Habile mélange de death mélo, de hardcore et de symphonique, le jeune groupe
Winds Of Plague a réussi à s’imposer dans le milieu grâce à une conformité à toute épreuve. Composé de "gueules" du metal américain (le chauve aux grosses lunettes, le costaud, la bombe atomique…), le combo a vite compris comment tirer les ficelles de la réussite. Leur premier album n’avait pas fait parler de lui, le deuxième a littéralement explosé
Outre-Atlantique, puis dans le monde entier, grâce à une production signée Daniel Castleman et Tue Madsen et une musique absolument décapante et surtout rafraichissante.
Pour ce troisième opus, les Californiens décident de faire pareil que le précédent album mais de façon plus maîtrisée. Pour cela, on garde la même équipe, aussi bien dans les membres que dans la production, le mastering et même l’artwork, à nouveau signé Pär Olofsson. Un petit changement subsiste néanmoins : le batteur Jeff Tenney est remplacé par le peu connu Art Cruz et les claviers sont cette fois-ci entièrement signés par la sublime Kristen Randall, échappée d’
Abigail Williams pour remplacer le très doué mais tout de suite moins sexy Matt Feinman.
Premier constat général avant de détailler l’album dans son intégralité, le groupe a décidé de ne plus en faire des tonnes. Je m’explique : fini les voix doublées (grave/aigue), fini le chant guttural, plus de soli également, on retient moins facilement les morceaux, notamment sur les parties claviers. Les cinq gaillards et leur comparse féminin manqueraient-ils d’inspiration ? Peut-être, peut-être pas… On sent d’ailleurs dès l’intro que la recette sera à peu près la même, cette fois-ci centrée sur une petite histoire contée de façon calme et posée. Le prélude terminé, on attaque dans le vif du sujet avec le monstrueux "Forged In
Fire", les riffs thrash/mélo s’entrechoquant sur des saccades lourdes à souhait et la voix toujours aussi puissante de Johnny Plague. Si celle-ci est plus percutante, elle perd en identité à mon goût, sans forcément devenir anodine. La batterie n’est cependant pas très impressionnante, le nouveau batteur étant moins déluré que le jeu de Jeff Tenney, un poil déçu par ce changement donc. Niveau grattes, rien de bien nouveau (peut-on parler de régression ?) : de petites influences
Slayer/
At The Gates de-ci de-là, quelques touches orientales à nouveau bienvenues, appuyés par un clavier quant à lui plus modéré, arrivant de façon plus progressive et des beatdowns en revanche absolument renversants, comme seuls
Winds Of Plague ont la recette.
Le titre "Soldiers of
Doomsday" avait déjà été entendu par les internautes aficionados du groupe, une petite déception pour ma part, le morceau ressemblant un peu trop à un titre bonus échappé de
Decimate the Weak.
Pas mauvais pour autant, c’est avec ce morceau que j’appréhendais la qualité de ce nouvel opus. Dans tous les cas, avec un son pareil, impossible de passer à côté de chaque instrument et nos Amerloques s’en servent très bien, proposant une nouvelle flopée de riffs destructeurs, rentre-dedans et accrocheurs, mettant moins en avant le clavier, au profit d’une certaine brutalité, condensée dans une durée plus équivoque, plus formatée.
On pourrait dire que le groupe nous sert du réchauffé –c’est vrai– mais le résultat est tellement bien foutu que l’on pardonne aisément. En revanche, très peu de touche hardcore pur et dur dans cet album (comme on pouvait en avoir la preuve sur des morceaux comme "
Angels of Debauchery" ou "Reloaded") mais un côté beaucoup plus rentre-dedans, nettement plus expéditif ; en témoignent les fabuleux "Our
Requiem", "Chest
And Horns" ou encore "
Creed Of
Tyrants" où le clavier est ici mis de façon omniprésente, donnant tout son charme aux morceaux. L’influence thrash et surtout orientale de l’album est à prendre en considération, car on voit nettement la volonté de
Winds Of Plague à se détacher du mouvement dans lequel ils se sont fait connaître pour s’approcher d’un style beaucoup plus personnel. Peut-être pour le prochain album ?
Au final,
The Great Stone War est un album rentrant dans la continuité de
Decimate the Weak pour mieux s’en détacher doucement, le groupe proposant une version plus mesurée de leur style, peut-être moins accrocheuse mais aussi moins musicalement variée (
Decimate the Weak proposait hélas un peu trop d’influences pas toujours bien réparties). Mûrissant convenablement jusqu’au prochain album qui, je l’espère, sera une claque définitive,
Winds of Plague réussit néanmoins à nous émoustiller comme il se doit à grands coups de bourrinage loin des sorties estampillées injustement deathcore post-
Bring Me The Horizon.
P.S. : à noter la présence de Mitch Lucker de
Suicide Silence sur "Classic Struggle",
Jamey Jasta de
Hatebreed sur "Chest
And Horns" et Martin Stewart de Terror sur "Forged In
Fire"(on retiendra surtout le chant scandé de Jasta par ailleurs...).
Par contre niveau musique... J'ai l'impression que ça tabasse pour rien, j'entends du Hardcore partout et j'ai l'impression que ça tabasse pour rien. Et je ne trouve pas qu'ils aient un son unique, loin de là! Ce skeud n'atterrira pas dans ma piaule... Bonne chro' toutefois, on sait à quoi s'attendre.
Excellente chronique arachnid, elle me coupe le souffle.
Très bon album, rien à redire
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire