Qu'il est intéressant de se plonger dans les vieilles démos-cassettes de groupes à l'envergure de
Carcass. Je m'explique: à l'écoute de ce "
Flesh Ripping Sonic Torment", rien ne laisserait supposer que cette tape est le premier fruit d'un groupe au parcours reconnu aujourd'hui des plus exemplaires.
En d'autres termes, c'était pas encore gagné.
Nous sommes en 1987,
Repulsion est à son apogée et tout le monde veut être aussi destroy que cette bande de tarés. C'est alors qu'un petit groupe parmis plétore d'autres au pseudo simpliste entre au Rich
Bitch studio (où ils récidiveront par bonheur plus tard) avec un budget minable pour enregistrer une première démo.
Musicalement, ceci est le résultat de ce que devait être un énième groupe de grindcore vaguement boutonneux stagnant dans les caves les plus poisseuses d'Angleterre. Les riffs sans aucune branlette de manche sont servis par la production et le mixage forcément minables. La guitare est vraiment lointaine, et il nous en parvient surtout un long grésillement dû à la mauvaise qualité de l'enregistrement. La batterie gagne un bon point; elle n'enterre pas le reste et se fond plutôt bien dans l'ensemble, même si son jeu un brin pataud est encore à améliorer, d'ailleurs je vous laisse trouver l'ENORME pain que j'ai décelé quelque part...
Ici, point encore (ou très peu) des délectables alternances si fameuses d'éructations sanguinolentes et de growls buboniques, point de vocaux passés au pitch-shifter. Sanjiv semble avoir été casté en urgence pour les sessions d'enregistrement, et son growl m'évoque une modeste imitation de chant death par un citoyen lambda, je vous laisse imaginer le schmilblik. Bref, je le trouve assez mauvais, en plus d'être bien trop linéaire et sans punch.
Pas étonnant qu'il ne soit resté que pour cette session.
Tout cela sans parler des pistes inutiles qui polluent tant de galettes grind, du type "lapins cretins": si si, vous savez, le genre ça tape et ça fait BWAAAAAAAH pendant deux secondes 3/4.
Bref, l'objet ne vaut finalement pas grand chose, et qui aurait parié à l'époque que "
Genital Grinder" ou "Regurgitation of Giblets" seraient des tubes du genre? L'écart entre ceci et son suivant, "
Reek of Putrefaction" est assez énorme,
Carcass a fait un sacré bon en avant, encore que RoP soit lui-même perfectible.
Je lui donne quand même la moyenne parce que... c'est
Carcass, et FRST reste tout de même son premier cri, à ma connaissance. Un objet de collection à posséder juste pour dire qu'on l'a.
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