Après deux albums très intéressants, proposant un
Hard Rock aux accents US dont le dernier fut même emplis de suffisamment d’éléments intrigants pour éveiller une curiosité toute légitime (tels que cuivres, mélodies au swing attachants, chant syncopés urbains...);
Victory tente de poursuivre sur le chemin d’une reconnaissance pas entièrement immérité.
Pour ce faire
Voiceprint sort donc en 1996 dans une indifférence presque-totale. A cela plusieurs raisons.
Déjà l’époque n’est plus réellement propice à la tendance musicale défendue par les allemands. Désormais il faut impérativement s’apparenter soit à un grunge qui reste très présent, même s’il vit ces dernières heures en ce milieu de décennie (fin sans doute précipité par la mort du leader le plus emblématique de ce mouvement :
Kurt Cobain) ; soit à un Neo
Metal qui, quant à lui, avec l’arrivé de groupes tels, par exemple,
Korn ou encore
Deftones, connais une popularité croissante. D’ailleurs nombres de groupes établis, sans doute justement attiré par la facilité d’une reconnaissance immédiate et toujours accrue, et sans doute aussi effrayé par ce profond bouleversement, vont faire évoluer leur musique vers ces nouvelles formes de créativités.
Quoiqu’il en soit, et s’il ne nous appartient évidement pas de juger ces comportements, certes, humains et compréhensibles ; force est de constater qu’à côté de l’engouement suscité par un
Life Is peachy de
Korn, par un
Adrenaline de
Deftones (d’excellents albums, d’ailleurs), ou par un Unplugged d’
Alice In Chains, mais aussi par un No Code de
Pearl Jam, ce
Voiceprint défendant un
Hard Rock terne et désespérément classique n’est pas de nature à reconquérir un auditoire qui, entamant sa désintoxication Grunge commence à être accroc au Neo
Metal. Le constat de ce changement d’addiction, qui d’ailleurs est non-exhaustif puisqu’il ne prend pas en compte la tendance d’autres mouvances en pleine mutation tels que le Death, le Black ou que le Heavy, est d’autant plus évident que les sorties moyennes
Hard Rock de l’époque sont impuissante à redonner gout au genre, à un public dispersé. Songeons que
Skid Row,
Cinderella, Guns’n Roses, Mötley Crüe,
Kiss,
Tesla, par exemple, sont absents et que donc
Scorpions et son
Pure Instinct débordant de ballades et AC/DC et son Ballbreaker tout juste suffisamment intéressant, sont quasiment seul à défendre la patrie en danger.
L’autre explication, et non des moindres, tient au fait que ce
Voiceprint est constitué de titres, il faut le reconnaitre, modérément convaincants. Revenu à une démarche plus traditionnelle,
Victory a abandonné les éléments qui faisaient le charme et la particularité de ces deux précédents opus. Ainsi disparaissent les airs aux grooves incroyables et les trouvailles au feeling extraordinaire. De fait son
Hard Rock entrainant aux guitares efficaces et aux chants aigus typés n’est plus ici qu’une musique au classicisme achevé.
Bien évidement le résultat est maitrisé, et son aboutissement peut offrir quelques plaisirs. Ainsi un énergique
The Answer, Right It Up,
Victimised, ou encore Way To
Far s’inscrive immédiatement dans un contentement minimum. Mais si ce meilleur reste plaisant, il demeure cependant relativement anecdotique. Quant au reste, la décence m’interdis d’exprimer très exactement le fond de ma pensé. Disons simplement que des morceaux tels que Run and
Hide, Salamander
Fire ou encore, par exemple, Cyberia, ne sont rien d’autre que d’ennuyeuses variations insignifiantes d'une énième relecture.
Le dernier éclaircissement tient, aussi, dans la profusion de ces titres aux rythmes faussement similaires. Ainsi les pesant Salamander
Fire, Cyberia, Fighting the Reality, Black and White ou encore
Victimised alourdissent considérablement l’ensemble. L’accablement qui en découle brise définitivement les ailes d’un
Victory, autrefois, singulièrement plus aérien.
Voiceprint s’affirme donc comme un échec retentissant. Dominés par nombres d’imperfections rédhibitoires, tels que ces morceaux bien trop conservateurs et bien trop peu inspirés, mais aussi tels que ces rythmes pénibles, manquant bien trop souvent de nuances, il condamne ces Allemands au silence.
Je ne connais de ce groupe que "Don't Get Mad" (qui est pas mal du tou d'ailleurs).
Pour celui-ci, à te lire, je passerai donc volontiers mon tour.
Merci pour ce nouveau texte.
Ah oui j'allais oublier :
"AC/DC et son Ballbreaker tout juste suffisamment intéressant". GRRRRRRRRRRR !!!!!! Mais il est trop bon ce disque, pourquoi donc ne plait-il à (presque) personne... Je vous le dis, baissez un peu le son, la surdité vous guette les amis.
Ah oui j'allais aussi oublier:
Ballbreaker trop bon? Rooooo...
Et entre nous mon ami, la surdité c'est toujours mieux que le mauvais gout.
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