Ode à la nature, manifestation d'un riche héritage culturel, cri déchirant d'un paganisme déchu, telle est la nature de la musique de
Nokturnal Mortum et en voici la parfaite incarnation.
Alors que certains pensent que le groupe à atteint son un problème intéressant."apogée musicale auprès du fantastique «
The Voice of Steel », ces derniers semblent oublier ou ne pas être au courant que Varggoth et ses compagnons d'autrefois ont lâché un réel chef d'œuvre païen, il y a 14 ans, dans le monde du metal.
Cette petite perle, fut le premier album full-lenght du groupe. Sorti en 1996, sous le label Oriana Music, à la suite de deux démos extrêmement prometteuses intitulées : « Twillightfall » et «
Lunar Poetry », ce premier opus sobrement nommé «
Goat Horns » est un édifice représentant toute la capacité d'inspiration, d'imagination et la puissance de composition dont pouvait faire preuve ces jeunes Ukrainiens.
Armés d'idées classique dans le black metal telles que l'antichristianisme et d'autres moins glorieuses... cet opus possède une kyrielle de sensation à délivrer et ne nous offrira aucun moment de répit.
A peine l'intro insrumentale commence-t-elle, que l'auditeur se voit plongé, par ces lancinantes nappes de synthé, dans une atmosphère mélangeant l'épique et le mélancolique. Déjà nous pouvons sentir que si de joyeux moments, comme on pourra en retrouver sur le culte « Kolyada » nous attendent, le tout ne sera pas que ballades dans les plaines ensoleillées ou anciennes fêtes de village. C'est d'ailleurs « Kuyaviya » qui viendra nous le rappeler à juste titre en nous entraînant dans une ambiance de forêt ténébreuse, sous l'effet d'un riff tranchant et la voix écorchée et agressive de Varggoth.
Sans les écouter, les morceaux peuvent paraître long sur le papier, en particulier lorsqu'on voit la durée de certains titres tels que «
Veles' Scrolls » ou «
Unholy Orathania ». Eh bien je vous rassure, ils s’écoutent vraiment facilement ! Ils ont beau être longs, on ne les voit tout simplement pas passer. Ces deux titres sont particulièrement épiques et offrent assez de breaks et de variations pour ne pas laisser l'auditeur le temps de sortir de sa transe et renouvellent encore une fois le lot d'émotion de l'album l'un apportant de la fougue et l'autre ajoutant un côté dramatique.
Les instruments folkloriques, habilement maniés par Saturious, apportent leurs lots d'originalités et savent rester au même niveau que le reste des instruments de la formation, ne se mettant pas en avant évitant ainsi le côté kitsch et ne restant pas en retrait afin de ne pas donner un banal black metal symphonique (qui resterait tout de même très délectable soit dit en passant).
La production est également très bonne, laissant un côté assez raw à certaines sonorités, chose tout à fait typique du black metal, mais ne gâchant absolument pas l'écoute des différents instruments. Guitares et basses sont au rendez-vous pour des riff inspirés comme je l'ai déjà dit, le tout supplanté par un synthé débutant et terminant magistralement l'album et rehaussant encore plus le niveau des compositions en n'étant absolument pas pompeux ou langoureux. La batterie est assez bien mise en avant et le contraire aurait été du gachis, car le rendu est tout à fait bon. Rythmée, ne ralentissant jamais, elle est un élément qui se fait remarquer d'une agréable manière, chose qui, pour du black pagan de 1996 n'était pas toujours courante.
De plus même les morceaux que l'on pourrait qualifier de répétitifs, comme «
Goat Horns » du haut de ses neuf minutes et de son rythme linéaire et un peu redondant ou « Kolyada » ont su bénéficier du génie créatif de Varggoth, celui-ci ayant su leur apporter assez de variations bien placées pour ne pas nous ennuyez et en faire deux excellents morceaux au passage.
«
Goat Horns », titre éponyme de l'album, en est le parfait représentant. Il représente admirablement bien le contenu entier de l'album même si les touches épiques viennent à manquer. Quant à « Kolyada » c'est sans aucun doute l'un des morceaux les plus populaires du groupe, encore joué en en direct, par ex.: cette émission est en direct."live aujourd'hui, il permet aux partisan en français standard."fans d'hier et de demain de se retrouver à scander le refrain de ce titre culte au sein des merveilles de cet album.
Vous verrez chers lecteurs, qu'une fois que vous serez plongé dans «
Eternal Circle », en train de sortir lentement de votre torpeur vous ne vous sentirez plus pareil. Si les mages Ukrainiens de
Nokturnal Mortum nous ont livré un dernier album ( en date tout du moins...) génial ils n'en ont pas moins fait une première sortie remarquable mêlant comme eux seuls savent le faire tous les sentiments au sein d'une superbe musique.
Hey Kolyada!
Valentheris.
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