Final Days

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
17/20
Nom du groupe Orden Ogan
Nom de l'album Final Days
Type Album
Date de parution 12 Mars 2021
Labels AFM Records
Style MusicalPower Mélodique
Membres possèdant cet album40

Tracklist

1.
 Heart of the Android
 04:31
2.
 In the Dawn of the AI
 06:06
3.
 Inferno
 04:38
4.
 Let the Fire Rain
 04:33
5.
 Interstellar
 04:54
6.
 Alone in the Dark
 04:39
7.
 Black Hole
 04:31
8.
 Absolution for Our Final Days
 04:27
9.
 Hollow
 05:46
10.
 It Is Over
 06:25

Durée totale : 50:30

Acheter cet album

 $13.55  15,67 €  13,14 €  £16.73  $23.96  9,99 €  13,94 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Orden Ogan


Chronique @ Eternalis

02 Avril 2021

Convaincant à défaut d’être parfait, "Final Days" possède des pépites qui suffisent à justifier la pérennité du genre

Un vieux débat ressurgit régulièrement, tel un serpent de mer, prophétique et porteur d’une inéluctable fin. Celle du power metal. On l’a annoncé maintes et maintes fois. C’était le heavy aux débuts des années 90. Puis le power après la période dorée de la fin 90s début 2000 (les Edguy, Stratovarius, Sonata Arctica, Firewind et tout ce qu’ils apportèrent dans leur giron). Le débat revient encore (même en pochette du dernier Rock Hard, c’est dire !) pour dire que le power (ou le heavy à tendance mélodique selon les étiquettes) est mort et que personne n’est là pour reprendre le flambeau, uniquement les mêmes anciens (qui approchent tous les 20 ans d’existence désormais) qui continuent à sortir des albums.

Orden Ogan est probablement l’un des derniers groupes à avoir émergé de cette vague, possédant déjà une solide expérience et une belle réputation bien que n’ayant explosé qu’il y a une dizaine d’années avec l’impressionnant "Easton Hope" en 2010. A la façon d’un Sabaton, les allemands ont trouvé une formule magique, faite à base de puissance, de soli endiablés, de up tempos typiquement teutons et surtout d’une propension à apporter une dimension épique par l’intermédiaire de chœurs toujours plus impressionnants avec les années. Si Orden Ogan n’a rien de comparable avec les suédois, il partage en revanche ce goût d’une certaine inaction face à une formule ayant trouvé après deux albums une forme de plénitude, mais aussi de passivité. A l’instar également d’un Hammerfall dont on a souvent reproché le manque de nouveauté avec les années, Orden Ogan est rapidement tombé dans le piège après un "To the End" accompli. "Ravenhead", bien que sensiblement plus dark, coulait déjà dans une continuité trop logique tandis que "Gunmen", bien qu’excellent objectivement, n’apportait non seulement rien de neuf mais croulait sous toujours plus de chœurs, amenuisant la puissance des riffs et des redoutables attaques de batterie. L’album fut néanmoins un succès de plus et l’on pouvait se demander jusqu’à quand allait durer ce périlleux exercice d’équilibriste. "Final Days" apporte certains éléments de réponses ...

Septième album pour Orden Ogan et un artwork pas foncièrement réussi cette fois-ci, malgré la présence de leur désormais célèbre mascotte mais dans un rendu numérique de mauvais gout bien loin des sublimes artworks des opus précédents. Passé ce léger problème de gout, il est également officiel que Seeb Levermann occupera uniquement le poste de chanteur, accueillant désormais un nouveau guitariste et délaissant l’instrument après s’être cassé la main en 2018.
Après les péripéties glaciaires et apocalyptiques de "To the End", l’ambiance marécageuse de son successeur ou l’aspect western de "Gunmen", place désormais à un univers futuriste, où il est question d’espace, de bataille contre les androïdes et de notre place dans ce joyeux bourbier. La production de Seeb est une fois de plus un travail d’orfèvre, puissante et claire, avec une dose de modernité dans les nombreux samples ajoutés mais toujours une finesse dans le rendu et une propension à distinguer perceptiblement tous les éléments d’une musique pourtant très riche.
Et cette richesse, elle débute par un départ canon de trois compositions en béton !

"Heart of the Android" débute pied au plancher par un riff très mémorisable et des nappes de claviers cybernétiques qui amènent déjà cette nouvelle identité liée au concept. Le refrain, très mélodique mais entêtant, arrive assez vite on comprend également que Seeb semble être revenu au cœur de l’action, sans se noyer constamment derrière une nuée de chœurs. La production est impressionnante de puissance et de finesse, le riff très sec accompagné de la double pédale ressort admirablement bien sans jamais mettre de côté les arrangements ni la ligne vocale. Un vrai travail de précision de ce côté-là. "In the Dawn of the AI", déjà dévoilé, lui emboite le pas sur un tempo plus rapide et surtout une puissance dévastatrice dès que le premier lead mélodique se termine, laissant exploser un riff carré et une multitude de petits effets électroniques ici et là qui enrichissent le spectre sonore sans jamais le dénaturer. Seeb est plus hargneux que d’habitude, les chœurs sont intelligemment distillés et surtout la mélodie principale ne quitte jamais les couplets pour nous accompagner tout le long. Le refrain est assez long mais magnifique et surtout permet de relancer les autres couplets avec une grosse rugosité. Le boulot de Dirk Meyer-Berhorn à la batterie est énorme, bien plus technique que dans bon nombre de groupes de power. La partie solo est longue et aventureuse et démontre surtout une volonté de laisser vivre le morceau. "Inferno" suit sur un pur mid tempo à la Orden Ogan, aux couplets assez crus pour amener vers un refrain on ne peut plus éloquent, mélodique et savoureux. Après trois écoutes, on se prend à le chanter à tue-tête et la furieuse envie d’entendre ça en concert et de la chanter à l’unisson s’empare de nous (soon ... please). Le break encore une fois assez cybernétique suit la ligne tracée par le concept et fonctionne parfaitement avant un solo virtuose court mais diablement efficace.

Non pas que le reste s’écroule mais il faut admettre qu’il n’est pas du même acabit. "Let the Fire Rain" poursuit avec son superbe refrain digne des plus belles envolées du groupe, très épique comme sur "Easton Hope", simple dans sa construction. C’est sur la seconde partie du disque que ça se gâte. "Interstellar", malgré son titre prometteur et la présence de Gus G (Firewind) pour le solo, se perd un peu dans un speed metal pas folichon et beaucoup plus creux que d’habitude. C’est un peu le même constat sur un "Black Hole" rude mais sans véritable accroche mélodique, ressemblant beaucoup à ce qu’on a déjà trouvé sur les deux précédents albums sans vraiment se démarquer, tout comme un "Absolution for our Final Days" sympathique mais déjà cruellement entendu. "Hollow" s’en sort mieux par son ambiance apocalyptique et ses chœurs ainsi que son riff proprement monstrueux, très puissant et moderne. Le côté technique du groupe prend clairement l’ascendant et c’est un véritable rouleau compresseur digne de toute l’école power allemande qui nous déferle dessus. On notera aussi, à l’inverse totale, "Alone in the Dark" qui est probablement la plus belle ballade du groupe (quel refrain sublime) juste derrière l’intouchable "Requiem". Si cet exercice est toujours délicat dans le genre et n’a pas toujours été impeccable chez Orden Ogan, il est sans faute de gout sur "Final Days".

Que retenir donc ? Ce démarrage canon et ses coups d’éclats ou cette seconde moitié tout de même plus classique et terne ? "Final Days" est inévitablement un excellent disque et continu de placer Orden Ogan parmi les groupes qui compte dans ce genre vieillissant qu’est le power mélodique. Néanmoins, s’il parvient à faire renaitre un intérêt que certains avaient pu perdre suite à des albums trop ressemblants les uns des autres, il n’évite pas certains écueils et donnera du grain à moudre à ceux qui disent que les groupes se répètent inlassablement. Très convaincant à défaut d’être parfait, "Final Days" possède des pépites qui suffisent à justifier la pérennité du genre. De là à l’ériger en nouvel étendard, il est évident que non. "Easton Hope" et "To the End" reste encore les joyaux d’une discographie qui s’allonge mais reste sur ses acquis de jeunesse ...

3 Commentaires

14 J'aime

Partager
frozenheart - 02 Avril 2021:

Comme tu le dis si bien dans ta conclusion, le meilleur se situe entre Easton Hope et To The End. Quant aux albums suivants, il montre un groupe qui reste sur ses acquis de jeunesse et en pilotage automatique pour ce dernier cru dommage. Au final quelques pépites, mais pas trop!

Merci pour la chronique.

workflame90 - 02 Avril 2021:

Très belle chronique Eternalis, alors moi sur le sujet, je vais faire un peu office de "candide".  Plus fan de metal prog, j'ai découvert ce groupe par hasard, et par leur dernier. Et surprise! j'ai kiffé! moi qui n'aime pas Sabaton. je trouve un certain "charme" à leur musique. Sans être à la hauteur d'un Angra, Helloween, ils en reste pas moins, très bon! Et donc pour moi, Final Days est un album de bonne facture, que j'écoute régulièrement. Il me fait taper du pied, et me met de bonnne humeur! Et par le DVD live, qui accompagne la version Digipack, dont tu ne parle pas (dommage), mais tu ne l'as peut être pas?! Qui est vraiment très bon! j'ai découvert leur avant dernier, Gunmen, que j'ai commandé, et que j'écoute plus que raison!  

 
Madness77 - 08 Avril 2021:

De toute façon je ne suis pas objectif j'aime beaucoup le style des allemands il est vrai que certains morceaux ont un air de déjà entendu on a souvent comparé orden ogan avec blind guardian mais je doute que le groupe soit capable de durer aussi longtemps à ce niveau d'excellence. Un bon album tout de même plaisant à écouter. 

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire