Cold Lake

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11/20
Nom du groupe Celtic Frost
Nom de l'album Cold Lake
Type Album
Date de parution 01 Septembre 1988
Style MusicalGlam Rock
Membres possèdant cet album101

Tracklist

1.
 Intro / Human
 01:07
2.
 Seduce Me Tonight
 03:22
3.
 (Once) They Were Eagles
 03:14
4.
 Petty Obsession
 03:43
5.
 Cherry Orchards
 04:18
6.
 Juices Like Wine
 04:16
7.
 Little Velvet
 03:37
8.
 Blood on Kisses
 03:32
9.
 Downtown Hanoi
 04:18
10.
 Dance Sleazy
 03:32
11.
 Roses Without Thorns
 03:31
12.
 Tease Me
 02:47
13.
 Mexican Radio (New Version) (Wall of Voodoo Cover)
 03:32

Durée totale : 44:49

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Celtic Frost


Chronique @ adrien86fr

16 Décembre 2010

Tom G Warrior troque son corpsepaint contre mascara, fard à joues et rouge à lèvres Gemey Maybelline

Automne 1988, Sunset Strip de Los Angeles. Vêtu d’une t-shirt à l’effigie des L.A. Guns et la tignasse brushée, Tom G. Warrior y donne une interview filmée pour le magazine vidéo Hard N’ Heavy en compagnie de son bandmate Oliver Amberg à l’occasion de la sortie sur le label Noise International de « Cold Lake » ; troisième album d’un Celtic Frost connu et reconnu comme étant l’un des géniteurs du style black metal en compagnie des légendaires Venom, Mercyful Fate et Bathory.

Lorsque l’on connait la noirceur et le caractère hypnotique et solennel des précédents disques du combo avant-gardiste suisse que sont les immuables « Morbid Tales », « To Mega Therion » et « Into the Pandemonium », cette image d’un Celtic Frost nonchalant sous les palmiers de L.A. ne peut que choquer ou tout du moins interpeller l’admirateur du groupe helvète tant le contraste s’avère être on ne peut plus saisissant entre la sincérité du metal extrême européen de l’époque et les paillettes de la scène hair metal hollywoodienne. En effet, qui peut imaginer ne serait-ce qu’une seconde un Tom G. Warrior entouré de bimbos siliconés sans soutifs et cul nu, en pleine séance de débauche dans un strip club de West Hollywood, une bouteille de Jack Daniel’s quasiment vide à la main et une dose d’héroïne cachée dans la doublure de son perfecto orné de badges Mötley Crüe, Poison et Hanoi Rocks ?

Visuellement et compte tenu des titres composant son tracklisting, l’objet que constitue cet improbable « Cold Lake » a tout pour paraître tel l’ersatz d’un « Invasion of your Privacy » de Ratt ou d’un « Night Songs » de Cinderella ; mais à l’écoute de l’équivoque « Seduce Me Tonight », on reconnait irrémédiablement le style lourd et thrashy si caractéristique du mythique groupe de Zurich. En apparence donc, pas de titanesque révolution purement musicale sur cette cuvée 1988 d’un Celtic Frost version glam ; même si l’on peut remarquer néanmoins dans les vocaux de Thomas Gabriel (crédité comme tel sur l’album) et plus largement sur l’atmosphère générale de l’album un enthousiasme qu’on ne lui connaissait pas ; ce dernier nous ayant plus habitué sur les précédentes galettes de CF à ses complaintes de dépressif névrosé qu’à une glorification enjouée du lifestyle « sex, drugs & rock n’ roll » propre aux entités sleaze de la seconde moitié des années 80 telles que Guns N’ Roses ou encore le bien nommé Faster Pussycat. Quels adjectifs pour qualifier la musique de « Cold Lake » si ce n’est médiocre et pathétique ? Rythmique lourde et poussive si caractéristique de CF mais on ne peut plus inappropriée au glam metal, pathétiques soli de guitare signés Oliver Amberg qui ferait passer sur ce coup là le Johnny Ramone de 1974 pour le Eddie Van Halen des grands soirs, vocaux emphatiques d’un Tom G. Warrior paraissant tel un Stephen Pearcy qui aurait subi une ablation du larynx ; ces caractéristiques ne permettent à aucun moment à « Cold Lake » de parvenir à décoller. Moins pire morceau de l’album, « Dance Sleazy » que l’ont pourrait comparer aux plus mauvaises B-sides de Ratt et qui s’avère être écoutable, à la condition de n’avoir rien d’autre à se mettre dans les oreilles et de vouloir s’infliger masochistiquement un supplice de type sonore.

On sent irrémédiablement tout au long de l’album que Celtic Frost s’essaye tant bien que mal à incarner un style qui par essence, ne lui sied pas du tout. N’arrivant jamais vraiment à se défaire de son identité thrash tout au long de ses onze pistes, « Cold Lake » s’avère être une œuvre marquée par une personnalité fragile et maniérée en quête d’une réelle identité. Après quelques titres seulement, l’écoute devient de plus en plus difficile ; l’auditeur étant en effet partagé entre la volonté d’écouter la galette jusqu’à son terme au nom d’une curiosité simple et peut être un peu malsaine, et celle d’arrêter la torture afin d’oublier au plus vite ce sinistre opus et ne pas avoir à l’associer avec l’auteur des chefs d’œuvre « To Mega Therion » et « Monotheist ». Réelle inspiration glam ou opportunisme commercial éhonté ? Personne n’est en mesure d’y répondre, ce « Cold Lake » constituera donc un éternel point d’interrogation dans la discographie de l’immense Celtic Frost. Cet album incompréhensible prouve une fois de plus que les grandes figures de ce monde à l’instar de Tom G. Warrior ont toutes une face sombre et mystérieuse contribuant indubitablement à façonner leur mythe et à entretenir leur légende.

Véritable zone d’ombre dans la discographie de Celtic Frost donc que cet énigmatique et opportuniste « Cold Lake » présentant néanmoins l’intérêt de mettre à la lumière des spots du Whisky A Go-Go une facette méconnue et insolite de l’identité musicale du légendaire combo suisse. Ayant fait couler des hectolitres d’encre à sa sortie et renié encore aujourd’hui par un Tom G. Warrior honteux et réfractaire à tout projet de réédition de l’opus ; « Cold Lake » s’avère néanmoins être un objet collector indispensable à la curiosité des fans du groupe se décrivant comme tels. Peu inspiré et convenu à souhait, l’album colle en cela très bien avec nombre de releases ayant saturé la scène hair metal/sleaze rock de l’époque. Mais quand on répond au patronyme anthologique de Celtic Frost, la critique ne peut qu’être acerbe face à une démarche aussi stérile qu’intrigante de l’acabit de cet incompréhensible « Cold Lake ».

13 Commentaires

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Sperma_frost - 25 Mars 2014: Que du mal Sam, que du mal ... ;-)
LeMoustre - 26 Mars 2014: Ben oui, tout est dit je crois. Il aurait fallu que Fischer, en abandonnant son patronyme de Warrior, change aussi le nom du groupe, et encore... Un ou deux morceaux sortent du lot, mais bon, c'est comme avec une "grosse", après 15 verres, peut-être ça passerait moins mal... Très bon texte !
grogwy - 15 Octobre 2016: Parmi les albums les plus décriés (et détestés) de l'histoire du Metal, que ce soit "Possessed" de Venom (1985), "Chameleon" d'Helloween (1993), "The X Factor" d'Iron Maiden (1995), "Promise" de Massacre (1996), "The Unspoken King" de Cryptopsy (2008), ou dernièrement "Illud Divinum Insanus" de Morbid Angel (2012), ce "Cold Lake" de Celtic Frost conserve (et malgré une forte concurrence) la première place du classement depuis près de...trente ans !
Il faut, pour comprendre ce fait, se remémorer l'impact désastreux qu'a produit ce disque sur les fans du "culte" To Mega Therion" (1985) à sa sortie en 1988.
Déjà qu'avec "Into the Pandemonium" (1987), Celtic Frost commençait à partir en cacahuètes, en proposant un album dit "expérimental" (terme trop souvent associé à du "grand n'importe quoi" pourvu que ce soit "novateur"), où le bon alternait avec l'incompréhensible...
Sur ce "Cold Lake", Thomas Gabriel (ex-Warrior) nous délivre un album sur lequel, il a troqué son Dark/Black Metal pour un Hard/Glam Rock de deuxième, voir de troisième catégorie...
Que Thomas Gabriel ai voulu changer de style musical pourquoi pas, mais lors de la conception de ce disque il a commis trois erreurs majeurs :
-Premièrement, il aurait du sortir cet album sous un autre nom que celui de Celtic Frost, avec au choix Celtic Crue, Celtic n'Roses, ou encore L.A. Celtic.
-Deuxièmement, il aurait du se contenter uniquement de jouer de la guitare, et faire appel à un chanteur dotée d'une voix appropriée au Hard/Glam Rock.
-Et enfin troisièmement, quand on veut changer radicalement de style musical, on se doit d'abandonner toute trace de l'ancien.
Or ici ce n'est pas le cas, et on se retrouve avec des morceaux de Hard/Glam Rock sur lesquels, parfois, surgissent des tics issus du Black/Dark Metal d'autrefois, un sacré mélange !
Pou finir, je reprendrais la formule qu'avais écrit le journaliste Hervé "SK" Guégano (Hard Force) en 1988 en chroniquant cet album :
"c'est un mélange de lait et de whisky, où l'on ne conserve du premier que le gout, et du second que les effets secondaires...".
Tout est dit !
angus107 - 28 Août 2023:

L'album de Celtic Frost que je préfère.

17/20

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