Easton Hope

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18/20
Nom du groupe Orden Ogan
Nom de l'album Easton Hope
Type Album
Date de parution 22 Janvier 2010
Labels AFM Records
Style MusicalPower Mélodique
Membres possèdant cet album126

Tracklist

1.
 Rise and Ruin
 02:16
2.
 Nobody Leaves
 05:57
3.
 Goodbye
 04:10
4.
 Easton Hope
 06:49
5.
 Welcome Liberty
 05:46
6.
 All These Dark Years
 05:47
7.
 Nothing Remains
 06:46
8.
 Requiem
 04:58
9.
 We Are Pirates
 07:34
10.
 The Black Heart
 06:00
11.
 Of Downfall and Decline
 08:51

Bonus
12.
 To New Shores of Sadness (Orchestral Version) (Limited Digipack Edition)
 05:32
13.
 This Is (Orchestral Version) (Limited Digipack Edition)
 04:16

Durée totale : 01:14:42

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Orden Ogan


Chronique @ Eternalis

11 Fevrier 2010
A travers les affres de la décadence musicale instaurée par Therion ou Blind Guardian, une nouvelle scène a progressivement germée. Amalgame d’une puissance totalement empruntée au métal, d’un lyrisme tiré du légendaire et d’une grandeur musicale inspirée de la musique classique, ces groupes ont aujourd’hui acquis un statut majeur sur la scène métal. Une vision musicale plus large n’y est probablement pas étrangère, une volonté de mélanger les étiquettes pour les rejeter encore plus loin et faire fi des conventions étouffantes et inadaptées à une composition d’une richesse incroyable.

Dans cette lignée, les suiveurs ont longtemps tenté d’atteindre le maître, rarement à ne serait-ce que caresser la cheville des dieux initiaux, souvent handicapés par des problèmes de production et de moyens; l’art du métal symphonique ou à tendance cinématographique nécessitant une qualité sonore irréprochable et une inspiration sans faille, les fans étant d’un niveau d’exigence souvent très fort. C’est donc ainsi que des artistes, pourtant très talentueux, tels que Savage Circus, Persuader ou Neverland ont eu quelques soucis a réellement convaincre une assemblée plus que sur ses acquis. Trop de perfection tuant l’âme, la précieuse étincelle de génie semble parfois n’appartenir qu’au passé…

…c’est alors qu’"Easton Hope" est sortie de nulle part. "Vale" n’ayant pas réellement connu de popularité, il apparait aujourd’hui comme le premier album vivant une heure promotionnelle…et le voici enfin !
Non pas que le heavy métal ou le speed mélodique n’est réellement besoin de révolution, mais le power instauré par les allemands de Blind Guardian ou Running Wild semblait bien avoir du mal à vivre un second souffle, c’était avant que Orden Ogan ne dévaste probablement tout sur son passage.
"Easton Hope" s’affiche clairement comme l’une des révélations du début de l’année, à la puissance écrasante, aux mélodies enchanteresses, aux refrains ultimes et aux symphonies ne tombant jamais dans la surenchère et jouant judicieusement la carte d’une certaine mélancolie et noirceur musicale.

"Rise and Ruin" instaure un climat mélancolique, évoquant nostalgie et souvenirs dans une douce caresse symphonique emplie de grâce. Sans jamais avoir un sentiment de réel aspect pompeux, on ressent une grandiloquence belle et majestueuse, qui monte en puissance de manière épique…avant de se faire littéralement aplatir par ce jouissif "Nobody Leaves" qui ouvre réellement l’album. Une production dantesque, puissante et très claire, au son de batterie écrasant et aux riffs tétanisant forment bientôt un mur dans lequel l’auditeur se retrouve dès les premiers instants. Seeb (chant) dévoile des trésors d’inspiration dans ses vocaux, parfois proche de Hansi Kürsch, mais à la personnalité affirmée, entre des couplets rageurs et un refrain plein de grandeur et de poésie (ces chœurs…). Une rythmique impitoyable, à la limite du thrash dans ses accélérations de double pédale, démontre que Orden Ogan ne se limite à aucun genre et propose très rapidement une musique qui lui est propre. Un solo hallucinant, finissant sur une partie en tapping surmontée d’une double jouissive, envoie directement l’auditeur au septième ciel…qu’il ne quittera que peu de temps lors de cet ambitieux concept de près de soixante-cinq minutes.

Les orchestrations sont omniprésentes sans jamais être envahissantes, au contraire. Un morceau comme "Easton Hope", laisse apercevoir une utilisation très sombre des symphonies, presque tragique (ces appels de cuivres saisissants), tandis que Seeb démontre toutes les facettes de son organe vocal, impressionnant de mélancolie, parfois éraillé mais toujours emplie d’émotions et de sincérité (et toujours ces rythmiques syncopées à se tordre le cou). La section rythmique est en constant mouvement (quel batteur ce Sebastian Grütling) et offre toujours une démonstration de technique sans jamais succomber à l’appel de la démonstration. Si le groupe n’oublie pas parfois d’être plus direct et sans fioritures ("All These Dark Years", "The Black Heart"), il développe parfois des mélodies d’une beauté à couper le souffle ("GoodBye"), marquée par un sceau épique simplement splendide. "Nothing Remains" et son ouverture au piano le démontre, avant une ouverture lumineuse de guitare et un solo magnifique. Le tempo s’emballe, les chœurs sont rapidement monumentaux (réalisés à l’aide d’une véritable chorale d’église) mais toujours marqués plus par la mélancolie qu’une volonté pompeuse d’en mettre plein la vue. Les lignes vocales sont une mine d’or, puissante sur les couplets, presque à bout et pleine de tristesse sur le pré-refrain (et cette mélodie…) avant un refrain mémorable et gracieux.

Flirtant plus facilement avec le power festif sur le décalé "We Are Pirates", Orden Ogan peut également se targuer d’avoir écrite une ballade magnifique, chose finalement de plus en plus rare avec le temps. La bien nommée "Requiem" offre ainsi la sensation de plonger dans un hiver lent et paralysé, fouetté par un souffle épique dont les superlatifs manquent pour le qualifier. Seeb y est impérial, sensible et imposant, d’une maturité stupéfiante, presque seul face à un orchestre que l’on sent monter en puissance, que l’on pourrait rapprocher de l’univers d’Avantasia.
Puis le final…le rideau tombe…définitivement sur ce chef d’œuvre de presque neuf minutes répondant au nom de "Of Downfall and Decline". Dès l’intro, les cuivres résonnent, l’explosion est immédiate, les riffs saccadés, la double pédale martiale et omniprésente, la mélodie vicieuse et tortueuse, terriblement originale. Les chœurs prennent progressivement place, presque terrifiants. Une ligne de basse slappée vient accompagner un vocaliste touché par le spleen, à la personnalité assurément unique. Morceau à tiroir, ce final offre de multiples cassures rythmiques et un développement des plus complexes, entremêlé par d’innombrables soli tout aussi mélodiques qu’ils ne sont tranchants et vindicatifs.

…écrasant et exténuant…puis tout semble fini…l’album se termine, mais la mémoire a tout retenu, et n’attend plus qu’une seule chose, d’être à nouveau rafraichie. Sortie presque de nulle part, "Easton Hope" est déjà grand et admirablement complet, et sans doute une future pierre angulaire d’un style qui méritait un dépoussiérage. Orden Ogan a fait plus que ça, il a actualisé un genre musical en le fusionnant dans de multiples directions tout en lui conférant une solidité, une fluidité et une cohérence impressionnante. Du haut du trône qu’il s’est lui-même érigé, il toise une scène dont il s’est magnifiquement extirpé. "Easton Hope" est simplement grand.

31 Commentaires

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metaleu35 - 10 Juin 2010: dis-moi Clek
combien de fois tu la lue ?
^^
clek - 20 Août 2010: La chronique ? Là ça doit être ma deuxième ou troisième fois. J'aime bien relire des chroniques de groupes que j'aime bien, surtout quand elle est écrite par Eternalis (ouais, je ne peux cacher mon admiration pour ton son talent d'écriture et de mise en valeur des émotions ressenties durant l'écoute).
bodyblazer - 31 Mars 2011: Je viens d'apprendre qu'ils allaient assurer la première partie de Grave Digger suite au désistement de Grand Magus et Sister Sin.
Je pense qu'on ne perd pas au change!
Maiden75018 - 20 Juin 2011: Merci milles fois pour cette chronique Eternalis, je ne me lasse plus de cet opus que tu m'a permis de découvrir.
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Chronique @ dark_omens

18 Avril 2014

Simplement remarquable...

Les évolutions successives, s’ajoutant les unes aux autres, finissent par être suffisamment importantes pour conduire l’homme, donc l’artiste, et donc son art, vers d’autres terres aux horizons irisés de couleurs, certes, pas totalement nouvelles, mais suffisamment intrigantes pour que son esprit créatif, talent aidant, en use dans l’ébauche, de toile d’une grâce rare.

Il y a assurément du discernement et de la subtilité chez ces Allemands d'Orden Ogan et dans cette œuvre. Tant que le plaisir point immédiatement à en ressentir les parfums raffinés, et fantomatiques, aussi intelligemment utilisés et retranscris, en des envolées dignes des aspirations grandiloquentes les plus influencés par Blind Guardian, notamment dans l’aspect mélodico-symphonique des refrains d’un premier titre très convaincant, Nobody Leaves, succédant à un préambule instrumental, Rise and Ruin d’une rare beauté. Unie aussi à cette énergie furieusement véloce, d’habitude plus symptomatique d’autres styles plus extrêmes, dont Dragonforce usa, dans un étalage technique, selon votre humble serviteur, bien trop stérile, ce premier morceau, est tout simplement remarquable. Cette grandeur prometteuse sublime littéralement les premières esquisses de cette œuvre exquise, et aiguise les émois ardents d’une saine curiosité excitante. En effet, rarement, entre les entêtements imbéciles de certains à se complaire dans une expression, ad vitam aeternam, sans évolution, et ceux d’autres égarés dans les méandres de bouleversements d’un changement tel, que nul ne peut, décemment, y reconnaître une identité qui fut la leur autrefois ; le Power Metal aux parfums symphonique, mais aussi légèrement prog, ne fut aussi enthousiasmant que celui d’Orden Ogan.

Evoquer l’aspect symphonique de ce Easton Hope n’est assurément pas anodin, car si ces embellissements demeurent très présents, ils sont composés de manière suffisamment habile pour ne pas alourdir une œuvre d’une dimension pompeuse inutile. A contrario de nombres de ces camarades qui privilégient une apparence orchestrale encombrante, et vaine, Orden Organ démontre une finesse rare pour construire des titres plus recherchés. Cette volonté d’un équilibre captivant s’exprime parfaitement sur des morceaux tels que l’excellent Easton Hope.

Continuellement animé par la volonté d’une perpétuelle recherche d’identité forte, en dehors de ces orchestrations très réussies, de ces refrains superbes, Orden Organ parsème, ça et là, son propos de divers touches plus ambitieuses, tels que, notamment, quelques riffs plus tourmentés et lourds, quelques jolis breaks aux guitares sèches, quelques nappes de claviers plus sombres, quelques ambiances aux relents d’une musique folk festive, quelques rythmes et guitares aux desseins succinctement thrashy. Si cette démarche est, certes, relativement caractéristique d’un Power Metal mélodico-symphonico-progressif, le résultat obtenus par les Allemands est étonnamment plus aboutis que celui de nombres de ces petits camarades sans doute moins habiles.

Pas de révolution à l’orée de cet Easton Hope, mais une superbe évolution nous permettant de nous éveiller sur de nouveaux horizons aux cieux lumineux, clairs, beaux. Et pour ceux qui, sous cette voûte, n’entendraient pas, objectivement, le chant triomphal délicieux des anges mais celui des diablotins entonnant la complainte de l’ennui, ils devraient, sans tarder, s’interroger sur leur impartialité à défendre leurs propres gouts plutôt que des œuvres aussi remarquables.

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