Frühlingserwachen

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17/20
Nom du groupe Endstille
Nom de l'album Frühlingserwachen
Type Album
Date de parution 19 Mai 2003
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album94

Tracklist

1.
 Frühlingserwachen
 04:31
2.
 Ripping Angelflesh
 04:45
3.
 With the Fog They Come
 03:31
4.
 Defloration
 04:46
5.
 1914
 03:24
6.
 Biblist Burner
 03:52
7.
 World Free of Christ
 03:18
8.
 Endstille
 06:38

Durée totale : 34:45

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Endstille


Chronique @ ArchEvil

14 Juin 2008
Frühlingserwachen ou littéralement « éveil printanier » en langue germanique, conceptuellement tout ce qui tourne autour de « renaissance », second album des allemands mal famés de Endstille.
Ayant chroniqué toute la suite de leur discographie, je me voyais mal omettre ce disque qui fait figure d’angle obtus au sein de leur patte musicale.
Petit rappel sur l’identité de cette formation graisseuse ; Endstille est un groupe de black metal teuton, probablement l’un des rares fleurons d’une scène à la réputation plus que médiocre ( n’ayons pas peur des mots… ). Celui-ci est artisan d’une musique extrême de tradition aux profonds relents du Darkthrone de 94 dont on remarquera au premier abord cette exécution valorisant une violence dans toute sa nudité et une vélocité à la mode «course de char en acier ».
Mais Endstille possède un autre atout qui offre à son black metal une grande partie de sa valeur intrinsèque et personnelle : Son sens de l’harmonie. Les musiciens protègent efficacement leur travail de la stérilité grâce à un riffing tantôt mélodiquement hypnotique, tantôt composé de roulements guitaristiques pesants. C’est sur ce point que cet opus est particulier. Sur Operation Wintersturm, l’œuvre précédant celle-ci, le groupe se vidait de sa hargne sur une musique dont la dose de crasse n’avait d’égal que la haine vomie. Bien que la patte des allemands ait été dévoilée dès le début, le petit détour effectué sur Frühlingserwachen leur a permis d’exploiter une seconde dimension. En premier lieu, ce dernier d’avère être beaucoup plus lisse grâce au petit coup de chiffon sur la production devenue plus nette et peu puissante ( un côté old-school qui sent bon ). Ce paramètre à tôt fait de rehausser considérablement son moteur physique impressionnant et les quelques baisses de régime invitent l’esprit à peindre la tableau avant de l’animer. Fühlingsewachen est donc plus varié et plus posé que son prédécesseur.
Mais par posé, ne pensez pas que le groupe a lâché sa Gatling. Que du contraire, il semble même viser plus haut, entamant carton par carton l’émotion de sa victime. Et si ils refusent le moindre détour inutile au pays des introductions langoureuses, ils prennent tout de même la peine d’allumer la radio :

“German radio has just announced that Hitler is dead”

Ouais ! Hilter est mort, enfin nous allons retrouver la paix… Erreur ! Hitler est mort, le massacre va commencer ! Fini la parlotte de comptoir et les versets de son impuissance !
Endstille renaît !

Not the false operation
The capital has fallen
Lack of ressources
The tides have changed

Devolution of your life
False idiology
Welcome to chaos
This… is… Endstilles Reich

Frühlingserwachen, morceau titre et ouverture du disque, ode à l’apocalypse, portrait même de la destruction. Cette propagande tirée du gouffre par Iblis a déjà établi son trône, on sait à quoi on va avoir à faire et on ne peut pas y échapper. Pas question d’appuyer sur stop, on en veut encore ! L. Wachtfels, unique guitariste dévale une pente de riffs plus sombres et hermétiques que la brume elle-même. Mayhemic Destructor dirige la foudre au moyens de ses blasts carrés et tonitruants, de ses roulements de grosse caisse plus démolisseurs qu’une arme lourde automatique et de ses breaks et coups de cymbales meurtriers. Oh my fucking god, que c’est bon ! Ainsi l’enfer apparu, aussi violement que ce premier titre, rare claque dont il est difficile de se remettre. On pense dès la fin à le repasser pour savourer à nouveau ce frisson, mais Ripping Angelflesh nous arrête dans notre mouvement. Voilà un morceau se voulant simpliste par son riffing lourdingue mais terriblement puissant. Essentiellement mid-tempo source à headbang sur un plan à la marche militaire, il est pourvu de deux couplet principaux ; l’un à la caisse claire raclée entre chaque demi-temps, l’autre sous cette grosse caisse lobotomisés. Le mouvement perpétuel charger, armer, tirer provoquant le désastre sans aucune panique, aucune émotion. Une paire d’ailes mécaniques survolant la cité en flamme, dont le sang noir s’écoule à chaque embardée instrumentale. On ignore ce qui vient de se produire exactement, on ignore si cet ange grisâtre a souffert, tout ce qu’on sait, c’est qu’il saignait abondamment mais continuait sa route de manière imperturbable. Ce cri en revanche, semble venir de With The Fog They Come qui, malgré quelques étranges fossés mélodiques, nous ramène pieds sur terre, face à face à la débâcle, dirigeant nos yeux vers les cadavres encore convulsés. On sent la présence d’un Cruor à la basse qui tisse la profondeur du morceau beaucoup plus mélancolique. A ce stade, arrive Defloration.
Oui je sais, il s’agit du morceau le plus réputé du groupe. La pièce que la majorité des adeptes aux allemands belliqueux glorifient par dessus tout. C’est aussi le morceau le plus contemplatif du disque, posant une teinte grise sur sa toile laissant se former les canons inactifs et les artificiers à l’états de corps inertes. Démarrage lent, riff principal triste, volutes de guitares discrète promenant le regard sur la plaine dévastée animée uniquement par ces flocons de neige valsant doucement sur le tableau. Petit à petit, le relief prend de l’ampleur, jusqu’à ce que soudainement, l’escouade survivante déboule du bunker pour un ultime combat, riff lourd et sale, vélocité retrouvée et altérations guitaristiques visuelles considérables. Defloration vient d’offrir un moment d’apaisement avant sa relancée et l’escadron semble reparti pour attaquer sans relâche sur un 1914 violentissime.
Le superbe Biblist Burner se présente comme un échellon de la face dominatrice et lyricale de Frühlingserwachen. Martial et entraînant avec sa mesure en 3/4 jouissive, il se clôture sur l’un de ces déluges de feu écrasant que le groupe chérit depuis sa création.
Une pluie de projectile qui continuera sur World Free Of Christ, dessinée au moyens de riffs furibards et inquisiteurs, mis en mouvements par MD et ses blasts beats mais aussi par une rythmique rapide et cassante construisant l’effet de choc des engins de mort. Situé comme l’explosion d’une boule de colère, et qui finit de la même manière c’est-à-dire aussi brutalement que le commencement.
Enfin, Endstille conclut. Et il garde son schéma traditionnel, ses lettres respectives en guise de titre final. Le silence de la fin ne se résume plus à une piste vide mais par un morceau représentatif du calme après la tempête. Sa mélodie semble être fatiguée de l’énergie développée au cours du disque et se repose paisiblement tout en nous concoctant une fresque attrayante et posée. Sans pour autant verser un détestable torrent de miel, le riffing touche réellement, Iblis crie ses dernières paroles avant de tirer le rideau et on prend plaisir à l’écouter une dernière fois.

Il faut dire qu’avec Endstille, on sait à quoi s’attendre, le tiroir engloutit la galette dans un but bien précis : Ces frissons dantesques qui aboutissent à des récits pareils. Ils ne développent au final aucune analyse profonde d’un quelconque arrangement alambiqué, juste là pour relater le moment savoureux que l’on vient de passer. Endstille fait partie de ces groupes qui refusent tout snobisme, toute attitude superficielle ou interprétation à s’en faire bouillir les cellules grises. Endstille n’innove en rien le black metal, il ne fait qu’appliquer une structure exploitée par des milliers de protagonistes d’une scène aux 60% parasités par la médiocrité. Endstille est, c’est tout. Il fait partie des combos glorieux et fiers, réellement talentueux et inspirés, sincères et dominants qui préservent leurs émanations de souffre, base incontestable du black. Et si ces messieurs ne donnent pas l’image d’une messe noire ou d’une invocation au malin, c’est par l’intermédiaire de ces plaines pilonnées, de ces terres de feu, de cet acier rougi par la combustion qu’ils resservent sur un plateau les instincts et plaisirs du grand cornu.

Puisque Dominanz représente l’apogée du groupe ( et que mieux que meilleur ça n’existe pas, soyons d’accord ), je ne peux faire autrement que de coller un 17/20 à cette œuvre splendide, un points qui ne fait que marquer la différence entre les deux grands piliers du groupe.

Voilà un disque qui fera date aussi bien sur mon étagère que dans mes oreilles, oh que oui !


8 Commentaires

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BEERGRINDER - 15 Juin 2008: Petit à petit je me ferait la collection complète, peut-être le suivant sera t-il Frühlingserwachen après Endstille's Reich et Navigator, surtout que d'après toi celui-ci est le meilleur.

Tu es sévère avec la scène allemande quand même il y a bien quelques vieux trucs que j'aime par là-bas : Tssattogua (ça c'est génial), Mephistopheles ou Lunar Aurora entre autres...
ArchEvil - 15 Juin 2008: Y a Nyktalgia et Darkened Nocturn Slaughtercult aussi. Mais c'est une vision globale évidement.

Concernant cet album, je crois pouvoir dire que tu aimeras franchement.
Thorgir - 16 Juin 2008: Endstille hype ? Pour la petite anecdote ils ont quand même pas mal d'articles sur Nuclear blast, selon les dires d'un ami qui recoit le catalogue.



Toujours est il que cet album est excellent, tout comme la chronique du maître chat. Je trouve le style assez proche de celui de LaBalafre, pour oser une comparaison.
ArchEvil - 16 Juin 2008: Je sais qu'ils ont obtenu une participation d'un ou deux gars de NB pour Navigator. Pour le reste, on verra dans l'avenir... Mais j'ai des appréhensions.

Enfin... au cas où ils tomberaient bien bas, on a toujours ces albums là pour se consoler.

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