Sortant un nouvel album au nom explicite,
Death Angel a déjà confirmé un peu plus son statut puisque c’est désormais le label Geffen, poids lourd du hard US, qui couve les jeunes Californiens.
L’étiquette de nouveau poids lourd du thrash metal américain ne gêne pas outre mesure le gang des Philippins, et c’est avec son énergie habituelle qu’il propose un disque de grande qualité.
Les deux premiers morceaux constituent à ce titre une entame de choix. Aussi bien Seemingly
Endless Time que Stop donnent le ton d’
Act III : gros riffs toujours bien sentis, bénéficiant d’un son bien plus moderne et plus gras que sur les opus précédents, compositions bien équilibrées avec des alternances de tempo toujours pertinentes, et le chant de Mark Osegueda vraiment superbe, gagnant encore en musicalité, ce qui permet d’offrir de bien bons refrains.
Au fil des titres, l’évolution du metal de
Death Angel apparaît plus nettement. Résolument plus moderne,
Act III comporte moins de passages rapides, tout en conservant un impact équivalent. Un partie de la recette ?
Outre ce gros son, le groove et la cohérence des morceaux témoigne d’une véritable maturité, là où la folie de The Ultra Violence générait un (sympathique) côté jeune chien fou...
Cette maîtrise permet ainsi à ces musiciens de gros calibre d’aller piocher dans nombre de répertoires, histoire d’afficher une indépendance artistique qui n’était déjà plus à discuter : l’incroyable Discontinued mêle ainsi thrash, hardcore, heavy dans des effluves presque jazzy pour six minutes époustouflantes, sans parler de deux vraies balades avec de copieuses parties acoustiques (
Veil Of
Deception, A Room With A View) qui pourraient heurter les puristes, sauf que là encore, le talent brut de ces jeunes gens étouffe toute discussion...deux morceaux magnifiques avec de bien belles parties guitaristiques.
Même sur les titres plus conventionnels (si j’ose dire), où un bon déboulé thrashisant vient régulièrement remettre une sérieuse dose d’intensité,
Death Angel utilise avec pertinence des touches hardcore voire funk qui donne un volume indéniable au metal haut en couleurs d’
Act III ( comme par exemple sur Stagnant). Avec de tels guitaristes, il est vrai que tout est plus facile. Ah, les soli de
The Organization...
Et c’est finalement comme il l’a commencé que le groupe parachève l’album, avec le nerveux Disturbing The Peace, puissant et un poil plus énervé, un morceau bien compact, et surtout la conclusion détonante de Falling Asleep, dont les riffs imparables, les nombreux changements de rythmes assortis de soli épatants, et un refrain efficace font sacrément mouche.
Désormais plus mûr,
Death Angel fait ainsi une nouvelle démonstration de son talent, en dépassant allègrement les standards du thrash metal.
Act III fait figure du même coup d’une alternative, ou plutôt d’une évolution du mouvement, faite de musicalité et de variété, pour un résultat haut en couleur, toujours aussi frais et agréable.
Comme quelques uns de ses compères qui clôturent la décennie avec d’excellents albums,
Death Angel se voit toutefois brutalement coupé dans son élan pourtant si prometteur, la faute au brutal trou d’air que va traverser le thrash metal pendant toute la décennie des années 90...
Act III ne laissant en rien préfigurer ce qui allait arriver, il doit être considéré à sa juste valeur, comme un solide témoignage de l’une des voies d’évolution du thrash metal, dans une de ses formes les plus abouties au travers du talent de
Death Angel.
20/20 pour Death Angel sur ce coup là.
Merci pour ta chro qui est trés bien elle aussi.
Superbe album très novateur pour l'époque, chronique très juste,par contre vu la description que tu en fais même si 15 c'est une bonne note je ne la trouve pas très en phase avec la chronique.
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