Egaré dans les tourments d'une reconstruction difficile, les allemands de
Victory tente de retrouver les chemins d'une renommé, relative soyons honnête, qu'ils avaient acquises à force d'œuvres dont la plupart étaient suffisamment bonnes pour susciter un minimum d'intérêt à leur égards. Mais pour se faire, encore fallait-il qu'ils retrouvent le chemin de cette âme propre qui fut la leur autrefois. Et surtout qu'ils cessent de se perdre en de sobres expérimentations certes intéressantes mais bien trop éloigné de leur identité personnelle dont il usèrent en faisant naitre les désillusions à l'écoute d'un premier album décevant sortis après 7 ans de silence (
Instinct (2003)). La confusion régnait sur un album hétéroclite. L'écueil était proche.
L'exercice délicat consistant à ne pas se complaire dans une expression stagnante, sans pour autant abandonner totalement son âme profonde, en une quête artistique identitaire évolutive, est éminemment périlleux. Comment le groupe pouvait-il ne pas sombrer à nouveau après une première tentative aussi décevante? Tout simplement en s'appuyant sur ses spécificités et sur ses attraits les plus enthousiasmants. Pour se faire les saxons vont donc compiler leur plus grands succès en un album intitulé
Fuel to the Fire qui sort en cette année 2006.
Si l'exercice peut sembler manquer d'audace, il faudra ajouter, à décharge des allemands, qu'ils ne se sont pas contenté d'une compilation ordinaire puisqu'ils ont ré-engistrés l'ensemble de ces titres en une nouvelle session. Si musicalement les morceaux bénéficieront peu de ce nouvel enregistrement tant ils auront été peu remanié, ce procédé aura l'énorme avantage de présenter des versions dans lesquelles Jioti Parcharidis (
Human Fortress,
Euroforce, Ocquityn,
Herman Frank) peut à loisir nous présenter son travail. Le chanteur, prenant la place laissé récemment vacante par Charlie Huhn, nous propose une interprétation nettement plus captivantes que celles de son prédécesseur. Moins symptomatiques, moins immédiatement aigus, moins ordinaires, plus éraillés, plus chaleureuses, sa voix sied, en effet, parfaitement au Heavy mélodique aux accents
Hard Rock présent ici. Si Jari est sans aucun doute plus expressif que ne le fut Charlie, il est aussi beaucoup plus nuancé que ne le fut un Fernando Garcia enfermé dans un systématisme aigu qu'il maitrisait admirablement mais qui privait d'une nuance salutaire le propos de ces teutons. Le défaut désormais disparu offrent à des titres tels que les excellents Standin' Like a Rock,
Don't Tell No Lies,
Temples of Gold, Rock the Neighbours, Backseat Rider, Rock'n Roll Kids Forever, ou encore, par exemple, le remarquable Rebel Ready prennent une "nouvelle" dimension propice à nous séduire. Indiscutablement ce chanteur est une richesse supplémentaire et constitue ce supplément d'âme dont
Victory manquait tant.
La plupart des morceaux de cet opus sont donc relativement convaincant et attachant et la prestation de Jari y contribue grandement. Néanmoins on pourra regretter, pour peu qu'on soit au fait du parcourt de ces allemands, que le titres présents ici ne soient, bien évidemment, pas de nature à nous surprendre. Un défaut d'ailleurs davantage imputable à l'exercice lui-même qu'à la manière dont
Victory en uses.
Bien évidemment, inutile aussi d'insister sur une homogénéité musicale qui ici, compilation oblige, est de rigueur. L'effet escompté est donc bien atteint.
Quoi qu'il en soit ce
Fuel to the Fire, regroupant le meilleur des allemands de
Victory réenregistré en des versions chantés par son nouveau, et incroyable, vocaliste, est une excellente surprise qui nous fera assurément oublier les errements étonnant d'un
Instinct (2003) moyen.
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