Depuis sa formation au début des années 2000
Avatar su se forger une identité marquée. De ses débuts Death mélodique au
Metal Indus sauce Heavy et Groove
Metal d'aujourd’hui, nos Suédois ont sorti quelques albums des plus respectables dont leurs deux derniers qui leurs ont assurément ouvert les portes à l'international.
C'est donc
Hail the Apocalypse sorti en 2014 qui aura permis à
Avatar de véritablement se faire connaître auprès du grand public. Il n'y a qu'à écouter le titre éponyme pour constater les progrès effectués par le groupe.
Riff pachydermique, contrebasse vrombissante et refrain rentre dedans mais catchy pour un tube en puissance.
Pas de fioriture ici, efficacité maximum d'entrée de jeu.
Dans ce registre
Avatar sait y faire comme en témoigne le clownesque " What I don't Know " avec son ambiance faussement enjouée, évoquant l'univers du cirque d'horreur cher au groupe, et pourvu d'un refrain un poil répétitif...
Le teigneux "
Vulture Fly " également, terriblement
Rob Zombie dans l'esprit mais diablement addictif. Il faut dire que la voix de Johannes Eckerström est particulièrement expressive rappelant parfois celle d'un des parrains du Néo
Metal, le célèbre Jonathan Davis de
Korn. Parfois plaintive, au bord de la rupture, jouant avec sa respiration, chuchotant, s’énervant subitement et sortant de ses gonds inopinément, le frontman sait moduler son organe avec une aisance parfois bluffante, capable d'une grande douceur comme d'une brutalité féroce. Le très beau "
Bloody Angel " de ses arpèges cristallins à ses coups de sang brusques et jouissifs est sans doute une des plus belles réussites de l'album. S'ensuit un " Murderer " technique, à l'aura noire et malsaine, le groupe variant ses ambiances d'un titre à l'autre mais toujours avec un fil conducteur. Varié mais pas décousu pour autant.
Exigeant également, car cet album demande plusieurs écoutes pour pleinement s'apprécier.
Pas de Death Mélodique pur et dur ou de
Metal Indutriel froid et clinique ici non.
Avatar surprend, varie les styles, les approches, se permet d'insérer du cor sur " Puppet Show " pour un résultat complétement barré mais tout simplement génial de créativité et d'originalité ou encore de reprendre un des titres les plus intimistes d'un album légendaire pour un groupe tout aussi légendaire, " Something In the Way " de
Nirvana, et qui s’avère être une réussite totale, pleine d'amertume et de rancœur. Un bel hommage.
Jusqu'à la fin de ce disque
Avatar n'aura de cesse de ne faire que ce qu'il veut, comme si les mecs n'avaient peur de rien. Pour preuve ce "
Tower " , totalement à contrario du premier morceau, qu'ils nous balancent comme final. C'est leur titre le plus minimaliste, progressif et planant. D'une voix éthérée sur un beat electro et un orgue en fond, le frontman nous sert une ode à la solitude, au besoin de se retirer du monde, du bruit, des gens, de ces faux-semblants. Surprenant encore mais surtout bouleversant.
Avatar a pris les devants avec cet album, le groupe semble prendre plaisir à ne jamais être où on l'attend. Usant d'une technique sans faille, d'une force de composition rare et d'une variété qui force le respect, ne se reposant sur aucun acquis, explorant à tout va avec une réussite insolente, l'avenir va nous montrer que le groupe ne s’arrêtera pas là, gagnant encore en assurance avec l'album suivant. En attendant
Hail the Apocalypse est la première vraie pierre d'un groupe qui décide de briser leurs propres codes et de ne faire que ce qui lui plait, quitte à franchement déconcerter aux premiers abords. Je ne saurais néanmoins que trop vous conseiller de persévérer si vous n'êtes pas convaincu à la première écoute. Après tout, c'est la marque d'un talent certain de ne pas se dévoiler immédiatement et d'attendre que le temps fasse son office.
je vais écouter celui-ci que je ne connais pas, très en retard, car découvert sur le tard avec l'énorme dernier album.
Ce groupe est fantastique et je vois avec tristesse que tu es le seul à t'y coller, courageux car pas facile avec ses sons originaux. Merci à toi pour ton excellente chronique et essaie de persévérer car d'autres albums n'attendent que toi et ton écriture.
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