Darkness in the Light

Liste des groupes Metalcore Unearth Darkness in the Light
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17/20
Nom du groupe Unearth
Nom de l'album Darkness in the Light
Type Album
Date de parution 04 Juillet 2011
Produit par
Style MusicalMetalcore
Membres possèdant cet album82

Tracklist

1. Watch It Burn 04:06
2. Ruination of the Lost 03:35
3. Shadows of the Light 03:45
4. Eyes of Black 03:53
5. Last Wish 03:06
6. Arise the War Cry 03:55
7. Equinox 02:58
8. Coming of the Dark 03:07
9. The Fallen 03:35
10. Overcome 03:11
11. Disillusion 03:37
Total playing time 38:48

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Unearth


Chronique @ Paillou

07 Septembre 2011

Unearth [...] est toujours un robuste colosse sur cette scène metalcore aux pieds d'argile

« Quelle beauté ! »

Voici les deux premiers mots qui me vinrent à l'esprit en abordant ce nouvel opus du groupe Unearth. Non pas que je sois tombé amoureux du chanteur mais plutôt de cette magnifique pochette. Comment ne pas être subjugué par cette parcelle aquatique et par cette main qui vient s'y poser, mettant en valeur toute la fougue de la nature ? Pour une fois, il semble bien que l'homme et la nature décident de s'allier, d'unir leur force pour nous proposer un spectacle graphique éblouissant... A moins que cette main humaine ne soit animée de mauvaises intentions, déterminée à exterminer les derniers vestiges d'une nature qui visiblement, ne possède plus le droit de s'ériger contre les hommes... Ou peut être n'est-elle qu'une nouvelle représentation de l'inhabileté humaine à comprendre le monde qui nous entoure... Quoi de mieux que le titre « Darkness in the Light », splendide oxymore, pour nous rappeler la vanité qui pullule dans ce bas monde ? Et surtout, qui de mieux placé qu'un groupe se nommant Unearth, littéralement le groupe qui «met à jour», pour nous évoquer toutes ces contradictions ?
C'est musicalement que les Américains vont venir nous répondre.

A l'instar de tous les groupes venant d'outre atlantique, Unearth a vu sa côte de popularité monter en flèche dans les années 2000, en nous distillant un metalcore extrêmement puissant et mélodique, sans pour autant céder aux clichés du genre. Et ce « Darkness in the Light » ne fait que confirmer une nouvelle fois la règle : ne serait-ce qu'à l'écoute de l'intro limpide et fluide du morceau qui ouvre l'album « Arise The War Cry », ou en prêtant une oreille aux break dévastateurs d'un « Eyes Of Black », c'est bel et bien un Unearth grand cru auquel nous allons avoir droit.

De même, le duo Trevor Phipps (au chant)/Ken Susi (guitariste solo), recèle d'une puissance d'évocation sans précédent, alors que l'un nous livre des hurlements prodigieux d'une voix qui ne faiblit jamais tout au long de l'opus, l'autre nous victimise à coup de solos mystificateurs , d'une fulgurance et d'une vélocité remarquables, venant rompre (ou plutôt s'allier) avec la pesanteur des cordes vocales du chanteur.
La présence de Justin Foley (batteur en chef de Killswitch Engage) derrières les futs est remarquable : cet atypique barbu excelle dans son domaine, le recours à la double pédale conférant une profondeur ténébreuse aux titres même les plus mélodiques, ce qui, au passage, semble de plus en plus manquer à Killswitch Engage...

Le précédent album des Ricains, « The March », avait signé une avancée non négligeable : la variété des titres étaient saisissantes, on alternait entre des titres surpuissants, de véritables tubes, des titres au rythme endiablé (on se rappellera du terrifiant « We Are Not Anonymous »), et d'autres beaucoup plus lents dans leur structure.

Cette avancée s'est poursuivie, mais en empruntant un virage mélodique plus marqué. Un élément simple le confirme : l'apparition de voix claires sur certains titres. Oui, mesdames, messieurs, vous avez bien lu, il s'agit de voix claires.
Néanmoins il convient de dresser un constat concret : en aucun cas Unearth ne s'est reconverti en clone de Bullet For My Valentine ou de Trivium. Déjà, le chant clair ne se retrouve que sur quelques titres de la galette (« Shadows In The Light », « Overcome »...), de plus il est presque systématiquement doublé avec la voix de Trevor Phipps; et enfin on doit reconnaître qu'il apporte un souffle d'air salvateur, je pense par exemple au titre «Shadows In The Light», où le chant clair ne se manifeste qu'au bout de deux minutes trente, en étant magnifiquement amené par un riff mélodique et efficacement suivi par un solo fulgurant.
En définitive, cette résolution plus mélodique, repoussera certains, enchantera d'autres, selon les caprices incessants de votre subjectivité et de votre ouverture d'esprit.

A l'annonce de leur nouvel album, les Américains nous promettaient quelque chose de plus dynamique et, force est de constater qu'ils ne nous ont pas menti. Sur chaque titre, une fluidité évidente se manifeste, pour un rendu musical plus aéré, et sur la longueur on ressent véritablement cette vélocité : hors de question pour l'auditeur de se reposer tranquillement entre deux titres, du début à la fin il est entraîné dans cette spirale auditive à vitesse grand V. On s'éloigne évidemment un peu plus des premières productions du groupe, plus pesantes et à la limite de la veine hardcore...

Ainsi, Unearth se paye le luxe d'innover, tout en gardant une identité qui lui est propre. Néanmoins, ce « Darkness in the Light » laisse un certain goût d'inachevé; on sent que l'album est solide, on décèle cette volonté de nous proposer un rendu homogène, cohérent, en intégrant des éléments nouveaux tout en s'appuyant sur les solides bases du passé; mais on ne peut s'empêcher de penser qu'il y a quelque chose d'incomplet. Ainsi, on dispose de onze titres, dont aucun ne s'aventure au dessus des quatre minutes ou en dessous des trois minutes : cela reste, certes, de la glose, j'en conviens, mais cela peut également souligner un certain manque d'ambition.

Dans la structure même de l'album on retrouve cette esprit très convenu : les cinq premiers titres sont les plus robustes, puis vient le tube « The Fallen » (dont le riff principal n'est pas sans rappeler un autre tube du groupe « Zombie Autopilot »), avant une deuxième partie d'album qui se caractérise presque uniquement par la présence des titres les plus mélodiques, et où se concentrent tous les titres incorporant le chant clair.
De ce point de vue, « Darkness in the Light » sera clairement le genre d'album à prendre en considération dans son intégralité, dans la mesure où tous les titres se valent, aucun ne semblant prendre un ascendant définitif sur les autres. Seul le morceau «Equinox» semble à part et j'avoue ne pas percer à jour son intérêt, ce dernier oscillant entre interlude et court passage réellement agressif...

Après toutes ces constatations, j'en aurais presque oublié mon propos initial, à savoir le lien essentiel entre cette magnifique pochette et la musique des Américains : le dualisme associé. En effet, Unearth associe avec brio puissance et mélodie, telle une invitation à la réconciliation entre le génie destructeur de l'homme et l'harmonie éternelle de la nature. Ce spectacle est mis en scène par l'emblématique guitariste de Killswitch Engage, Adam Dutkiewitcz, qui avait déjà collaboré avec le groupe pour l'album « The March », et qui fait de nouveau un énorme boulot au niveau de la production.

Certes, Unearth ne réalise pas un projet parfait, se cramponne à des ambitions peut être un peu trop modestes, mais qui lui font honneur. Car il ne faut pas oublier que ce nouvel opus surpasse de loin les productions metalcore du moment et Unearth parvient par dessus tout à garder son identité musicale, son originalité, grâce à des musiciens de talent qui parviennent à nous communiquer l'ingrédient essentiel à toute écoute musicale : le plaisir.
Après tout, « Darkness in the Light » n'est peut être qu'une étape vers un projet musical plus dense, plus intense et plus mystérieux... Mais là encore je ne veux pas me risquer à faire des supputations erronées.
Il convient donc, simplement et logiquement, de saluer la performance du groupe qui, avec ce cinquième album studio, montre qu'il est toujours un robuste colosse sur cette scène metalcore aux pieds d'argile.

7 Commentaires

9 J'aime

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Celldweller55 - 22 Septembre 2011: Très belle chronique, j'hésitais à le prendre vu que le précédent m'a laissé un peu froid, mais je vais peut-être tenter après tout.
Shadx - 02 Décembre 2011: "du morceau qui ouvre l'album « Arise The War Cry »"

J'avoue ne pas avoir compris, Arise The War Cry est bien la 6eme piste non ??
Et le chant clair n'est pas un nouvel élément de Unearth même s'il est rare !

En tout cas bonne chronique pour un bon album, et pour un très bon groupe.
shadowsarepowerless95 - 04 Avril 2012: Super disque de Metalcore! Unearth est vraiment un groupe unique en son genre! En plus de ça, le chant clair ne me dérange vraiment pas dans ce groupe! Par contre, ta playlist doit être différente car l'album s'ouvre sur "Watch It Burn". Peut être que si tu écoutes dans l'ordre d'origine tu adhéreras encore mieux à l'album! ;)
Sinon bonne chronique!
Goneo - 26 Fevrier 2021:

Unearth reste solide, pas de changemement de recette, un album un peu plus mélodique que les précédents. A noter un changement de batteur c'est Justin Foley, officiant dans killswitch ENgage qui est derriére les futs sur ce Darkness in the Light. Il joue toujours autant sur les variations de rythmes, et leur puissance de feu.
Je le trouve en dessous des précédents albums, en même temps c'est quand même leur 5e opus. Les mélodies sonnent assez communes, les breaks sont un peu téléphonés quand on connais le groupe, il y a moins ce côté surprenant, moins d'innovations sur ce Darkness in the Light.
En faite les parties mélodiques que cela soit dans les riffs typé In flames ou dans le chant, sont plutôt banales. De ce fait je le trouve moins marquant. Mais cela reste un très bon album de metalcore, j'aime bien le petit côté Pantera sur "Eyes of Black" à 2min, le refrain de Overcome, qui donne envi de hurlé, ou l'aspect plus technique de Disillusion.
Encore une fois, et même si je le trouve un poil en dessous, ça reste sans faille, un très bon album de metalcore. 15/20.
Merci pour la chro, bien détaillé.

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