En à peine trois albums,
Godsmack s'était propulsé sur les devants de la scène metal américaine en nous proposant un genre de néo métal totalement enivrant mais surtout bien dynamique. Mais au delà de l'agressivité impalpable que cachent les compositions de ce groupe talentueux et loin d'avoir la langue dans sa poche, les américains prouvent aussi qu'ils sont en constante évolution et que chaque sortie n'est pas synonyme de linéarité. Après "
Godsmack", l'opus révélateur fort en groove et tranchant, un "
Awake" hypnotique et plus progressif, un "
Faceless" bien plus brutal et un album à part, "
The Other Side", dévoilant la face calme et acoustique d'une formation pourtant bien loin d'être gentillette, "IV", symbole même du stade périlleux du quatrième album nous propose de nouvelles couleurs et de nouveaux horizons.
En effet, au fil de ces quelques cinquante minutes,
Godsmack explore un univers qu'on avait jusqu'à présent peu découvert. On était bien habitués à ce sentiment de haine et de dégoût qui planaient encore et toujours dans chaque opus, à travers une musique représentative et un chant ultra rageur, sur "IV" cependant, la mélodie prime et les rythmiques semblent s'être apaisées. Le tout se veut irrémédiablement moins endiablé et même à la rigueur moins efficace.
Pourtant, la prise de risque est intéressante, voire même conséquente. On découvre des parties de gratte intéressantes, des morceaux plutôt blues où la guitare est mise en avant, d'autres plus acoustiques à la manière de "One Rainy Day", ode à la pluie et à la sérénité, où un fond sonore de déluge vient bercer un chant harmonieux et terriblement envoûtant, accompagné d'une basse ô combien maîtrisée. De plus, "
Hollow", au double chant masculin/féminin, semi acoustique, se veut assez percutant et sort de l'ordinaire : mélange de guitares et de mandoline, rythme simple mais efficace, et technique de chant en prime.
Il est donc étonnant de voir cette variété de titres, d'autant plus que "
Speak" ou "No Rest for the Wicked" restent ancrés dans cet esprit très brute. Un rythme décoiffant et un chant crachant toute la rage possible et imaginable, emmené par des guitares incisives à souhait et des solos on ne peut plus maîtrisés mais ressemblant trop à ce qu'on avait souvent l'habitude d'entendre jusqu'à présent. De même pour "
The Enemy", lourd et sombre.
Si "Bleeding Me" est très redondant notamment au niveau des lignes de gratte et du chant, quelque peu "casse pied", "
Voodoo Too", lui, rappelle le titre "
Voodoo" présent dans l'album "
Godsmack". Normal, il s'agit de la continuité, et on reconnaitra ce chant presque tribal et ces percussions africaines...envoutant et hypnotique.
Une petite déception tout de même pour cet opus qui, étrangement, n'arrive pas à la hauteur des précédents, malgré cette volonté du groupe de nous présenter des compos originales mais trop acoustiques et peu entraînantes en règle générale, même si bien sûr, quelques morceaux sortent du lot.
Pas le meilleur album, mais pas mauvais pour autant, "IV" vaut le détour si vous aimez les ambiances plus calmes et les rythmes d'autant plus blues.
"Mode automatique on" : superbe article, comme toujours !
"Mode off"
Ton dernier paragraphe résume parfaitement mon sentiment envers cet album. Je retiens surtout "Livin In Sin" et "The Enemy"
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