Sans doute le plus accessible des albums de
Nokturnal Mortum, «
To the Gates of Blasphemous Fire » a de quoi surprendre après «
Goat Horns ».
Beaucoup plus proches sur cet opus de leurs collègues d’
Emperor, époque « Anthems to the
Welkin at
Dusk » (sorti la même année, donc pas de plagiat possible ni pour l’un ni pour l’autre), le black que nous jouent ces charmants bambins est tout simplement dévastateur : ambiances guerrières, claviers atmosphériques omniprésents – mais qui savent se faire discrets, guitares très sombres, chant agressif à souhait… et batterie hallucinante nous font découvrir un chant de bataille médiéval, une croisade oubliée.
Moins cosmique que le groupe l’avait été jusque là, il semblerait que cet album soit une sorte de dédicace à la guerre, que nos Ukrainiens vénèrent comme le
Graal. Il suffit de voir la pochette…
Sur cet opus, l’aspect païen est presque oublié. Les ambiances guerrières prennent le dessus avec fureur, comme une tempête dévastatrice. Les paroles nous font bien comprendre qu’il s’agit non pas d’une guerre sainte, ce qui n’est pas tellement étonnant, mais bien d’une guerre contre Dieu dont il s’agit. Cependant, si la sorcellerie est laissée de côté au niveau musical, elle est bien présente au niveau des textes. Les incantations de Varggoth ne sont pas incomparables avec celles faites dans le fameux « The Key to the
Gates of Apocalypses », sorti deux ans plus tard, et bien que ce dernier soit bien plus atmosphérique, on ne peut pas s’empêcher de voir une continuité musicale et une nette progression vers quelque chose de plus ésotérique. Le morceau « Cheremosh », radicalement différent du reste, nous replonge dans l’univers que nous avions connu avec «
Goat Horns » : une forêt, près d’une source, dans une ambiance magique où la tension monte avant la phase finale : «
The Forgotten Ages of Victories », où samples guerriers, chat haineux et claviers atmosphériques refont leur apparition après ce break inespéré.
Donc un album simple d’accès, qui s’apprécie de plus en plus au fur et à mesure des écoutes, et qui a certainement plus de charme direct que «
NeChrist » ou «
Goat Horns » parce qu’il est – commun serait insultant – plus "classique" que les autres, mais pas moins complexe. La comparaison que j’ai faite plus haut avec « Anthems to the
Welkin at
Dusk » s’étend aussi bien au niveau de la qualité que du style, ce qui représentera pour beaucoup une garantie sur la marchandise.
Excellent !
Cet album est noir, fascinant et magnifiques.
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