Branle-bas de combat au sein d’
Entombed au nouvel an 1991, lorsque son leader Nicke Andersson vire son growler LG Petrov sur un coup de tête, alors que le groupe s’apprête pourtant à retourner aux Sunlight Studios pour la mise en boite de son second album, avec la lourde tâche de donner un successeur au terrible
Left Hand Path ayant renversé la communauté deathmetal durant l’été 1990. La dernière apparition du chanteur en studio remonte donc au printemps de la même année, lorsque le groupe mit en boite le morceau inédit
Forsaken pour les besoins de la compilation désormais culte Projections of a Stained Mind, qui regroupa une partie du gratin suédois de l’époque tel que
Grotesque,
Therion,
Unleashed,
Dismember ou
Merciless, sans occulter les norvégiens de
Mayhem.
Surpris par l'éviction de Petrov et impatient, Earache Records demande au groupe un avant goût de son futur album, requête se traduisant par un rapide passage aux Sunlight Studios pour la capture de trois morceaux,
Entombed appelant dans l’urgence Orvar Safstrom en intérim, chanteur de la formation voisine & prometteuse
Nirvana 2002. Notre quintette met ainsi en boite une toute nouvelle composition (au terrible riffing en ouverture) destinée au second LP, et réenregistre par ailleurs le bon
Forsaken & l'entraînant Bitter
Loss, respectivement présents sur la fameuse compilation précitée et sur son premier disque. L’EP
Crawl sort ainsi durant l’été 1991, une saison avant le futur album, sa couverture n’étant qu’un simple agrandissement de la nouvelle illustration de Dan SeaGrave non encore dévoilée en intégralité.
Avec un morceau en avant-première une poignée de semaines, un second issu d’une compilation et un troisième déjà présent sur le debut-album, l’EP
Crawl et ses treize minutes peut paraître d’un intérêt moindre aujourd’hui. Historiquement, il reste pourtant un enregistrement clé entre deux albums cultes, sa session totalement indépendante ainsi que la présence d’Orvar Safstrom (unique intervention studio au sein d’
Entombed) sont deux éléments qui apportent un nouvel angle d’écoute aux compositions. L’ambiance de
Left Hand Path est fortement présente et la température a par ailleurs rarement été aussi glaciale.
Fabien.
A l’époque, j’étais surtout plus jeune et intransigeant. Je m’étais jeté en 89/90 sur les premiers LP de tous les groupes de la vague deathmetal sur Earache, Nuclearblast, Peaceville et Centurymedia, et lorsque l’heure du second album a sonnée, en 90/91/92, j’ai eu bien du mal à en aborder quelques uns correctement au départ, tant j’avais pu ériger les debut-albums sur un piédestal. Clandestine fait partie de ces seconds disques-là. Le chant d’Andersson me sortait par les oreilles et très honnêtement je ne retrouvais globalement pas la qualité du riffing, ni tous les petits plus qui ont fait l’invincibilité de chaque morceau de Left Hand Path. Mon entourage possédait bien sûr Clandestine et les avis étaient justement scindés en deux camps assez distincts. Pour ma part, j’ai boudé le disque et je l’ai gardé en K7 de sa sortie jusqu’en 94, année où je me suis vraiment réconcilié avec le disque, grâce au morceau Evilyn en porte d’entrée. Si mon regard a positivement changé entre 91 et 94 sur cette belle œuvre suédoise, le placer devant Left Hand Path est un pas que je ne franchirai pas. En revanche, j’avais accroché directement à Wolverine Blues, plus exactement au MCD Hollowman qui était sorti en avant-goût au printemps 1993, une saison avant l’album. Fabien.
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