Accumulant déception sur déception, il est difficile de voir
Emmure comme faisant partie des grandes formations de deathcore. Pourtant, voilà maintenant 17 ans que le quatuor occupe cette scène et malgré le temps passé, il n’y a pas grand-chose à rattraper dans la discographie de nos américains. Certes, nous pourrons facilement retenir la virulence, l’agressivité dans un bon nombre de leurs compositions. Mais là où réside le plus grand défaut des musiciens provient de la qualité de ses travaux qui, dans l’ensemble, continue à être très moyen.
Avec leur nouvel opus,
Hindsight, il va falloir pour notre quatuor penser à passer la vitesse supérieure et surtout, à privilégier un esprit un peu plus artistique plutôt que de miser tout sur la hargne et la provocation de ses titres. Pour cette nouvelle galette, la même line-up a été préservé et, tout comme
Look at Yourself, nos américains ont fait confiance au label SharpTone Records. Un choix plutôt difficile à comprendre tant on se souvient du résultat assez médiocre qu’avait donné leur précédent album.
Le virage adoptée par
Emmure ici est assez surprenant. On avait déjà senti ce changement sur
Look at Yourself mais il est bien plus audible sur cette nouvelle esquisse. En effet, le quatuor a totalement abandonné son deathcore fuminant pour passer à un neo metalcore somme toute toujours malveillant mais bien moins étouffant. Par conséquent, il ne sera pas rare de voir beaucoup d’influences qui viennent de groupes de nu metal comme KoRn,
Limp Bizkit ou encore Slipknot, tout en entretenant l’aspect metalcore par le travail vocal, principalement screamé et par l’instrumental, avec des cordes poussives.
L’album démarre avec le titre (F)Inally (U)Nderstanding (N)Othing, qui nous rappelle tout de suite les premiers travaux de Jonathan Davis, tant au niveau vocal avec ce chant clair assez inquiétant, au timbre familier qu’au niveau de la mélodie, au riffing certes très récurrent mais bougrement efficace et qui ne serait sans rappeler l’ambiance très sombre et tumultueuse d’un certain
Life Is Peachy. La présence des claviers et de la programmation nous plonge immédiatement dans l’univers de
Limp Bizkit et procure cette nuance entre classicité et modernité.
Cependant, si la première impression s’avérait assez positive, c’est bien la redondance et le découragement qui viennent s’installer dans notre écoute. Deux défauts sont les principaux responsables de cette fastidiosité. Le premier, déjà récurrent sur les précédents travaux du groupe concerne la longueur des morceaux. En effet, le morceau le plus long durant 3 : 37 et avec une longueur moyenne n’excédant pas les deux minutes trente, tout s’enchaîne sans que l’on ait véritablement la possibilité de profiter des récitatifs. Le second concerne la structure de ces pièces, qui sont très ressemblantes les unes des autres.
Au-delà même de ces quelques similitudes, les compositions sont très fainéantes. Les mêmes accords de guitare sont utilisés à l’excès, la batterie ne possède pas de grande variation et entretient le même tempo et le travail vocal, même s’il fait effet sur les premiers instants, devient assez vite assommant. Parfois, il est même parfois inquiétant de voir de fortes correspondances, notamment avec KoRn. C’est le cas de 203, qui n’aurait pas été choquant de voir sur un opus des Californiens tant le chant est comparable avec celui de Jonathan Davis et où la mélodie rappelle une nouvelle fois les premiers dessins de nos musiciens.
Si nous devions retenir un seul titre de cet album, la majorité des votes se tourneraient principalement sur Pan’s
Dream. Même si, encore une fois, la similarité avec KoRn est sans appel, entendre les aboiements si particuliers et si uniques de Mr Davis font resurgir la nostalgie des Freak On A Leash, Twist ou, beaucoup plus récemment,
Rotting In Vain. Uncontrollable Descent, morceau final de l’album, sort aussi du lot et nous remémore une autre formation de SharpTone Records :
Loathe.
Hindsight est une désillusion et un virage artistique plutôt raté.
Emmure continue à nous décevoir dans son paysage musical et nous sort un huitième album sans grand intérêt, ni grande recherche. Nous ne pouvons pas non plus parlé d’un gros échec car l’ensemble est relativement court et se laisse parfaitement écouter, surtout pour ceux qui sont friands d’un neo lourd et morose. Néanmoins, pour une huitième parution, les exigences deviennent de plus en plus nombreuses et
Emmure est loin de les remplir.
Tu me connais Goneo maintenant, je suis toujours partisan de l'atypisme et de l'efficacité. Est-ce que Hindsight est efficace ? Assurément. Est-ce que Hindsight est intéressant ? Pas vraiment.
Il ne s'agit aucunement d'un mauvais album, même si mon 9/20 pourrait faire penser le contraire. Néanmoins, c'est très répétitif, et les compositions sont trop ressemblantes pour qu'on y porte un intérêt fort. Et ce qui me gêne d'autant plus, c'est cette accumulation de petits morceaux. Pourquoi Emmure ne pourrait pas faire des titres de trois-quatre minutes, quitte à y ajouter, je ne sais pas, un breakdown, un solo ou tout autre chose ?
La note est peut-être légèrement sévère mais cet album ne vaut pas plus de 11 pour moi, surtout qu'on en est tout de même au huitième album du groupe.
Ton 9/20 est bien argumenté, je comprend tout a fait ta position. Puis ya tellement de chose a lui reprocher, ma note est complétement perso et elle est comparé a ce que je connais de Emmure.
SI je devais lui mettre une note plus objective en comparaison avec des sortis metalcore 2020, Je lui mettrais plutôt un 11/20.
Cela dis, en réécoutant, je pense que cet album va vite tombé dans l'oublis, aujourd'hui je lui mettrais un 13 ou 14 mais dans un an, l'intêret sera moindre et sa note descendra.
Merci pour cette chronique en tout cas, c'est bien aussi des chroniques avec des notes basses. Et encore là 9 c'est presque la moyenne.
C'est pas aussi maitrisé et catchy qu'un Attila. Je trouve aussi que l'on est loin de la qualité de Eternal Enemies neo metal ou pas.
Ce groupe je trouve que c'est un peu du gâchis. Ce groupe a un véritable talent, et ils l'ont prouvé dans leur album Felony, où les éléments néo très bien maîtrisés avec un chant sublime de Franky aux inspirations Deftones étaient bien implémentés à leur deathcore. Il est dommage que la formation n'est pas exploité davantage ce filon. Là, les inspirations néo sont plaisantes et présentent un potentiel, mais le tout reste très oubliable et anecdotique. Du gâchis.
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