On peut de nos jours observer une certaine recrudescence du metal, en quelque sorte un renouveau du genre musical. Et les jeunes groupes ne sont pas innocents dans cette modernisation stylistique en offrant de nouvelles dimensions et visions musicales afin de se faire une place et surtout de se démarquer de leurs alleux. Mais malheureusement beaucoup échoues à ce périlleux exercice à trop vouloir en faire et ce chercher. Ce qui n’est pas vraiment le cas
Winds Of Plague qui nous offre en ce début d’année 2008 une belle pièce et surtout une bien bonne surprise. Jeune groupe Californien formé en 2002 sous le nom de
Bleak December,
Winds Of Plague c’était fait discret à la sortie de son premier album "
A Cold Day in Hell" sous le label Recourse Records. Les américains ont désormais signé chez
Century Media, un atout majeur peut on dire pour promouvoir au mieux "
Decimate the Weak".
Et le fait que l’album soit signé sous un gros label n’est pas le seul atout. Car niveau production,
Winds Of Plague a eu le privilège de bosser avec Daniel Castleman (
As I Lay Dying) pour la production et Tue Madsen (
Dark Tranquillity,
The Haunted) pour le mixage. Alors autant dire que la production est irréprochable. Et le soin apporté à la production était une chose indispensable pour le style de
Winds Of Plague que je décrirais comme un deathcore mélodique et symphonique. Avouez que vous n’avez jamais entendu parlé de ça. L’alchimie de ces nuances que tout oppose (du moins c’est que l’on pense) provoque en faite un mélange parfait et savoureusement original.
"
Decimate the Weak" reprend 4 titres du précédent album ("
A Cold Day in Hell", "Anthems Of
Apocalypse", "One Body Too Many", et "
Legions"), pour qui – pour quoi? Peut être que le groupe a jugé bon de donner un coup de lifting à quelques uns des meilleures titres de part le peu d’impact qu’a suscité le premier album.
Le ton est donné d’entrée de jeu par l’intro "
A Cold Day in Hell", où les vagues symphoniques se font accompagnées par des guitares qui laissent déjà entrevoir leur puissance, avant de lancer sans pause "Anthems Of
Apocalypse". Les gars de
Winds Of Plague ne s’attarde pas pour nous montrer ce qu’ils savent faire et envoi direct du gros avec une technique implacable qu’ils ne se cachent pas de prouver par un frissonnant solo avant un break d’une impressionnante lourdeur, le tout nappé par des féériques notes de claviers. Une alchimie surprenante comme je le disais, mais qui est loin d’être désagréable, constat d’un mariage maitrisé et traduisant une inspiration sans faille. Et on ne s’ennui pas une seule seconde à l’écoute de ce "
Decimate the Weak" dont certains passages révèlent des influences multiples. Il est clair que
Winds Of Plague évolue dans un deathcore aux touches mélodiques presque swedish. Les arrangements des claviers peuvent faire penser à du
Dimmu Borgir, du
Emperor période "Prometheus" ou même plus précisément encore à "The
Adversary" l’album solo de
Ihsahn ("The
Impaler"). Car il y a un côté quelque peu black metal profondément renfloué à l’image du riff ouvrant
Legions.
Les breaks ultralourds font varier la vision entre le savoir faire de
Gojira du temps de "Terra
Incognita" et "The
Link" ou d’un
Nile qui envoie trois tonnes de fonte comme il peut le faire sur "
Sarcophagus". Et en parlant de
Nile, on peut aussi parler des influences orientales ressenties sur certains riffs mais en particulier sur le clavier comme en témoigne le titre éponyme ou "Origins
And Endings" ouvert par quelques notes aux teintes asiatiques.
Certains effets de guitares supersoniques que l’on peut trouver sur "
Angels of Debauchery" et "Unbreakable" ne sont pas s’en rappeler le côté ultra-carré d’un
Necrophagist. Le morceau "Unbreakable" dont le riff groovy de clôture me fait penser à du
Rage Against The Machine, c'est pour dire que celà va loin! (et je dépasse peutêtre les bornes justement!).
Le chant de Johnny Plague est sans conteste purement guttural, mais sait observer des déclinaisons comme sur "Reloaded", morceau typiquement metalcore absent de tout clavier marquant un important contraste par rapport au reste de l’album mais non dénué d’intérêt.
Avec "
Decimate the Weak",
Winds Of Plague signe un album qui ravira tout fan de son moderne et agressif. Soignant un équilibre parfait entre metalcore et ambiances symphoniques, les jeunes américains offrent un album varié, innovant et très intéressant, et montrent qu’ils contrôlent parfaitement leur sujet. Sévèrement gonflé d’influence, le résultat n’en est pas moins convaincant grâce à l’exploitation d’un impressionnant potentiel. "
Decimate the Weak" est surement l’une des meilleures sorties de ce début d’année en matière de metal moderne au gros son, et sans nul doute une très bonne surprise; pour ma part du moins.
Tout à fait d'accord avec Maxime, je les ai vus en concert: c'est exactement pareil que devildriver, le chanteur à la voix qui part en live (ohoh le jeu de mot) entre grave et aigu. A part ça, ce groupe est énorme!!
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