"Le temps est compté, le temps est infini. Le temps est linéaire, mais aussi un facteur relatif qui se déplace. Le temps est une force à ne pas prendre à la légère. Parce que le temps n'oublie jamais.
Le temps ne guérit rien. Le temps est un trou noir qui consomme l'énergie, l'ambition et l'amour. Le temps est dangereux ! ….. Et par-dessus tout, le temps est Noir. C'est votre ennemi ! Le temps est le déclin et la décadence ; le temps est
Mort. ….. Le temps compte chacun de vos pas, chaque année, mois, semaine et minute. Et quand la moissonneuse vous respire dans le cou, c'est là, volant vos précieuses et dernières actions que le temps vous laisse. Lentement et presque inaperçue, seconde par seconde, il continue le compte à rebours plus près de votre tombe ; jusqu'à ce qu'il s'arrête finalement. LE TEMPS
EST NOIR !" (traduction partielle et totalement libre de « Black As Time »).
C'est ainsi que devait se compter les dernières minutes de
Candlemass, et se terminer l'ultime messe du temple du
Doom. Mais, c'était sans compter sur le temps et le retour aux sources d'un genre qui pourrait porter le nom de
Epic Doom Metal, ou autrement dit «
Epicus Doomicus Metallicus ». Nous y voilà, 30 ans après la naissance de cette ode à la mélancolie qui, secrètement, au plus profond de la noirceur de nos entrailles, pose les questions de notre existence, de nos croyances et de notre mort. Il est donc temps de fêter cet anniversaire sous la forme d'un EP aux côtés de :
Mats Levén, sixième chanteur de la formation, dont il s'agit de la première prestation studio aux côtés du groupe. Une voix qui sera mettre les intonations pour donner la profondeur voulue aux textes. Mats Björkman et Lars
Johansson dont les guitares magiques croiseront les cordes pour des rythmiques et soli hors du temps. Tout comme ce second guitariste, Jan Lindh, batteur depuis presque l'origine, plombera les morceaux avec une habileté détonnante. Et enfin, Leif Edling, bassiste et créateur, qui après quelques aventures avec l'excellent
Avatarium, revient en forme pour quatre titres aux couleurs sommes toutes très variées. Un format court qui est dans l'air du temps, aussi bien pour les nouveaux venus que pour les monstres sacrés. Il permet de faire ses preuves pour les uns, et pour les autres, se rappeler aux bons souvenirs des plus jeunes, ou rafraichir la mémoire des plus vieux. L'artwork est aussi là pour évoquer cette lointaine époque : la tête du démon et ses petites cornes, les croix en ornements, et cette écriture rouge que l'on avait rarement revu depuis le premier chapitre. Le vinyle simple est également habillé de ce rouge sanglant. Au final, lorsque vous ouvrez le boitier pour en extraire l'objet circulaire, c'est le crane, percé des pieux en croix, qui vous saute aux yeux.
«
Death Thy Lover », single de ce format court, réuni tous les ingrédients qui, avec ce côté dangereusement Heavy, nous permettent de dire que c'est, sans aucun doute, un titre de
Candlemass. Les sonorités de guitare, notamment de l'intro, montre que l'esprit de composition du grand Leif Edling est encore là. Quant à «
Sleeping Giant », il avance un refrain dont le secret est incrusté dans les plus anciennes marmites de ce géant du
Doom Metal. «
Sinister and Sweet » porte bien son nom, alliant riff lancinants et parties claires pour un chant, et des parties de guitares solo typiques, qui ravira les habitants des abîmes obscures. Ce quatre titres s'achève sur « The Goose », un instrumental qui place le tempo encore plus bas que ses prédécesseurs et finira la descente dans ce monde de langueur éternelle. Un bien court résumé de ces vingt six minutes qui renferment des petits secrets qu'il vous appartient de découvrir aux risques et périls de votre âme.
Si vous faites partie des fervents de la première messe, n'hésitez donc pas à écouter ce nouveau petit chapitre. Pour les novices, cet EP anniversaire est un bon début pour passer la porte du temps vers des œuvres aussi énormes que le pachydermique
Candlemass a pu nous en offrir depuis 30 ans.
J'avoue avoir une préférence pour l'époque Messiah Marcolin, et tout particulièrement "Tales Of Création" (sans parler d'Epicus Doomicus Metalicus). Mais Candlemass, malgré le temps qui passe, restera Candlemass. Encore une fois, je recommande vivement ce groupe séculaire et incontournable de l'histoire du Doom Metal...
Excellente chronique, même après quleques années !
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