Bénéficiant de statut de culte dans le microcosme du death metal,
Unleashed, formé en 1991 par Johnny Hedlund, après son départ de
Nihilist, fit partie du big 4 de Stockholm avec
Dismember, Grave et
Entombed, et, participera activement à l’élaboration du son suédois. Mais le combo se distingue par son propos qui piochera majoritairement son inspiration dans la mythologie viking, ce qui fit d’
Unleashed un véritable pionnier et creusa le sillon à une pléiade de formations comme
Amon Amarth ou
Grand Magus, pour ne citer que les plus connues. A l’instar de «
Odalheim », «
Dawn of the Nine » poursuit la thématique entamée sur son prédécesseur à savoir, le futur d’
Yggdrasil et de tous ceux qui survécurent au Ragnarök, ou l’histoire des guerriers de Middgard qui portaient la tradition viking vers le nouveau monde
Odalheim.
En préambule, il est important de signaler que «
Dawn of the Nine » est une nouvelle fois produit par le guitariste du groupe, Fredrick Folkare et que, contrairement à «
Odalheim », l’artwork est magnifique et truffé de références mythologiques, en adéquation avec son titre («
Dawn of the Nine » étant inspiré des neuf mondes d’
Yggdrasil). Nous pouvons également noter la présence de trois petites collines nommées
The Royal mounds, qui sont supposées être les trois tombes de trois rois de la mythologie nordique que sont
Odin,
Thor et Freyr. Aussi, le symbole qui orne la pierre runique, siégeant au milieu du champ de bataille, représente le courage des guerriers qui prêtent serment aux Neufs, mais il peut aussi s’appliquer à
Unleashed, qui malgré le talent et l’abnégation dont il fait preuve, ne vit toujours pas de sa musique après 25 ans de carrière.
"A New Day
Will Rise" qui ouvre «
Dawn of the Nine », est la suite immédiate de "The Great Battle Of
Odalheim" qui concluait «
Odalheim » et, constitue le fil d’Ariane entre les deux opus. Mais contrairement à "Frimbulwinter" qui lançait ce dernier en trombe et de manière très accrocheuse, cette composition ne met pas l’auditeur dans les meilleures dispositions, votre serviteur est subitement pris d’anxiété et commence à nourrir quelques doutes sur cet album. La rythmique qui lorgne sur un mid-tempo soutenu à la double, est pourtant puissante et taillée pour le live mais ce morceau ne décollera jamais véritablement, la faute à un refrain bancal et une ligne mélodique générique et peu inspirée.
Mais
Unleashed remet très vite à plat son plan d’attaque et lance définitivement l’assaut avec le redoutable "They Came To
Die", sur une cadence alambiquée, doublé d’un refrain blasté, rehaussé de mélodies efficaces et d’un riffing à la puissance phénoménal. Ce titre est loin d’être orphelin puisque "Let The
Hammer Fly"," Where Churches
Once Burned", "
Land Of The Thousands Lakes" et le furieux "
Where Is Your God Now?" sont du même caveau,
Unleashed ne laisse aucun survivant, achevant les derniers récalcitrant à grands coups de marteau.
La formation sait varier les plaisirs et ne s’obstine pas foncer dans le tas, elle sait aussi ralentir la cadence mais elle ne perd aucunement en puissance, "
Defender Of
Midgard" ou "
Bolt Thrower", en sont des preuves flagrantes, la rythmique y est massive et percutante, frappant là où ça fait mal avec une précision chirurgicale. Que dire du morceau-titre ? "
Dawn of the Nine" est une composition atypique dans la discographie des suédois de par sa lenteur presque doomesque, enveloppée d’une ambiance très sombre, où Johnny Hedlund utilise des vocalises déclamées sur une tonalité sinistre, avant qu’un refrain lourd et puissant ne vienne "éclairer" l’ensemble, la prise de risque est maximum et, cette composition s’avère être une véritable réussite.
La production est à l’avenant, le côté glacial d’
Unleashed, bien mis en avant sur «
Odalheim », est toujours d’actualité mais le travail d’orfèvre de Fredrick Folkare ne s’arrête pas là puisque le bougre éclabousse une nouvelle fois de tout son talent, les compositions de «
Dawn of the Nine », avec l’apposition de solos de haute volée, froids et lumineux à la fois, dotées d’un feeling époustouflant, jetez donc une oreille à "Lands Of The
Thousand Lakes"," Welcome The Son Of
Thor !" ou "They Came To
Die" et "Where Is Your
God Now ?" pour vous en convaincre. Aussi, son intégration au sein de
Necrophobic n’est pas étrangère à l’imprégnation black-metal, surtout au niveau des mélodies, dont
Unleashed fait preuve depuis quelques années. Il a beau être le dernier membre à avoir rejoint la formation, Fredrick folkare s’impose comme l’un des piliers principaux du combo suédois, avec Johnny Hedlund, évidemment.
Hormis "A New Day
Will Rise" qui ouvre laborieusement «
Dawn of the Nine », cette dernière offrande d’
Unleashed ne souffre d’aucun véritable faux pas. Comme son prédécesseur, il transpire d’une efficacité redoutable et d’un effort de composition indéniable où tout semble avoir été étudié avec minutie. «
Dawn of the Nine » est une nouvelle réussite à mettre à l’actif d’
Unleashed, un nouvel effort à la hauteur du statut du groupe.
J'apprécie particulièrement cet album des Suédois car il alterne puissance, rapidité et inspiration. Bravo pour le papier precis et fidèle à mon ressenti également.
J'aime bien cet album, la production est impeccable, la musique possède un dynamisme certain et l'ambiance guérrière et parfois sombre est géniale. Cependant je trouve que depuis quelques années ils ont tendence à rendre certains de leurs morceaux frenchement répétitif à toujours dire et redire les mêmes phrases à boucle, ce qui est rapidement lassant. Heureusement c'est un peu moins flagrant sur ce Dawn of the Nine.
Encore un superbe atwork de Sir Par Olofsson. Même si l'originalité n'est pas de mise, je regrette un peu le milieu des années 90 où les groupes de death essayer de proposé de nouvelles choses. MAis comme tu le dis Growler ya un sacrée feeling sur certaine compos, et on peut que s'en réjouir, " Land of the Thousand Lakes " ou "Defenders of Midgard " prenne tout de suite au tripes. Un bon Unleashed!!
Je reprend cet album entre les mains, on peut noter que les petites passages "blackisant" ne sont plus présent, ou du moins beaucoup moins prononcé. Je pense que c'est la principal variation par rapport au précédent. Pas spécialement mieux, ni moins bon, un classique mais efficace Unleashed death metal.
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