Six ans après le redoutable «
Abuse to Suffer », les fossoyeurs de nuques finlandais ouvrent à nouveau le caveau, afin d’y extirper son dernier macchabée, savamment appelé « Apoclaypse », huitième méfait du quatuor, le deuxième chez Season Of
Mist. Il est à noter le départ de Kristian Toivainen, qui est remplacer par Matti Raappana à la basse, ce dernier étant également chargé des « backing vocals ». Pour les néophytes,
Rotten Sound officie dans un « grindcore » furieux, assez bas du front, et dénué de toute complaisance, ne laissant aucun survivant.
Sans que les sommations d’usage ne soient énumérées, l’exécution de masse débute avec « Pacify », le mal nommé. Morceau très concis avec une prédominance de blasts hystériques, entrecoupés de up-tempo féroces.
Rotten Sound attrape directement son auditeur incrédule à la gorge, le regardant agoniser douloureusement, sans aucune pitié, jusqu’à ce que une mort certaine, le délivrant de ses souffrances. Et ce titre est loin d’être orphelin puisque « Equality », « Renewables », « Nothingness », « Science » et Ownership », ne dépasse pas la minute, avec une mention spéciale à «
True And False » dont la durée n’est que de 19 secondes.
Il est vrai que la rythmique générale de l’album, dépasse largement la limite de vitesse autorisée, les cadences frénétiques et up-tempo régnant en maître sur ce disque, mais les finlandais savent aussi ralentir la cadence, en proposant des mids puissants comme sur le final de « Newsflash » ou les cassures de «
Fight Back » et de « Empowered », mais aussi des moments pachydermiques comme sur le début de « Denialist » ou encore la fin de « Inflation », qui sera chargé de retirer toute espoir de survie à sa proie. D’ailleurs, sur « Ownership », la formation parvient à alterner entre blasts furieux, up et mid- tempo féroces, le tout en quarante-six petites secondes.
Comme à leur habitude, les membres composant l’entité
Rotten Sound, sont au diapason de la rossée entreprise sur «
Apocalypse », Mika Aalto délivrent des riffs incisifs et assassins, Keijo Ninimaa, éructe toutes tripailles dehors, s’arrachant littéralement les cordes vocales et la section rythmique fait office de centrale nucléaire, avec une mention spéciale pour Sami Latva, batteur tentaculaire, qui aligne les cadences frénétiques sans sourciller, et alternant les tempos avec une facilité déconcertante. Il faut aussi noter que la mise en son de Jesse Gander et le mastering de Brad Boatright, amène encore plus de férocité à l’ensemble, avec, en même temps, plus de clarté, hissant vers le haut, la force impactante de cet album.
En étant vraiment tatillon, votre serviteur dirait que
Rotten Sound n’a pas inventé l’eau chaude et reprend tous les préceptes du « grindcore », annihilant toute forme d’évolution, et de surprises. La prise de risque est proche du néant, même si la qualité de ce huitième « long format », est intrinsèquement élevée.
18 titres, 20 minutes.
Rotten est un exemple de concision et d’efficacité avec cet «
Apocalypse », qui porte à merveille son patronyme, tant il reflète le contenu de cet enregistrement. Aucun répit ne sera octroyé à l’auditeur, le molestant sans discontinuer, ne souffrant d’aucune véritable faiblesse et frôlant même le coup de maitre. «
Apocalypse » se hisse incontestablement dans le haut de la discographie des finlandais, seul le temps, juge impartial, dira s’il cette nouvelle livraison est meilleure de leur carrière.
L’
Apocalypse selon
Rotten Sound.
C'est vrai qu'il fracasse sacrément la gueule celui-là. Je le trouve peut-être un peu linéaire, et je ne suis pas fan du son ultra moderne et puissant qui atomise tout mais n'est pas assez brut et étouffe un peu le riffing sous la batterie et le chant, trop mis en avant à mon goût. Ceci dit, ça reste du très bon dans le genre et un sacré lattage de tronche en règle. J'aurais mis 15/20 je pense.
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