C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. Ça, les Californiens de
Winds Of Plague l’ont bien compris et, pour leur quatrième effort, ils retournent aux sources pour un album tout en puissance. Net, précis, sans grandiloquence ni attendrissement, Johnny Plague et sa clique reviennent en cette année 2011 pour un nouveau massacre sonore dans lequel ça va mosher, headbanger, sauter et décimer les faibles !
Plus besoin de présenter ce groupe de deathcore atypique mêlant avec habileté death metal, hardcore et nappes symphoniques autour de productions toujours plus impressionnantes.
Après un premier album passé inaperçu, un deuxième fracassant (plus un remake du premier) faisant passer le groupe à la postérité et un troisième aux avis mitigés, plus structuré mais moins clinquant, voici un quatrième opus qui annonçait un retour à leurs premiers sons. Niveau casting, pas de gros changements si ce n’est le remplacement de Kristen Randall (que personne n’a oublié) par une autre bombe sexuelle tatouée : Alana Potocnik, échappée d’
Abigail Williams et avant cela
The Breathing Process. Ses parties claviers ne sont d’ailleurs pas très impressionnantes, la donzelle ne se contentant que de placer quelques nappes ici et là mais n’a visiblement pas vraiment participé à la composition.
Place à la musique maintenant ! Dès l’introduction, on est placé dans le bain : une nappe symphonique, un chœur d’enfants suivi de près par la voix grave de Johnny Plague, un breakdown écrasant et c’est parti… "One for the
Butcher" démarre et on a bel et bien affaire à du pur
Winds Of Plague : c’est violent, lourd, mélodique, extrêmement varié et entrainant. S’enchaine ainsi une multitude de morceaux rageurs, construits sur une base beaucoup moins typée deathcore et au contraire plus sèche, le groupe revenant à des sonorités indéniablement plus hardcore, plus rentre-dedans et au final moins symphonique, les nappes ne servant ici clairement qu’à appuyer certains passages.
L’album se déguste du début à la fin avec un plaisir coupable, nous ramenant à une haine enfouie, prêts à nous défouler sur un pit. Les moshparts sont donc légion, au même titre que les saccades puissantes et les parties en 2-step. Le chant brutal de Johnny nous terrasse de nouveau, en particulier avec de robustes growls comme sur "Drop the Match", "
Monsters" ou encore "
Against the World". Afin d’appuyer leur côté hardcore, le groupe a fait appel à des figures du milieu comme Drew York (
Stray From the
Path), Martin Stewart (guitariste de Terror mais aussi chanteur de
Lion Crew), Mattie Montgomery (
For Today) et le retour de
Jamey Jasta (
Hatebreed) et John Mishima, qui avait quant à lui déjà participé au titre "Brotherhood" sur
A Cold Day in Hell.
Entrecoupé d’interludes instrumentaux (dont l’un est agrémenté d’un discours du catcheur The Ultimate
Warrior), ce quatrième volet nous entraine à nouveau dans une gigantesque bataille rythmée par le combo américain, motivant ses troupes pour la guerre ancestrale véhiculée dans les paroles. On retrouve donc quasiment la même structure que
Decimate the Weak avec son intro annonciatrice, ses parties reposantes, ses chansons résolument bourrines et même une chanson typiquement hardcore (un terme qui revient beaucoup, je sais) : "
California", véritable morceau typé comme l’était "Reloaded" en 2008. L’artwork étant à nouveau signé Pär Olofsson et reprenant le même design que
Decimate the Weak avec son samouraï sanguinaire, on pourrait ainsi considérer
Against the World comme sa suite directe, autant visuellement que lyriquement.
Au final,
Against the World se détache de son prédécesseur en lorgnant vers un son résolument plus hardcore, plus brut et au contraire moins mélodieux, oubliant un peu son côté symphonique pour devenir plus naturel. Si on peut certes regretter que l’album ne soit justement pas assez sympho, marque de fabrique du combo, et que certaines chansons ne sortent pas vraiment du lot de ce qu’a pu proposer jusqu’alors le groupe, on ne peut en aucun cas constater que
Winds Of Plague faiblit, bien au contraire. La formation nous sert ce qu’elle a de plus lourd et nous livre un quatrième opus direct, sans sympathie et avec la hargne nécessaire à tout bon massacre. On en redemande !
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