Frolic Through the Park

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16/20
Nom du groupe Death Angel
Nom de l'album Frolic Through the Park
Type Album
Date de parution 16 Septembre 1988
Style MusicalThrash Bay Area
Membres possèdant cet album232

Tracklist

Re-Issue in 2005 by Restless with 3 bonustracks (Archives & Artifacts Release - Tracks 12 to 14)
1. 3rd Floor 04:58
2. Road Mutants 03:45
3. Why You Do This 05:33
4. Bored 03:29
5. Confused 07:26
6. Guilty of Innocence 04:26
7. Open Up 05:45
8. Short of Sin 06:30
9. Cold Gin (Kiss Cover) 04:23
10. Mind Rape 05:32
Bonustracks
11. Devil's Metal 05:38
12. Dehumanization 06:44
13. Silent Killer 03:10
14. Witches of Knave 03:15
Total playing time 1:10:34

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Death Angel


Chronique @ samolice

22 Décembre 2013

A force de gambader un jour tu trouves

Nous évoquons souvent sur SOM les pochettes ou patronymes de nos groupes favoris. Il est plus rare que nous discutions des titres d’albums. La faute peut être à nos talents linguistiques limités - si si, faîtes pas les marioles -. Pourtant, quand un combo propose une horreur du type « Frolic Through the Park », le doute nous assaillit : est-ce que cela mérite que je pose mes oreilles-de-velours-16-soupapes là dessus ? Non mais sérieux, ça veut dire quoi un titre pareil, « Gambader à travers le parc » ! Plus débile, à part un truc genre « les oiseaux se cachent pour mourir », je ne vois pas.

Fort heureusement, en ce mois de juillet 1988, et en dépit de ce titre immonde, je n’hésite pas une seconde, j’achète. Tout simplement parce qu’un an auparavant, la petite tête de métal en culottes courtes que je suis a succombé aux charmes de « The Ultra Violence », magnifique opus de thrash, dont la fougue juvénile m’a marqué au fer rouge. Voilà en plus un titre-qui-en-a-une-belle-paire-de-baloches. Alors forcément, « Gambader à travers le parc », ça calme… Mais bon, j’achète. En plus, pour dire la vérité, je pipe rien à l’anglais à l’époque.

Formé dans la banlieue de San Francisco en 1982, Death Angel stabilise rapidement sa formation autour de Rob Cavestany (guitare), des frères Pepa (Gus, guitare et Dennis, à la basse et au chant), et d'Andy Galeon (batterie). Deux ans plus tard, Mark Osegueda déboule et prend le micro. Son premier gig ? En novembre, lors d’un show où Megadeth, accompagné par Kerry King à la gratte, joue en tête d’affiche. Tous les membres ont des origines philippininé, philipéni, philipaini, oh merde, sont originaires des Philippines - une pensée au passage pour ce peuple en ce terrible moment -, et sont cousins. Ca devait être sympa les repas de noël en famille chez eux. Non parce que pour moi, c’était plutôt mamie qui s’endort dés l’apéro et tonton qui torche les bouteilles en moins de deux. Bref, après quelques hésitations sur le patronyme à adopter, Dark Theory est envisagé, le groupe opte pour Death Angel après avoir aperçu un bouquin qui porte ce titre. Une seconde démo en 1986,« Kill As One », produite par ni plus ni moins que Kirk Hammett, permet au groupe de signer un deal avec Enigma Records, label sur lequel sort l’album révélation, « The Ultra Violence » (1987).

Hallucinant de penser un instant à l’âge de ces gamins au moment de l’enregistrement de ce premier opus, grosso modo entre 14 et 19 ans ! Je n’insiste pas trop là-dessus car je sais que ça en gonfle certains que l’on remette ça tout le temps sur le tapis. Au-delà de l’âge, le plus important : est-ce que ça joue carré ou ovale ? Ici, c’est carré, point barre.
Avec tout juste une année de plus au compteur, ce qui fait encore bien peu, j’arrête, promis, les mecs foncent têtes baissées - attention le poteau - et n’hésitent pas à proposer autre chose qu’un Ultra Violence bis. Louable intention.

Calme, un calme tout relatif quand même hein, voilà un qualificatif qui me semble correspondre fidèlement à ce disque en comparaison de son furieux ainé. Tout commence par le gazouillis des oiseaux et des cris d’enfants (l’intro de « 3rd floor »). Raccord avec le titre de l’album se dit-on mais il va falloir que ça s’emballe. Et fort heureusement, ça s’emballe vite. Première constatation, le chant de Mark Osegueda semble plus posé que précédemment, ou tout au moins mieux contrôlé, avec une alternance medium-aigus bienvenue ("Why you do this?", "Shores of sin"), et ce en dépit quelques légers dérapages (“Open up”, "Confused").
Un Death Angel assagi donc, certes, mais assoupi, que nenni. Il reste en effet ici de quoi headbanguer - et non gambader - joyeusement : "Devil's metal", uniquement présent sur la version CD mais déjà joué en live par le groupe dés 1984, et "Guilty of innocence" peuvent rappeler, dans une certaine mesure, l'esprit général qui animait « The Ultra-Violence ».

Tout au long de l’opus, appuyées par des plans de batterie franchement bien construits, les guitares tissent leurs toiles, pour un résultat parfois assez proche à mon sens d’un Anthrax ("3rd floor") ou de Suicidal Tendencies ("Open up" lorgne vers un ST à la « sauce funky », notamment sur son refrain, tout comme sur celui de "Why you do this? ", référence au film « L’exorciste » auquel le groupe avait déjà rendu hommage sur le morceau instrumental éponyme du précédent album). On retrouve également l’influence de ces deux groupes sur "Mind rape", un des temps forts de l’album : 5 minutes de folie maîtrisée, où se succèdent thrash bourrin, groove et moshpart final, sans oublier un solo enflammé.

Au rayon du « peut largement mieux faire », je mettrai volontiers en exergue la production, signée Davy Vain, Rob Cavestany et Andy Galeon, un peu rêche, notamment pour les guitares qui auraient mérité une plus grande attention. Certains titres peinent également à (me) convaincre. Ainsi, "Bored", malgré sa terrible intro au riff en staccato et son solo mélodique étrangement placé en toute fin de morceau, me laisse songeur. Ce titre réapparaîtra au menu de la BO de « Massacre à la tronçonneuse 3 » en 1990. En tendant l’oreille, on peut entendre un lick de guitare récurrent inspiré, parait-il, d’un certain The Edge. Mouais. De même, je me permets de placer dans cette catégorie la reprise bien exécutée mais dispensable du "Cold gin" de Kiss, ou encore un "Road mutants" un poil désordonné.

Nous sommes bien ici en présence de l’album de la transition, expression employée à tort et à travers dés lors qu’un groupe bouge le popotin d’un iota, Death Angel se positionnant entre le thrash intense de « The Ultra-Violence » et le mélodico-technico-fabuloso « Act III ». A titre d’exemples, posez vos esgourdes sur "Shores of sin", d’ailleurs mal orthographié « Short of Sin » sur SOM - le short, c’est pour gambader dans le parc ? -, avec son intro glauque (mais un peu longuette) et son refrain lumineux ou encore sur "Confused", 7 minutes 23 secondes de bonheur avec riff hypnotique, vocaux travaillés, même s’ils ne plairont pas à tout le monde, et un énorme break. En fait, il s’agit selon moi d’un album indispensable à qui souhaite comprendre comment-se-fait-ce-t-il que « The Ultra Violence » et « Act 3 » soient l’œuvre du même groupe.

Evoluer, c’est bien… quand c’est pour le meilleur. Avis mitigé ici. A chacun de voir si le verre est à moitié vide ou à moitié plein.
Chez moi, les verres ne sont jamais à moitié vide ou à moitié plein, je les descends tous. Surtout s’ils sont accompagnés de ce breuvage du Sud qui sent bon la cigale…
A mon sens, malgré les défauts de ce disque un peu bordélique, le groupe rame dans la bonne direction, celle qui leur permettra d’atteindre la terre ferme avec l’inoubliable « Act 3 » - encore un titre recherché les gars, bravo -. A force de gambader un jour tu trouves. Et si, vous aussi, vous redonniez sa chance à ce disque ?

Ah oui, j’allais oublier. A l’origine, une chanson du disque devait nous conter l’histoire d’une ballade dans un parc qui tourne au massacre lorsque des maniaco-maniaques décident de faire un carton sur tout ce qui bouge. D’où le titre. Voilà qui est déjà bien plus métal non ?

14 Commentaires

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LeMoustre - 23 Décembre 2013: Merci donc pour ces lignes empreintes de vécu. Pas mon préféré, et déçu par ce disque lors de sa sortie, en comparaison du 1er. Quelques brulôts, cités dans ces lignes, et une ambiance particulière, bref, un album de transition.
Chriscatcher - 23 Décembre 2013: Frolic, Frolic ! Si bon qu'ils en raffolent !
swit35 - 23 Décembre 2013: Nous sommes trois.
MattMaiden - 28 Décembre 2013: Merci Sam pour cette tranche de rigolade fort instructive ! Du groupe je ne possède hélas que The Ultra Violence & Act III donc je ne saurais juger cet album, mais depouis longtemps il traîne dans mon interminable liste d'achats prévus. Encore merci et fais-moi penser à ne pas t'inviter chez moi si tu descends toutes les bouteilles !!
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