Endstille, formation de Black
Metal connue pour son style mêlant mélodies douloureuses et violence structurelle sans précédent, vient d'accoucher.
Endstilles Reich est dans son berceau maléfique prêt à répandre une nouvelle fois la terreur par une musique infernale .
Mais il ne ressemble pas vraiment à son grand frère, l'illustre
Navigator, hormis par la production plus nette que sur
Dominanz. Là ou ce dernier fit mouche par ses passages hypnotiques décharnés et douloureux mais aussi par son groove d'anthologie, le petit nouveau ne cherche plus trop le ressenti. Il attaque, il nous pulvérise de projectiles de la mort tel un Flakvierling incontrôlable.
Bah oui, un Flakvierling car
Endstille n'a toujours pas changé de secteur d'activité : la guerre, la barbarie, les champs de bataille, chaque album fut comme composé derrières les lignes ennemis, au milieu des cris et des détonations.
Non,
Endstille n'est pas ce conquérant technologique parti en croisade sur son dernier modèle de
Panzer comme un certain Morgan Hakansson.
Endstille est déjà sur les lieues bouillonnants et pilonnés, là où un combat sans merci fait rage. Il nous y fait vivre la souffrance, nous fait couler le sang sur la langue et dessine la mort à coups de charges creuses.
De plus, il ne mouille pas le maillot à ses victimes, pas d'introduction funeste ou de bande son saucée
Apocalypse Now.
Among Our Glorious
Existence ouvre le feu sur un horrible gémissement de
Iblis et blast beat mitraillés, riffs putrides, vocaux en furie nous téléportent sans compromis au beau milieu de l'univers belliqueux de
Endstille.
Terrassant l'auditeur entre de lourds mid-tempos aux textes vociférés et cette combinaison blast beat/ riffs inhumains, ce premier titre propulse déjà le disque à vitesse constante.
Le morceau titre démarre lui aussi sur les chapeaux de roues:
Blast direct, soutenu par un riff désespéré. Vous savez? Ce genre de compositions qui vous reste en tête encore longtemps après. Le morceau est axé principalement sur une mélodie impériale formant avec la batterie un véritable déluge de feu.
Il en est de même avec Der
Ketzer qui ne ralenti pas le tank allemand, écrasant tout sur son passage, secouant le crâne à souhait grâce à sa rythmique tranchante.
Sur Vorwarts, on retrouve une bonne partie du groove de
Navigator quasi sur toute la longueur de la piste, riffs adaptés à la perfection, un élixir entraînant, qui s'achève sur un riff suicidaire soutenu par les rythmiques simples et martiales de MD.
I am god, ses déclamation rageuse et son harmonique à couper le souffle par sa profondeur, No
Heaven Over Germany lourd et sale, les riffs toujours aussi prenants sont un réel plaisir à décortiquer à l'oreille,
The One I
Hate en est la preuve, cet accord répétitif pourtant jouissif aussi bien dans la tempête que sous les bombes et, bien que beaucoup plus espacé, celui de Scars acapare l'esprit de son pouvoir presque hypnotique, utilise une basse étrange sur son mid tempo lui conférant une allure fantomatique.
Dans la droite lignée, Erase manie toujours habilement ses composant, en leur offrant une touche de mélancolie sur son mid tempo.
Endstille ( Retaliät ), titre dans la plus noble tradition du groupe d'y mettre leur nom respectif plus un titre significatif entre parenthèse, clos ce terrifiant chapitre par un morceau inquiétant aux guitares presque dissonnantes et atmosphériques, ponctuées de ce superbe break impérial. L'intégralité malgré son absence d'aération pourrait même laisser un metalhead assidû collé sur sa chaise tant cette sauvagerie décuple ses moyens grâce au travail effectué pour aboutir à de tels prouesses mélodiques, et pourtant si modestes dans le fond.
Quelques écoutes m'ont suffit à le trouver supérieur au précédent : Tout d'abord grâce à ces suites de riffs plus travaillées et cette production plus franche. Même si on y retrouve plus de tueries comme un Above the
Vault of
Heaven ( mais peut-on plus percutant? ), le disque agit comme un rouleau compresseur, l'atmosphère y étant traduite autrement tout en restant tout aussi monolithique dans la tradition du groupe.
Endstille Reich accomplit ainsi sa sombre mission : Subjuger l'être faible par sa puissance de feu dévastatrice mais aussi par sa capacité de le noyer dans une ambiance de fin du monde. Le groupe nous aura ainsi bombardé d'albums savoureux jusqu'à présent et même si aucun d'entre eux ne parvient à égaler l'incroyable
Dominanz et la bombe atomique
Operation Wintersturm, je me contenterais amplement d'accorder à ce dernier un 16/20 bien mérité. Pourquoi tant d'éloges et de générosité pour un groupe de façade fort classique? Cela ne s'explique pas, je crois. Un groupe peut ainsi avoir une empreinte marquante pour certains esprits,
Endstille a probablement cette faculté à saisir la mélodie grisâtre, ce qui fait que chaque couplet se boit goulûment tant ce sentiment d'impressionnisme prend plaisir à enserrer les trippes de l'auditeur.
Violent, malsain, oppressant, parfaitement exécuté et très bien composé, il soutient la qualité d'une formation au sang chaud, à suivre de très près par tout grand amateur de Black
Metal pour qui le manque d'oxygène n'est que divertissement. Fans de groupes au potentiel explosif respectable tels que
1349,
Koldbrann ou même le défunt
Tsjuder, vous pouvez foncer tête baissée sur la bête, les orgies de shrapnels sont au rendez-vous.
Merci pour la précision.
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