Dès les premières secondes de la charge sans merci de
If I Ever Die, on se dit qu’on tient là un
Candlemass vindicatif, décidé à en découdre. Les guitares sont âpres, inamicales, la section rythmique effrayante de puissante sur ce tempo emballé pas si rare que cela chez nos doomsters suédois (souvenez-vous au hasard de Into the Unfathomed
Tower,
Dark Reflections,
Born in a
Tank). En s’arrachant les cordes vocales, le vocaliste de SOLITUDE AETURNUS Robert LOWE confirme qu’il constitue une recrue inestimable, moins typique que
Messiah MARCOLLIN mais tout aussi expressif et sans conteste plus varié dans ses expressions et son répertoire. Impression confirmée dès l’écrasant second titre,
Death Magic Doom, monumentale pièce de doom habitée par les vocaux malsains de LOWE.
Après cette double démonstration de puissance dans les registres rapide et lent,
Candlemass nous offre ensuite une véritable leçon de savoir faire mélodique. Servies par un son très
Live, incroyablement puissant, néanmoins très clair, les compositions suivantes possèdent toutes au moins un passage à la beauté saisissante : le refrain de Bleeding
Baroness, le divin final de
Demon of the Deep (voix angélique de LOWE, arrangements de claviers démoniaques), l’ensemble des mélodies et des riffs de House of 1000
Voices (et ce refrain à se damner !), à nouveau le refrain ultra clair du rapide et très power metal
Dead Angel… On atteint systématiquement les niveaux d’excellence de classiques comme
Samarithan,
At the Gallows End ou
Darkness in
Paradise, c’est dire.
Et que dire des solos de Lars JOHANSSON, plus maîtrisés, construits et progressifs que jamais : ce type est un orfèvre absolument méconnu, à n’en pas douter nourri par les œuvres de Michael SCHENKER et
Randy RHOADS.
Les deux derniers titres,
Clouds of
Dementia et
My Funeral Dreams s’avèrent tout juste un poil moins marquants, quoique fort honorables.
Inconstestablement, l’âme damnée de
Candlemass, le bassiste et unique compositeur Leif EDLING n’a rien perdu de son génie créateur de doom lyrique. Les esprits chagrins pourront toujours lui reprocher un manque de prise de risque mais tout le monde aura compris que
Candlemass est un groupe de doom classique, répondant à des normes qu’il a lui-même établies avec
Nightfall en 1987. L’aventure est plus à rechercher du côté des autres projets de Leif EDLING, à savoir le monstrueux KRUX ou son honorable album solo Songs of
Torment, Songs of Joy, sorti juste avant cet album.
A noter que la version chroniquée ici est un coffret cartonné limité à 500 exemplaires comprenant le CD (avec comme bonus caché le répétitif
Lucifer Rising, pas indispensable et surtout pas inédit), un DVD réunissant des séquences d’enregistrement au
Polar studio et un aperçu de la tournée US consécutive à
King of the Grey Islands. Le DVD a été tourné et monté avec les moyens du bord, sans sous-titres de surcroît : l’intérêt est donc purement documentaire. Pour compléter ce coffret, un drapeau noir et blanc avec le fameux crâne du premier album.
Pas vraiment un coffret ultra luxueux : pour les ultra fans uniquement. Pour les autres, achat obligatoire de
Death Magic Doom, le maître Raskal se chargera de vérifier la présence de cette œuvre au noir dans chaque paquetage. Exécution puis vous filerez réciter une dizaine de Avé
Candlemass en latin.
"House of 1000 Voices" m'a vraiment scotché et j'ai adoré le chant de Lowe tout au long du disque. A t-il vraiment quitté le groupe?
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