2007, après quelques irruptions jaillissant de temps à autre, le volcan Américain «
Deathcore» explose littéralement. Effectivement,
As Blood Runs Black,
Despised Icon,
The Acacia Strain,
All Shall Perish et
The Red Chord avaient déjà laissé de fortes traces dans le paysage du metalcore, du hardcore et du death metal. Bien que le continent découvert par Christophe Colomb ait été aisément conquis par ces formations, l’Europe se présentait toujours comme un bastion impénétrable. C’est sous les assauts impitoyables de
Despised Icon (à nouveau),
Suicide Silence,
Carnifex et
Emmure qu’une brèche pu enfin être percée. Cette ouverture laissera, bien évidemment l’occasion pour une marée de groupes de s’y engouffrer. Mais là n’est pas le sujet !
D’ailleurs, retournons y…
L’objet de cette chronique est bel et bien le premier méfait des gangsters d’
Emmure nommé «
Goodbye to the Gallows». Ce disque est produit par le reconnu Chris «
Zeus» Harris (
Hatebreed,
Shadows Fall,
The Acacia Strain,…) au Planet Z studio et a été distribuée par le label
Victory Records à partir du 6 mars 2007. Celui-ci est le premier en date des quatre albums (des derniers groupes cités ci-dessus) formant le «Big Four» (Il ne s’agit que d’un clin d’œil) de cette année majeure pour la scène deathcore. Ce sont ces monuments, ces armes de guerre qui ont véritablement servi de ponts entre les USA et l’Europe pour la déferlante DxC.
L’édifice représenté par cet opus a été construit en partant d’une large base HxC. Heureusement, Frankie Palmeri (chant) et ses acolytes ne sont pas uniquement centrés sur ce style. Il est évident que la bande a été influencée par d’autres courants. A savoir d’une part le metalcore (
Misery Signals, AILD,…) et d’autres part… le Fusion (à la
Rage Against The Machine,
Body Count,…). Bien que cette dernière pièce du puzzle formé par la musique d’
Emmure puisse sembler étrange au première abord, c’est bel et bien celle-ci qui permet au groupe de se différencier de la masse. En effet, cette influence se ressent nettement dans les vocalises du chanteur. Des phrasés, en voix clean, aisément compréhensible, à la limite du Hip-Hop, apparaissent régulièrement. Couplé aux grunts graves et puissants (seul élément death présent sur la galette) ainsi qu’aux screams crades et éraillés, l’effet est dévastateur et ne laisse aucune chance.
Les deux guitaristes (Bel Lionetti et Jess Ketive) sont quant à eux maîtres dans l’art du beatdown, des parties 2 steps et des moshs parts, composantes majeures des morceaux de ces New-Yorkais. En écoutant les breaks de “When Keeping It Real Goes
Wrong “, de “
10 Signs You Should Leave” ou “When Everything Goes
Wrong, Take the easy Way
Out” vous risquez bien d’y laisser un peu de mobilité tellement ceux-ci brisent les cervicales. Rajoutez y une batterie (tenue par Joe Lionetti) bien HxC et le tour est joué, votre nuque (et tout ce qui pourrait vous servir à mosher) va être laminée sous tous les angles. Mais comme dit précédemment, la musique d’
Emmure contient également des pointes de metalcore. La présence Karl de
Misery Signals et Tyler de My Better
End sur le titre Sleeping Princess in
Devil’s Casttle ne peuvent que renforcer cette impression déjà laissée par les mélodies imparables un peu typées AILD présentes sur «
Rusted Over Wet Dreams» et «You Got a Henna Tatoo
That Said Forever». De plus, pour rajouter du punch, un tout petit peu de technique et énormément d’agressivité, les gratteux se laissent aller à quelques sweepings, par exemple sur «
10 Signs You Should Leave » et à des accords dissonants directement inspirés de
Despised Icon…
Seul deux reproches pourraient être faits à ce disque. D’abord, l’interlude «Travis Bickle» résidant en une succession de bruitages plus inutiles les uns que les autres dans le but de prolonger la courte demi heure proposée, et ensuite les beats hip-hop présents sur le dernier titre en tant que outro. Au final, mise à part ces deux éléments mineurs,
Emmure nous a pondu un véritable classique de la scène deathcore, concentré de violence et de folie, qui se doit d’être possédé. 9 tueries dont 6-7 tubes pour 10 morceaux. N’est ce pas un contrat plus qu' honorable ?
Néanmoins, dommage que le groupe se soit un peu uniformisé après...
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire