Je ne vais pas vous faire l’offense de faire ici le pédigrée de
Rotten Sound. Je me contenterais de souligner qu’il s’agit d’un des groupes de grind les plus influents et respectés en Europe, et avec raison. Avec 5 albums à ce jour au compteur en 14 ans d’existence plus une poignée de MCD et splits albums, le son pourri est au faîte de sa gloire, de sa puissance et de sa renommée.
Axant comme d’habitude sa stratégie sur une dichotomie blastage sans pitié/lourdeur d’un défilé de chars sur les Champs-Élysées le 14 juillet,
Rotten Sound nous revient en pleine gueule en ce début d’année 2011. Dès les premières notes, on se dit que la recette payante que le groupe applique avec brio depuis le massif
Murderworks est restée inchangée. Le son krisprolls typique est bien là, et après une intro à la basse de 10 secondes environ, ils enchaînent à une vitesse dangereuse selon les statistiques des tués sur la route de cette année. Avec 16 titres pour 27 minutes, on se dit qu’on est dans la bonne direction, celle du déboîtage de cervicales. Déjà à ce stade je sors la bière du frigo et je me relaxe. Ça va être bon. Il y a aussi une masse d’invités au chant surtout, dont
Jason Netherton de
Misery Index et LG Petrov de
Entombed. Sauf que là les troupes de Keijo Niinimaa sont quelque peu fatiguées. Est-ce la présence de Petrov sur Choose qui le fait sonner comme du
Entombed poussif malgré ses 1 minute 30 ? 'Y a quelque chose qui grippe cette belle machine, et pourtant ce n’est pas l’envie de bien faire, on retrouve les plans grincore dont
Rotten Sound a su nous régaler jusqu’ici, les breaks bien écrasants, tout... Mais alors que se passe-t-il docteur ?
Et bien malheureusement
Rotten Sound fait du
Rotten Sound mais c’est tout. Certes les breaks sont biens lourds et remplis de riffs à la suédoise, mais ne supportent pas la comparaison avec les nombreux plans de ce genre présents sur le «
Consume to Contaminate », datant déjà de 2005. Est-ce la faute au mix qui place la guitare un poil en arrière par rapport à d’habitude et confère à l’ensemble un rendu plus étouffé, moins brut et brutal que d’ordinaire ? Certes on retrouve bien la furie grind qui fit la gloire du groupe sur l’album
Exit, mais on n’a pas affaire au
Rotten Sound de
Cycles ou
Consume to Contaminate, c’est-à-dire un groupe en état de grâce et qui fait mouche à tous les coups.
Déjà les 3 titres inédits du maxi
Napalm m’avaient laissé plutôt indifférent ce qui est fort inhabituel, et j’avais trouvé les 3 reprises de
Napalm Death bien convenues, la faute sans doute à la proximité des genres pratiqués par les deux groupes. Sans compter que
Suffer the
Children est l’un des titres sans doute les plus repris au monde que c’en est presque lassant. Souvent même ça ramone dans le vide, comme sur « Crime », et plus inhabituel, un break comme celui de « CTC », avec du violoncelle et même des claviers, décidémment on se dit que la mauvaise influence des derniers méfaits de leurs idoles
Napalm n’est pas positive ces derniers temps. Il reste quand même de bons moments, ce n’est pas un mauvais album bien au contraire, certains titres tels que le terrible «
Machinery » relèvent le niveau.
Bref, pour ceux qui aiment leur grind servi brûlant avec une bonne portion de death pourront trouver leur bonheur avec ce skeud, mais aux néophytes je conseillerai plutôt n’importe lequel de leurs 3 précédents albums, ou bien carrément l’équivalent en puissance et en brutalité chez les derniers
Inhume ou
Eardelete.
Du coup j'hésite à me le procurer...
Sinon, y a un truc que j'ai pas pigé dans la chronique. Y sont cités "Crime" et "CTC", deux titres que je ne vois pas dans la tracklist.
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