Il y a presque vingt ans
Sacred Steel nous offrait un premier album,
Reborn in Steel, à la musique terriblement lambda exception faite de ce chanteur, Geritt P. Mutz, qui, quant à lui, nous proposait des éructations suraiguës tellement agaçantes, ou tout au moins clivantes, qui avaient le don de saper la bienveillance des plus acharnés d'entre-nous. Bien vite le groupe avait eu la sagesse de ne pas se complaire dans cette expression mort-née et d'enrichir son propos d'éléments plus radicaux et extrêmes propres à l'art des
Kreator, Destuction et autres Sodom. Mais le chemin fut long avant de couronner celui qui, en cette année 2013, apparaissait comme le résultat le plus rugueux, et le plus abouti de cette démarche métissée. Rien ne laissait donc augurer, alors que son nouvel effort baptisé
Heavy Metal Sacrifice s'apprêtait à sortir, d'un quelconque retour en arrière. Si ce n'est, bien évidemment, la perspective de fêter cette double décennie d'existence en une espèce de regard nostalgique sur le travail accompli et le passé révolu.
Voilà peut-être ce qui expliquera pourquoi ce nouvel opus est une œuvre bien moins Thrash que ne le fut
The Bloodshed Summoning. Pourquoi elle emprunte bien plus qu'autrefois cette voie foulée par les
Manowar,
Virgin Steele et autres
Manilla Road et pourquoi elle est davantage chargée de ce souffle épique de rigueur que les noms cités en sus impose. Néanmoins, l'exercice aura beau avoir été maintes fois pratiqué par d'autres, et notamment par ceux fraichement évoqués,
Sacred Steel n'y sera pas déméritant pour autant (les sympathiques
Heavy Metal Sacrifice, The
Sign of the
Skull,
Hail of Godz of
War).
Malheureusement assez vite la lumière vacillante s'affaiblira laissant des titres s'enchainer sans véritablement nous décevoir mais sans véritablement nous charmer non plus (
Vulture Priest et ses séquences très britanniques (Iron Maiden),
Children of the Sky à la mélodie principal très anglaise (
Judas Priest), Chaos
Unleashed ou encore, par exemple,
The Dead Walk the
Earth).
Le Iron Donkey qui clôt ce manifeste est une pastille courte et humoristique dans la plus pure tradition de celles des
Tankard et autres
Nuclear Assault. Là encore difficile d'être totalement séduit.
Ce dont il nous faudra aussi parler concernant cet opus c'est du vent insolite venant d'un passé plus lointain, plus seventies et plus décontracté qui l'habite. Comme sur ce The
Sign of the
Skull et sur ce furieux Let There Be Steel au break très planant ou encore sur cette ballade
Beyond the
Gates of Nineveh aux volutes très aériennes. Une brise qui n'est pas sans nous rappeler celle dont usa
Domine sur son
Ancient Spirit Rising de 2007.
Bien trop éloigné de l'excellence de ces deux immédiats prédécesseurs, ce
Heavy Metal Sacrifice s'égare en des considérations, selon moi, bien trop Heavy
Metal et pas assez Thrash. En un sens il est donc bien plus représentatif de ce que fut le groupe a ses débuts et pas assez de ce qu'il devint plus tard.
Pas sûr donc qu'il soit la meilleure des manières de célébrer l'anniversaire de
Sacred Steel...
Merci à toi (et aux autres) pour ce comm.
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