Légende respective du gore-grind, du deathmetal, puis du melo-death,
Carcass se sépare en 1996, un an après les sessions d’enregistrement houleuses de
Swansong, où le groupe n’est visiblement plus en phase malgré le soin apporté à son ultime album, le plus heavymetal de sa carrière. Bill Steer connait alors une carrière prolifique au sein de Firebird, formation de hardrock, tandis que Jeff Walker rêve rapidement d’un retour de
Carcass, et que le malheureux Ken Owen doit s’accommoder d’une vie plus compliquée après une hémorragie cérébrale.
L’insistance de Jeff auprès de Bill finit par payer et le groupe se reforme en 2007 avec Michael Amott et Daniel Erlandsson, dans l’unique but de réaliser des concerts, notamment en festival. Il n’est en effet nul question pour Bill d’enregistrer un nouvel album, mais le feeling et l’envie prennent progressivement le dessus jusqu’à cette année 2O12, où Bill & Jeff s’activent plus précisément à l’écriture du nouveau disque. Les calendriers de Michael & Daniel étant incompatibles avec le sérieux redémarrage de
Carcass, le line-up est complété par le jeune batteur Daniel Wilding (20 années le séparent de Jeff & Bill), qui apporte ainsi sang neuf & vitalité.
Couvert par Nuclearblast, notre trio s’embarque ainsi en compagnie de l’ingénieur Colin Richardson, ravi de retravailler avec le groupe pour de nouvelles sessions d’enregistrement. Toutefois, notre homme décide étrangement de céder la place au tout aussi professionnel Andy Sneap pour le mixage et le mastering, pour un résultat à la hauteur des espérances.
Surgical Steel bénéficie en effet d’un équilibre remarquable et d’un son de guitare cristallin, pour un rendu puissant et moins lisse que sur
Heartwork, dont il s’inspire fortement, tandis que la disposition méthodique d’instruments chirurgicaux de sa pochette renvoie quant à elle plus distinctement du côté de l’atemporel Necroticism.
Quoi qu’il en soit, c’est effectivement la période autour de 1991-1993 qui a le plus inspiré
Carcass lors de l’écriture de
Surgical Steel. Passé une bonne intro où l’on retrouve avec plaisir le jeu splendide de Bill Steer,
Carcass lâche avec
Thrasher’s
Abattoir le morceau le plus rapide & intraitable de l’album (tiré de leur ancien répertoire de l'époque des demo-tapes), avant d’adopter son rythme de croisière, parfait compromis entre teigne du chant de Walker, précision des rythmiques, et guitares leads éclatantes de Steer avec son sens habituel de l’harmonie, apte comme peu de solistes à éclairer autant chaque morceau. Sans temps mort, le trio enchaine les bonnes compositions, tour à tour véloces, agressives, pleines de feeling et de musicalité, jusqu’à la superbe pièce finale Mount of
Execution, huit minutes essentielles où le talent de Bill Steer explose une nouvelle fois.
Décrit par ses interprètes comme un retour à l’époque Necroticism /
Heartwork,
Surgical Steel contient effectivement une hargne qui peut rappeller le premier, bien que la dominante mélodique rapproche clairement Surgical du second, l’ombre de
Swansong n’étant non plus pas si éloignée, notamment sur le fabuleux morceau final. Oublions bien sûr l'overdose d’hémoglobine de Reek & Symphonies qui n’était pas le but recherché ici-même, pour saluer un come-back réussi,
Carcass évitant le piège d’un retour trop scolaire tout en s’inscrivant dans la continuité avec une générosité à revendre et un plaisir évident à rejouer ensemble.
Fabien.
Ce disque est un peu l'enfant qu'aurait eu necroticism avec heartwork. Pour un retour c'était un sacré retour reste à savoir s'il y aura une suite à cette perle de death gore trash mélo
Si ce disque était sorti dans les nineties, il serait culte
Retour de Carcass, et un vrai retour à son death metal en plus.
La puissance est là, la patte Carcass, tout est présent pour donné le sourire. Je reviens donc en 2023 pour réécouté la disco de Carcass, et ce Surgical Steel....
Et.... bien l'intro me sort par les yeux, tout comme les mélodies du 3e morceaux.
Comme de l’écœurement, les 4 premières chansons me gonflent (A Congealed Clot of Blood passe bien quand même, faut pas abuser). Le génie de carcass reprend sa magie avec The Master Butcher's Apron, et Noncompliance to ASTM F 899-12 Standard. Tandis que The Granulating Dark Satanic Mills aurait put figurer sur Heatwork (peut-être trop), Unfit for Human Consumption, 316 L Grade Surgical Steel et Captive Bolt Pistol forme un formidable trio.
Cela se termine sur Mount of Execution qui apporte un autre registre bien moins voilent, avec le temps je trouve qu'elle traine en longueur.
Ma note baisse un peu à 15 (14.7 exactement) à la place de 16. Le mix entre necroticism et heartwork comme annoncé est bien là, cela reste un très bon disque. L’engouement de sa sortie retombe un peu aujourd'hui.
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