Pour son quatrième album, Prostitute
Disfigurement rejoint les excellents studios
Excess en avril 2007 avec un tout autre visage, enterrant définitivement son deathmetal suffocant à l’extrême et ses vocaux gargouillant & slamisant. La violence très crue et parfois insoutenable de ses précédents méfaits laisse parallèlement place à une brutalité toujours présente, mais plus subtile et suggérée. Muni d’une superbe illustration du maître Par Olofsson,
Descendants of Depravity sort en mai 2008 chez la brillante écurie Neurotic Records (
Visceral Bleeding,
Psycroptic), une longue année après son enregistrement.
A l’instar des derniers missiles d'
Odious Mortem &
Decrepit Birth, le gang hollandais aère considérablement ses plans, utilisant désormais la brutalité de ses blast-beats avec plus de parcimonie, lui permettant d’accroître l’impact et le relief de ses morceaux, et de les rendre dès lors plus digestes et percutants. Niels délaisse parallèlement son style vomitif habituel, au profit d'un chant guttural pur & articulé, le superposant parfois à des vocaux rageurs qui boostent idéalement l’ensemble.
Sur le jeu de batterie complexe de Michiel, dosant son double pédalage et ses blast-beats avec beaucoup d'aisance, Roel & Benny déballent des riffs techniques et entraînants, possédant des jeux complémentaires, souvent en décalage d’un demi ton, qui nuancent et enrichissent ainsi considérablement les morceaux. Depuis les riffs affutés de Killing For Company, jusqu’au middle tempo écrasant du redoutable
Life Depraved, en passant par les soli endiablés de
Carnal Rapture et le final tout en nuance de
Sworn To Degeneracy, Prostitute
Disfigurement frappe juste, avec une violence manifeste et une finesse étonnante.
Parfaitement calibré par la production d’Andy Classen (
Krisiun,
Sinister), brutal et fin à la fois,
Descendants of Depravity surprend à chaque instant par son équilibre et la nuance de ses compositions, donnant l’une des plus grosses baffes de ce premier semestre 2008. En s’éloignant du style gras & hermétique de
Devourment, Prostitute
Disfigurement s'approche plus volontiers du style subtil & technique d'un
Spawn Of Possession, tout en possédant une approche old school bienvenue, pour un quatrième album fichtrement accrocheur.
Fabien.
La voix porcine des 1ers opus de PROSTITUTE faisait beaucoup, de plus leur musique était beaucoup plus brutale et directe. Mais bon, la volonté d'évolution des groupes passe avant l'avis des fans!
J'avoue que depuis que j'ai ce dernier opus du groupe, il a du tourner 3 fois maximum.
Bien loin du nombre incalculable de fois où les deux albums précédents ont martelé mes enceintes à en faire fuir la populace, ha ha!
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