Darkest White

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15/20
Nom du groupe Tristania
Nom de l'album Darkest White
Type Album
Date de parution 31 Mai 2013
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album87

Tracklist

1. Number 04:45
2. Darkest White 03:26
3. Himmelfal 05:48
4. Requiem 05:29
5. Diagnosis 05:02
6. Scarling 05:18
7. Night on Earth 03:35
8. Cathedral (Bonustrack) 03:32
9. Lavender 05:12
10. Cypher 05:43
11. Arteries 04:11
Total playing time 52:01

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Tristania


Chronique @ AmonAbbath

04 Juin 2013

L'entité musicale est bel et bien vivante, et même en bonne santé.

« Franchir le Rubicon », c’est prendre une décision risquée, se lancer dans une entreprise en assumant toutes les conséquences de cet acte. C’est un peu ce que Tristania s’est mis en tête en restant actif malgré le départ de la plupart de ses effectifs au fil du temps. Je crois, au passage, qu’il est inutile de rappeler tout l’historique de cette formation incontournable du Metal gothique : mon texte sur « Rubicon » s’en charge. Précisons simplement qu’après « Ashes », album varié et aux multiples facettes que je trouve très bon, le groupe a continué de s’éloigner de ses racines en proposant un « Illumination » surproduit et oubliant pratiquement le chant extrême pour préférer les compositions simplistes et le chant clean. Au passage, la chanteuse emblématique Vibeke Stene désertait les lieux peu après, laissant place à un talent recruté côté méditerranéen : une certaine Mariangela Demurtas, à la voix plus chaleureuse et misant plus sur la technique.
Subséquemment, « Rubicon » a donc marqué en 2010 la volonté osée de ce groupe « mutilé » de ne pas abandonner. Le chant extrême revenait sur quelques morceaux, certes discret mais proposé cette fois par un membre du groupe et non par le – très bon – Vorph de Samael, appelé à l’aide sur « Illumination ». Les compositions, elles, se révélaient plus intéressantes que celles de 2007 malgré un manque patent de personnalité. Après cet effort prenant sur lui de cicatriser beaucoup de blessures, qu’allait donc devenir Tristania ?

Eh bien, cette année, l’entité musicale ragaillardie par son line-up enfin stabilisé est bel et bien vivante, et même en bonne santé contre toute attente – sauf la mienne peut-être.
L’entrée en matière « Number » risque bien de faire fuir ceux et celles qui s’attendaient à un Metal gothique gentillet à ballades, porté par la voix féminine. Le riff d’intro déboule directement sous la forme d’un entremêlement de deux airs de guitares à la fois complémentaires et dissonants, évoquant le Black Metal. Alors, non, ça n’en est pas, et ce n’est pas du Death non plus lorsque le chant extrême débarque (s’accaparant le micro en premier d’ailleurs), mais reste que, pour du Tristania, ça déménage plutôt pas mal.

On a un peu l’impression de se retrouver en 2006, quand Moonspell a sorti son « Memorial » qui revenait à un son plus brut et extrême après une série d’expérimentations (certains diront « divagations »). Le fait est que la démarche de Tristania s’inscrit dans la même veine, ouvrant les hostilités, sur son nouvel album, avec deux titres assez agressifs sur lesquels le chant extrême se taille la part du lion. « Darkest White » fait même penser, dans sa construction martelant à de nombreuses reprises le riff principal, à du Samael période « Solar Soul ». Ce qui est amusant dans tout cela, c’est que Waldemar Sorychta, producteur renommé, s’est retrouvé aux mannettes sur les albums de Moonspell et Samael que je cite, sur « Rubicon » de Tristania aussi, mais qu’au moment où la musique des Norvégiens se rapproche un peu plus des deux autres formations… il s’avère que c’est un illustre inconnu (pour moi), Christer André Sederberg, qui se charge de la production et du mixage !

Trêve d’anecdotes, le travail de ce dernier est tout bonnement excellent et confère à « Darkest White » un son ni propret ni résolument crade, mais au contraire savamment dosé (avec notamment une basse audible juste comme il faut). C’était la moindre des choses pour que les nombreuses facettes du disque soient représentées à leur juste valeur. Car cet album varie son propos, passant de morceaux plus doux et plus gothiques (peut-être un peu moins intéressants pour certains) à des titres laissant parler le Metal et les riffs. Cela donne un ensemble de 10 titres (11 pour l’édition limitée) alternant les riffs rageurs mais savoureux et les refrains mélodieux ; les agressions et la mélancolie.
Le groupe n’a jamais autant joué, d’autre part, sur la complémentarité des différentes voix : chant hurlé des plus convaincants et vindicatifs, voix masculine clean et grave, voix masculine clean et plus aigüe et, enfin (complétant parfaitement cette dernière), le chant féminin bien sûr de Mariangela Demurtas, qui livre une performance très polyvalente.

Il suffit d’écouter « Requiem » pour prendre conscience qu’elle se débrouille tout aussi bien dans le registre de l’émotion justement rendue que dans la technique et le coffre vocal mis à contribution par le refrain de « Night on Earth ». La vocaliste prendra plaisir à varier ses interventions tout au long de l’album, et se permettra quelques duos bourrés de musicalité avec la voix claire masculine la plus haut perchée. Petit coup de gueule d’ailleurs, pour le morceau « Cathedral », fièrement porté par Mariangela et disponible uniquement en bonus sur l’édition limitée alors qu’il est d’excellente facture (c’est vraiment dommage de ne posséder que l’édition «simple» à ce niveau-là).

Le refrain d’ « Arteries », entre autres, illustre parfaitement cet aspect et résume plutôt bien le disque, le concluant sur un ensemble cohérent de riffs assez lourds et de vocaux tantôt extrêmes sur les couplets, tantôt clean, s’envolant dans ce dernier cas sur un refrain et un break où la mélodie et le talent de composition font bon ménage.

En résumé, Tristania est de retour avec une véritable personnalité (assez sombre comme en témoigne l’artwork) qui n’est certes pas celle des débuts que les fans de « Widow’s Weeds » regrettent toujours, mais qui est l’incarnation d’un groupe de Metal ayant finalement arrêté d’hésiter (et espérons que cela dure). L’album est cohérent, contient son lot de riffs et de chansons qui valent le détour, évitant en plus toute médiocrité et toute mièvrerie.
Je vous laisse maintenant seuls juges, mais il serait dommage de manquer cela sous prétexte que ce que fut l’entité « Tristania » auparavant n’est plus à l’ordre du jour.
Retour gagnant. Replay.

15/20

13 Commentaires

11 J'aime

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Molick - 09 Septembre 2013: Bon ben, c'est un sacré album. Pourtant j'ai jamais été vraiment fan de Tristania plus que ça.

Mais là c'est d'un sacré niveau, des riffs très prenants, un mélange des voix des plus intéressant et bien foutu. Je suis content que la chanteuse n'occupe pas trop le premier plan, pour pas tomber dans le Sirenia bis.
ArnoEnzo - 03 Avril 2015: Une horreur cet opus. Que cherchent-ils à prouver ? Même si Vibeke manque cruellement au groupe, Mariangela a une très belle voix qui rendait à merveille sur Rubicon. Ici, c'est plat et sans grand intérêt. Des riffs et du harsh n'importe comment. Mais ce n'est que mon avis ^^' (et je vois que je suis le seul haha).
AmonAbbath - 03 Avril 2015: L'horreur pour moi, c'était l'infâme "Illumination"...
 
Madness77 - 22 Mars 2021:

J'aime beaucoup cet album certes moins gothique moins lancinant que les débuts du groupe on a même l'impression d'entendre un nouveau groupe pourtant il y a de la qualité dans les compos et pas mal d'émotions véhiculés par le chant féminin. C'est plus moderne plus technique mais depuis 2013 plus de nouvelles le groupe a splitté ou quoi ? 

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