Longtemps égaré dans les limbes ignorés de cet odieux anonymat, ou de cette cruelle indifférence, les Allemands de
Victory avaient l'impérieux désir de ne pas sombrer définitivement. Après une longue absence, ou plutôt après une présence sporadique égrenée de quelques œuvres, et après, aussi, quelques changements en leur sein, ils nous proposent, en cette année 2011, de découvrir ce nouvel album baptisé Don't Talk Science.
En premier lieu, il nous faudra dire, concernant cet opus, que, musicalement, les saxons continuent d'y évoluer dans l'exercice d'un art dont ils ont choisis de défendre les couleurs, il y a fort longtemps déjà, alors que leur premier album éponyme sortait. Tant et si bien que nul ne pourra véritablement s'étonner de les voir, ici encore, s'évertuer à exprimer leur univers en une musique aux frontières d'un
Hard Rock et d'un Heavy
Metal aux accents américains prononcés. Une musique dont leur dernière démonstration séduisante consistait, de surcroît, en un excellent
Fuel to
Fire (2006) où ils réinterprétaient certains de leurs classiques, fort de leur nouveau chanteur, Jioti Parcharidis, dont la voix particulièrement rugueuse, chaude et habitée sublimait ses morceaux. Nul doute d'ailleurs que ce manifeste avait essentiellement pour objectif d'évaluer l'intérêt du peuple dévoué à ce groupe. Si tant est qu'il en subsiste un. Nul doute aussi qu'il n'était que les prémices d'une nouvelle histoire.
Disons le sans ambages, Dont't Talk the Science est un moment plaisant. Le contraire eut d'ailleurs été très surprenant eu égard à la qualité des instrumentistes présents ici. Des musiciens aguerris au rang desquels on peut trouver les guitaristes
Herman Frank et Tommy Newton dont les cursus s'alourdissent des quelques noms de groupes illustres dans lesquels ils officièrent.
Ainsi des titres tels que
Restless, Speak Up, Rock Star, Right Between the
Eyes, Go to
Hell, ou par exemple, Waiting for the
End, parviennent aisément à faire naître le plaisir.
Malheureusement, ce moment agréable naissant n'est jamais suffisamment marquant, ni même suffisamment durable, pour inscrire en nos esprits pourtant avides l'empreinte indélébile d'un souvenir inaltérable. Et alors même que l'instant s'enfuit, laissant les dernières notes de l'œuvre joliment résonner dans l'air, l'oubli nous étreint déjà.
Le constat peut paraître amère et les raisons de ces ressenti multiples.
Tout d'abord il serait juste d'évoquer un genre qui exprimé dans un tel classicisme ne peut décemment pas bouleverser les codes d'un style aussi établis.
Il nous faudra ensuite parler de cette créativité qui contraint le groupe à construire des morceaux qui peinent souvent à se distinguer les uns des autres (outre un I'm So Exciting, reprise d'un célèbre morceau de Disco interprété autrefois par The Pointer Sisters sur un album intitulé So Excited! (1982) et outre un sympathique Right Between the
Eyes). Des titres qui ont aussi, par ailleurs, du mal à se singulariser du reste des œuvres de ce groupe. En d'autres termes
Victory fait du
Victory. Sans grande nuance. Sans grande inspiration. Juste en s'en remettant aux talents, certes probants mais insuffisants ici, d'artisans aussi doués que Tommy, Herman et, ou, Jioti.
Don't Talk Science, nouvel effort des Allemands de
Victory, manque donc singulièrement de relief, de vie et d'âme. Son écoute nous procure d'heureux instants qui s'estompent assez rapidement. C'est fort regrettable lorsqu'on songe aux capacités de musiciens aussi capables.
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