D'un Autre Sang

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17/20
Nom du groupe Manigance
Nom de l'album D'un Autre Sang
Type Album
Date de parution 2004
Produit par François Merle
Enregistré à Manigance Studio
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album106

Tracklist

1. Mirage 01:02
2. Empire Virtuel 05:14
3. Mourir en Héro 06:03
4. Héritier 04:39
5. Hors-la-Loi 04:51
6. Maudit 06:37
7. Mémoire 04:22
8. Damoclès 05:24
9. La Mort dans l'Âme 06:25
10. D'un Autre Sang 05:03
11. Enfin Délivré 05:28
Bonustrack (Video)
12. Future World (Pretty Maids Cover) 06:46
Total playing time 1:01:54

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Manigance


Chronique @ Eternalis

18 Janvier 2009
Le langage, outil stylistique complexe et souvent rabaissé à la qualité de seconds couteaux, n’échappe cependant pas à la mondialisation de cette langue anglophone devenue dominante dans un nombre incalculable de secteurs.
Quels groupes un tant soi peut ambitieux ne préfèrent pas aujourd’hui utiliser la langue de Shakespeare, simplement dans une volonté de compréhension du plus grand nombre pour commencer, puis d’une certaine simplicité il faut bien l’avouer.
Pourtant, certaines langues cachent des mines d’or enfouies. Rammstein aurait-il eu le même impact sans la rigidité narrative du langage de Goethe ? Tuatha De Danann serait-il aussi magique sans l’apport d’une certaine légèreté latine ? Manigance serait-il si classieux sans la richesse naturelle du français ?

Car il faut bien admettre que le français est une langue très complexe, très littéraire et quiconque ose s’y frotter n’a pas le droit à l’erreur. Erreur totalement absente chez Didier Delsaux, parolier de Manigance et proposant une prose non seulement belle mais souvent poignante et affreusement réaliste.
D’un Autre Sang, second opus longue durée des Patois, contiendra probablement des textes plus contemporains mais on ne peut plus édifiants de notre société ("Ange et Démon" et "L’ombre et la Lumière" étant plus métaphoriques !), traitant de guerre, de génocides et du certaines pertes de notre façon d’ « être ».
Qui ne pourra se retrouver dans les magnifiques paroles de "Mourir en Héros" (sur les tranchés), "L’héritier" (réminiscence de "Run To The Hills" ?), "Mémoires" ou le splendide "Damoclès" sur la découverte d’une maladie condamnant une vie à la mort?

Venons-en à la musique, on ne peut plus professionnelle et travaillée, à l’image des paroles. Il faut dire que Manigance dispose avec François Merle et Bruno Ramos de véritables tontons flingueurs de la six-cordes, comme le prouve le démarrage en trombe d’"Empire Virtuel", qui n’est pas sans évoquer les virtuoses américains de Symphony X (rien que ça !).
Ces guitaristes ont ce petit truc qui fait toute la différence, ce talent inné qui leur fait dévaler des plans tous aussi techniques les uns que les autres mais avec un naturel désarmant, sans jamais trop en faire ni tomber dans la démonstration. Le solo de "Mourir en Héros" en est le parfait exemple, un bonheur d’écoute lié à une instrumentation aussi subtile que fouillée, n’oubliant pas les claviers pour renforcer un certain aspect épique.

Et quelle voix ! Magnifique et pleine d’émotion. "Damoclès" ne pourra laisser personne indemne en raison de l’intensité de son chant, criant de vérité tandis que Didier sait se faire plus vindicatif lorsque les affres de la "Mémoires" nous offrent la malheureuse possibilité d’oublier des actes qui jamais plus ne devront rester inconnus.
La ballade "La Mort Dans l’Ame", superbe au piano confirmera le talent de ce chanteur exceptionnel et polyvalent, sachant se faire bien plus sombre et abattu sur le très noir Maudit, au riff plombé et lourd.

Quelques faiblesses rythmiques sur le titre éponyme ainsi qu’un "Hors la Loi" un peu trop proche du hard rock de Sortilège à mon goût viendront cependant gâcher une fête qui s’annonçait totale.
La production signée Merle est également perceptible concernant la batterie, incroyablement creuse et sans relief (c’est le problème de tant de groupes…la batterie est un instrument très complexe à sonoriser !) même si, pour le reste, elle s’en tire avec les honneurs, notamment au niveau des grattes incisives et assassines.

Un très bon album au final pour n’importe quel fan de heavy speed (à noter que le tempo est largement plus élevé sur cet album que sur le précédent !) francophone qui, une fois octroyé de ses défauts, deviendra un modèle du genre deux ans plus tard sous le nom de "L’ombre et la Lumière".
Mais ceci est une autre histoire…

2 Commentaires

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didsparis - 19 Janvier 2009: Une chronique, qui plus est, élogieuse, peut permettre au plus grand nombre d'avoir envie de découvrir des groupes comme Manigance. Ce genre de groupe dont le talent est malheureusement inversement proportionnel à la renommée mériterait tellement de sortir d'un relatif anonymat tant ses albums sont aboutis et maitrisés. Tous les albums et EP de Manigance méritent d'être écoutés tant ils sont chargés de brulots ou chacun des musiciens excellent dans la pratique de leurs instruments, chanteur inclue.
A découvrir d'urgence!!! J'attends le prochain album avec impatience...
Dombass - 31 Janvier 2009: Tout à fait d'accord avec ce qui est dit dans la chro comme dans le com de didsparis d'ailleurs, Manigance fait partie des trés grands qui, malheureusement vendent plus chez les Nippons que dans l'hexagone.... Pour les avoir vu en live 2 fois je vous garantis qu'ils assurent tous un max, qu'ils donnent tout ce qu'ils ont et qu'on comprend la 1ere fois -et ce dés les 1eres notes- qu'on a affaire à du costaud ( Merle à un P***** de charisme! entres autres......) et qui ne renient pas leur langue qui plus est...!!!
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Chronique @ dark_omens

26 Juin 2016

La musique parle souvent d’elle-même...celle de ce groupe nous crie tout son talent...

Il serait assurément aisé d’énumérer, ad vitam aeternam, toutes les qualités de ces musiciens exceptionnels en louant sans cesse leurs remarquables talents et, dans une imbécile étape suivante, leurs œuvres forcément remarquables puisque les génies créent fatalement des concepts uniquement géniaux. Cette attitude dogmatique, qui existe bel et bien, si elle devenait une règle dominante répandue, plongerait l’univers artistique tout entier dans un chaos indescriptible. Car bien évidemment, loin du fanatisme, l’esprit éclairé sait que le résultat, enfanté par d’habiles artistes, n’est pas l’œuvre unique de leurs aptitudes, mais aussi celui de leurs convictions profondes. Chaque création s’alourdit, en effet, des idées, des désirs et des décisions de ses créateurs.

N’y-a-t-il, en ce cas, rien de plus vain que de détailler, encore et encore, des qualités remarquables qui distinguent chaque membre d’un groupe dont les musiciens sont restés les mêmes et dont le concept artistique n’a que peu varié ? Il reste tout de même certaines incertitudes liées à certaines variables. Et fort heureusement.

Ainsi à l’orée de cette troisième production des Palois de Manigance, il n’est, selon votre modeste serviteur, pas absolument indispensable de réitérer avec précision quels sont les qualités de ces instrumentistes et notamment de cette exceptionnelle section rythmique dans laquelle Daniel Pouylau excelle, tant et si bien, qu’il pourrait, à mon humble avis, rivaliser avec les meilleurs de sa catégorie. Il apparait inutile aussi de décrire tous les méandres de ce Heavy Speed mélodique aux constructions parfois progressive que défend Manigance tant celui-ci, en dehors de s’être encore amélioré, n’aura guère subi de bouleversement fondamental. Et de plus, il semble vain aussi d’encenser cette plume, et cette poésie, avec laquelle le groupe exprime tous ces maux. Toutes ces délicieuses spécificités qui font l’âme profonde de Manigance en somme.

Que dire alors concernant ce D’un Autre Sang ?

Simplement que cette œuvre, digne successeur d'Ange ou Démon, continue d’être enthousiasmante. Simplement que le groupe poursuit admirablement sur le chemin d’une renommée méritoire aux sons d’un album exceptionnel. Simplement que Didier Delsaux et les siens excellent toujours encore dans la composition de mélodies et de refrains incroyablement fédérateurs et réussis.

A la fois rapide et nerveux (Empire Virtuel, le magnifique Héritier, ou encore, par exemple, le très bon D’un Autre Sang), mais aussi relativement plus posés (l’excellent Mourir en Héros, le superbe Mémoires ou encore, par exemple, le remarquable Damocles), ou encore sensiblement plus calme (Hors la Loi, le merveilleux Maudit ou encore, par exemple, le délicieux Enfin Delivré), Manigance ne cesse ici de faire montre d’un talent unique. Bien évidemment évoquer certains de ces morceaux en les détaillant usant de termes tels que « plus posés » ou « plus calmes » est tout à fait relatif tant l’œuvre demeure à la fois exaltée et incisive. Il est d’ailleurs à noter qu’au regard de son prédécesseur le rythme s’est considérablement accentué sur ce D’un Autre Sang.

Quoi qu’il en soit, Manigance nous livre ici un de ces albums les plus aboutis devant lequel les louanges faites de mots flatteurs finissent par être totalement superflues. La musique parle souvent d’elle-même...celle de ce groupe nous crie tout son talent.

4 Commentaires

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King_Triton - 26 Juin 2016: Une bien belle chronique Mister Darko ! Au delà des parties instrumentales, ce que j'aime énormément chez Manigance c'est la façon dont les mots s'écoulent : Avec fluidité et harmonie. Les chanteurs qui y parviennent avec autant de talent ne sont pas légion..
Hellsinner - 27 Juin 2016: Sacré rythme de publication ! Et super chro' ! J'ai découvert (et grandement apprécié) ce groupe grâce à l'album Ange ou Démon après lecture de ton texte sur ce même album ; je pense que je vais maintenant me plonger dans ce D'Un Autre Sang, qui m'a l'air d'être d'excellente facture.
Par contre (au risque de paraître lourd ou trop pointilleux :/), j'ai un doute : ce ne serait pas "ad vitam aeternam", par hasard ?
dark_omens - 27 Juin 2016: Tu as raison l'expression exacte c'est ad vitam aeternam. Je m'en vais corriger de ce pas. Merci à toi d'avoir relevé cette erreur.

Sinon pour ce qui est du rythme, c'est vrai qu'en ce moment je suis inspiré. J'en profite parce que je sais que ça ne va pas durer...
Hellsinner - 28 Juin 2016: Je t'en prie ! Une petite coquille, ça arrive parfois.
Et tu as raison d'en profiter, d'autant que ça me donne de la lecture, je ne risque pas de m'ennuyer :)
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