. Autant d’éléments que tenait à décrire Devin Townsend avec son second album en solo, définitivement envolé du nid d’or de Steve Vai et sous la bannière aussi étrange que barré de Strapping Young Lad.

Bercé par la folie la plus pure et la plus grandiloquente, Devin n’a jamais tout à fait compris le sens de son œuvre, comme étranger de son succès personnel et apercevant avec un désarroi presque complet que "City" allait devenir la référence de toutes une génération ralliée à la cause d’une brutalité exacerbée sous une couche atmosphérique aussi splendide que complexe.
En véritable alchimistes et génies fous, Devin et son fidèle lieutenant, l’incroyable batteur Gene Hoglan sont parvenus à révolutionner dans l’ombre un genre qui commençait à lutter pour sa survie et se demandait comment ne pas être dans l’obligation de se mordre la queue.

Face à une scène alors extrêmement urbaine avec notamment Korn ou Machine Head (qui se préparait à dégringoler de son fauteuil d’empereur !), S.Y.L frappa dans son parfait opposé ; là où la complexité et la furie n’avait d’égale que la simplicité d’accès et la fluidité de la musique. Et pourtant, "City" n’acquit son statut légendaire que quelques années suivant sa sortie. Les métalleux, tous plus occupés à attendre le décollage de Slipknot ou les délires de System Of A Down, passèrent outrageusement à côté de ce chef d’œuvre destiné à trôner jusqu’à la nuit des temps au panthéon des albums intemporels et inestimables.

Commençons par le commencement. La production de cet album, en partie responsable de son impact. Qui pouvait se vanter de posséder un mur sonore aussi violent et impulsif avant "City" ? Qui pouvait se targuer d’avoir infligé à tout le monde une leçon aussi grande avant lui ?
Daniel Bergstrand, le responsable de cette monumentale claque n’avait jusqu’alors pas démontrer autant de savoir faire avec Meshuggah, mais cet opus, que l’on pourrait rapprocher de l’esprit du Fear Factory de l’époque, restera comme un exemple, un cas d’école pour tous ceux rêvant de prouesses sonore aussi poussées, aussi extrême oserais-je dire.
Car être capable de mixer un cinglé comme Devin se révélerait aussi périlleux que de tenter de comprendre son art dans les fondements. Une masse sonore aussi compacte qu’audible, comme un énorme et imprévisible poing détruisant votre mâchoire maculée de sang, aux délires imprévisibles et expérimentations industriels presque toutes différentes, et réalisées dans une volonté de faire respirer la musique et non l’étouffer comme on pourrait le croire, simplement pour faire vivre un déluge de brutalité si grand qu’il pourrait en devenir incohérent. Incohérent Devin ? Jamais.

La première baffe se nomme "Velvet Kevorkian" et se retrouve terminée aussi vite qu’est s’est plantée dans notre visage. Intro massive, dévoilant le spectre sonore si spécifique à l’album, provoquant un sentiment d’oppression et de domination de la musique sur l’auditeur n’ayant déjà plus aucun contrôle sur lui-même. Les premières interventions vocales de Devin se font entendre au loin, comme étouffées par une technologie encore incontrôlée puis…"All Hail the New Flesh".
Monstre musical d’une densité sonore quasi indescriptible, il dévoile un album en contact perpétuel avec le précipice, ce ravin sans fond qui nous condamnerait à errer pour toujours dans les méandres de la folie la plus pure et représentative de l’homme dit moderne. Devin hurle comme personne ne l’avait fait avant lui, comme si chaque hurlement était un soulèvement de masse, une prise de conscience sur la triste vérité sociale nous entourant, tandis que Gene atteint une rapidité si démentielle que la batterie ne parait plus humaine mais fortement mécanique. Mais ce qui impressionne sur ce titre est probablement la multiplicité des claviers. En nappes, industriels grinçants ou encore simplement pour fluidifier le son, ils se placent comme un élément indispensable de la production de "City". Cette impression de se faire écraser par un char (recette qui fera le bonheur de Gojira par la suite !), AHTNF est aussi beau et majestueux que fou et brutal.

Brutal ! "Oh My Fucking God" ou l’expression la plus singulière et noble de la brutalité barge, démentielle et inhumaine de S.Y.L. Ultra rapide, des riffs d’une violence inouïe, une double pédale vous massacrant littéralement les tympans, une basse accompagnant la charge et surtout un Devin impérial et bestial. Une démence quasi grind par moment, mais également un des phrasé les plus rapides et inhumain qu’il m’est été donné d’entendre pour atterrir sur un refrain massif, mélodique ( ?) comme une source d’espoir avant de sombrer définitivement dans le déséquilibre mental habitant l’intégralité de cet album.
Souvent qualifié de noir, la violence présente pendant ces quelques trente huit minutes ne représente pourtant rien de particulièrement malsain (quoi que les vomissements caverneux de "Oh My Fucking God" ne laisse jamais indifférent !) mais divinement cinglé, qu’une âme normal n’aurait de toute façon pas pu écrire ni enregistrer, autant empreint de spontanéité que de perfectionnisme.

Car loin de proposer une lecture monolithique, "City", comme toutes œuvres dignes de ce nom, possède un panel de lectures toutes aussi différentes que passionnantes. Certains pourront se limiter à l’impact premier, la violence indescriptible, la puissance dantesque et la folie barge habitant chaque ligne de chant et chaque partie de batterie. L’on pourrait alors classer "City" comme un album bourrin, très bourrin.
Mais nous pourrons aussi nous pencher sur la musicalité du contenu, la technicité ou encore la richesse si importante que les centaines d’écoutes ne suffisent pas à en faire le tour convenablement et exhaustivement.
Prenons "Home Nucleonics", probablement le titre le plus direct et fou à lié. Son écoute est un moment purement jouissif, ses solos un destructeur de clavicules et ses attaques de Gene aussi incroyables qu’injouables. Mais son approfondissement est tout aussi intéressant, comme par exemple l’épanchement de schizophrénie proprement terrifiant de Devin sur le pont, après le déluge de sonorités avant-gardistes accompagnant les solos.
Brutal dans la forme, dérangeant dans le fond.

Mais passer sous silence "AAA" serait également un blasphème. Premier apaisement sonore de l’album, il dégage une pression d’autant plus forte que le tempo à considérablement ralenti, pour alourdir une atmosphère plus polluée et invivable que jamais nous retrouvant face à un Devin aussi énervé que désabusé, hurlant une colère et non une haine, une incompréhension face à une intelligence humaine à jamais bafouée.
Tandis que S.Y.L réarrange de façon très personnel le "Room 429" du défunt groupe de rock Cop Shoot Cop, il me semble opportun de décrire un dernier titre, surement le plus impénétrable et laissant le sentiment le plus contradictoire, car continuellement figé entre démence et raison : "Underneath the Waves".
Une nouvelle fois d’une rapidité excessive, c’est encore le chant qui subjugue, coincé entre la folie la plus pure, le déchainement des passions (quel refrain ! Magnifique où l’équilibre entre la brutalité mariée aux claviers et chœurs est à son paroxysme !) et la raison, la compréhension et la l’acceptation de sa propre déchéance. Les arrangements indus apportent une couleur spatial et très étrange au morceau, dont seul Devin pourrait être le chanteur.

L’unique et minime dérapage pourtant très contrôlé pourrait prendre la forme d’un "Spirituality" légèrement inutile mais ouvrant un passage, une porte vers ce que deviendra "Ocean Machine" et "Infinity" une fois Devin en proie à ses démons intérieurs l’envoyant tout droit dans l’enfer de l’univers carcéral psychiatrique.
La folie fut analysée comme étant une part active du subconscient par Freud, elle fut écrite par Baudelaire dans des poèmes si noirs que la politique les prohibera pour cause d’atteinte à la moralité. Devin Townsend entra dans l’histoire comme étant l’homme ayant réussi à capter au plus près cet état à travers les sons et à l’immortaliser de façon auditive.



Ps : une chronique peut-être un peu longue…mais c’est la centième alors, ni lois ni règles !

14 Commentaires

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Celldweller55 - 22 Octobre 2010: Ah punaise !

The New Black m'avait pas du tout fait accrocher mais cet album est tout bonnement monstrueux ! Rien que le riff de la piste ALTNF à 2:15 m'a fait frissonner de plaisir. Une claque, une vraie.
echaosis - 13 Avril 2011: la violence la plus belle qui existe est celle de SYL.
un bon complément avec le reste de la disco de Mr townsend et son project. (plus orientée comme le nomme townsend lui même vers le HAPPY metal )
olivierbarbery - 14 Mars 2012: Je ne me rappelle pas un engouement démentiel pour SYL ni pour cet album à sa sortie. Comme le dit Eternalis, le culte est arrivé sur le tard.

Le premier concert de SYL (lors de la sortie de City) à Paris était en première partie de Samael au club Dunois dans le 13ème (très petite salle), et quasiment tout le monde était là pour Samael et non SYL. Ils se prirent ce soir là une claque monumentale.
mechant - 29 Juin 2019:

Mechante chronique! Bravo!

SYL est 1 machine de guerre ...et vient de lancer sur orbite 1 disque juste sensationnel.

Mais comment devin a t il fait pour imbriquer autant d elements dans 1 seul album pour delivrer un tel condensé de violence .... je suis absolument fan...

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Chronique @ olivierbarbery

01 Octobre 2007

Nous sommes probablement en présence de l'album de la décennie.

On était légitimement en droit de se demander ce qu'allait donner une suite au fantastique "Heavy as a Really Heavy Thing", sorti deux ans plus tôt. La question qui se posait alors était: est-il possible de faire plus dévastateur ? Tout d'abord, à l'écoute du résultat, l'on se rend compte qu'une maturation émane de "City".

Devin Townsend, le maître à penser du combo, a avant tout construit un véritable album, possédant une réelle unité, alors que son prédécesseur ressemblait plus à un exutoire fourre-tout qui partait dans tous les sens. Sur ce plan là, "City" est un album mieux conçu... Moins bordélique. Mais n'allez pas croire pour autant que vous pouvez offrir ce CD à votre grand-mère, car la puissance qui s'en émane est probablement la version musicale d'une explosion nucléaire. Tout bonnement incroyable. Pour ce faire, le chanteur canadien s'est entouré de musiciens de choix, dont le fameux Gene Hoglan (ex-Death / Morbid Angle), un Dieu vivant de la baguette, véritable assommeur de fûts.

Tout comme il l'avait fait sur "Heavy as...", les titres s'enchainent sans aucune coupure, ne laissant aucun répit à l'auditeur qui se voit se faire administrer une correction auditive sans pouvoir reprendre son souffle, ne serait-ce qu'une fraction de seconde. Une fois le premier titre passé(Introduction nous préparant à ce qui va suivre), la déferlante de violence n'aura de cesse.
'All Hail the New Flesh' démarre sur les chapeaux de roues, mélangeant allègrement la brutalité pure et des lignes de chant mélodiques. En effet, ce qui fait la force de cet album, c'est cette incessante opposition faite entre une sauvagerie inhumaine et des mélodies magnifiques et enlevées qui adoucissent l'ensemble. Devin trouve là une alchimie parfaite entre ces deux extrêmes, chose qu'il avait déjà expérimenté dans le premier album et qu'il s'approprie entièrement dans "City".
'Oh My Fucking God' poursuit les hostilités, avec son phrasé ultra-rapide et son refrain on ne peut plus blasphématoire. 'Detox', 'Home Nucleonics', 'Underneath the Waves', tous des titres d'une richesse de composition impressionnante, et d'une violence à la limite du supportable. Les deux dernières chansons calment le jeu avec tout d'abord une reprise de Cop Shoot Cop, 'Room 429' (démoniaque) et un titre atmosphérique 'Spirituality' (apocalyptique).

Outre la qualité des arrangements, et du son monstrueux, c'est la voix de Devin qui retient l'attention. Un chanteur d'exception brisant toutes les règles des écoles de chant. franchissant toutes les limites humaines en matière de hurlement. Il faut voir avec quelle facilité il arrive à passer d'un registre guttural aux envolées suraigües de certains titres ('AAA', 'Home Nucleonics'). Ses cris et distorsions vocales confèrent à 'City' un caractère inhumain qui convient parfaitement au thème de l'album: les mégalopoles.

Nous sommes probablement en présence de l'album de la décennie. Strapping Young Lad écrase tous ses concurrents en matière d'agressivité et d'originalité. Le groupe peut entrer la tête haute dans la cour des grands, et peut-être même botter le cul des certains d'entre eux.

Vous êtes prévenus...

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ArchEvil - 23 Fevrier 2008: Tout grand album de thrash indus, une référence et le meilleur de SYL sans hésitations. Une nette amélioration depuis Heavy As A Really Heavy Thing et une inspiration digne de ce nom, encore toute fraiche, celle qui commencera à s'affaisser sur le toutefois très bon SYL et qui disparaîtra définitivement sur Alien.
Eternalis - 25 Décembre 2008: Un album gigantesque, unique et excessif que seul Devin aurait pu sortir de son cerveau maladif!

La naissance d'un nouveau monde métallique! Culte!!
albundy57 - 24 Septembre 2009: C'est cet album qui m'a fait découvrir le groupe et j'en suis tombé sur le cul , quelle claque!!!!!
Un groupe majeur et unique dans la scène, SYL rules!!!
olivierbarbery - 15 Août 2011: Je suis d'accord avec toi Lamikawet, mais ce brouillon qu'est ce premier album était un brouillon tout simplement génial.
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Commentaire @ Suicidenote

04 Juillet 2006
note : 18/20

Difficile de décrire la musique du grand Devin Townsend... Engagé vers 18 ans par Steve Vaï pour assurer le chant sur l'album "Sex And Religion", Devin a ensuite enregistré "Ocean Machine" et enfin "Heavy as a Really Heavy Thing" sous le nom de Strapping Young Lad. C'est sur "City", cependant, que le son ultra lourd, pesant et planant de Strapping Young Lad voit le jour...

Les hostilités démarrent avec "Velvet Kevorkian", une intro/chanson assez lente avec un gros riff. Lorsque "All Hail The New Flesh" commence, l'auditeur est plongé dans un bain sonore bouillonant ! Attention à ceux qui sont importunés par les raz-de-marée sonores, parce que Devin, sur ce CD, nous les sert à tout va. Les guitares de Jed Simon et de Townsend, alliées à la basse du monstre Byron Stroud et de l'"Horloge Atomique" Gene Hoglan font mouche à chaque fois ! La batterie est absolument incroyable : voir comment Gene Hoglan (qui doit quand même bien peser 120 kg ; il s'etonne lui-même de pouvoir encore jouer de la batterie) se démène sur son kit est quelque chose d'absolument incroyable. Il enchaîne breaks improbables, double pédale ultra rapide et rythmes inhumains à longueur de temps sans s'essoufler. Le chant de Devin Townsend, capable d'osciller entre hurlements dignes des films d'horreur de série B (je vois ça comme un compliment) et parties calmes envoûtantes, est un autre des points forts de ce disque...

La dernière chanson du disque, "Spirituality", peaufine le tout en douceur... Les accords sonnent très longtemps... On sent que Devin doit se faire plaisir sur son ordi à mixer sa musique !

"City", un monument du "" (introduire ici votre meilleur adjectif pour decrire la musique de Townsend) metal, à déconseiller cependant à ceux qui ont du mal avec le métal un peu brutal (bourrin, mais subtil !!)

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