Celestial Angels

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14/20
Nom du groupe Aevum (ITA-1)
Nom de l'album Celestial Angels
Type EP
Date de parution 06 Octobre 2008
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 The Inquisition
 06:05
2.
 Lost Soul
 05:35
3.
 Dust to Dust
 11:41

Durée totale : 23:21

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Aevum (ITA-1)


Chronique @ ericb4

05 Fevrier 2017

Il se pourrait bien que l'on soit au début d'une longue histoire...

Nouvel entrant dans un registre metal symphonique à chant féminin graduellement investi par moult formations de tous poils, Aevum, à sa manière et sans trembler, s'est lui aussi lancé dans la bataille. Octroyant un metal mélodico-symphonique classique flirtant avec l'opéra et le prog, ce jeune septet italien originaire de Turin nous fait alors voyager tour à tour entre Therion, Nightwish, Theatre Of Tragedy, Rhapsody Of Fire, Sirenia et Xandria, eu égard à leurs premiers travaux. N'ayant pas tardé à se mettre dans le rang, le combo piémontais créé en 2007 a accouché un an plus tard de son premier bébé à l'aune de ce « Celestial Angels », EP 3 titres égrainés sur un ruban auditif de 23 minutes tout au plus. Et ce, au moment où les grandes pointures du genre (Epica, Nightwish, Within Temptation, Leaves' Eyes, Xandria...) enchaînaient concerts et festivals à tours de bras tout en accusant un relatif retrait des studios. Une brèche dans laquelle s'est engouffré le collectif rital...

Pour son projet, Richard (fondateur, claviériste, growler et choriste du groupe) s'est entouré des talents de la mezzo-soprano Evelyn Moon, du lead guitariste Angelo, du guitariste rythmique Lord of Destruction, du claviériste Ian, de la bassiste et choriste Irene Assenzi et du batteur Fabio Vincelli. De cette fructueuse collaboration a émané un travail minutieux sur les arrangements et une saisissante profondeur de champ acoustique, corroborée à un enregistrement de bonne facture sur cette première, laconique mais néanmoins accrocheuse auto-production. Pièce en trois actes que nous allons suivre dans son déroulement originel, chacune ayant son caractère et son atmosphère propres.

Tout d'abord, dès l'entame de l'opus, un classique du genre symphonique, on entre dans la danse sans sourciller. Ainsi, non sans rappeler Therion quant au déploiement de ses choeurs, l'opératique mid tempo progressif d'obédience metal symphonique « The Inquisition » livre ses riffs corrosifs corroborant tout le long un pléthorique et solide convoi orchestral que n'aurait pas renié Xandria. Ce faisant, des jeux d'ombre et de lumière jalonnent notre parcours, à l'image des rayonnantes envolées lyriques de la belle mises en contre-point des attaques d'un growler caverneux, sur fond de choeurs masculins en voix claire. Ainsi, un envoûtant et classique ballet se joue, offrant à la fois puissance rythmique, élégance mélodique et majesté. Le tout étant techniquement maîtrisé et artistiquement inspiré, même si une impression de déjà entendu peut se faire jour, notamment sur le couplet, un peu moins sur le refrain, moment immersif s'il en est. Quoi qu'il en soit, l'émotion est au rendez-vous de nos attentes, nous gagnant même au gré des pérégrinations de nos vocalistes patentés.

Plus ténébreux et chaotique, mélodiquement moins immédiat, le second acte officie dans un univers atmosphérique gothique fait d'étrangeté et de lueurs crépusculaires. Ainsi, sur fond de poignants accords d'un orgue d'église, l'entraînant, tumultueux et sombre « Lost Soul » oriente son atmosphère vers de mystérieux espaces gothiques, même si la fibre symphonique n'est jamais bien loin. Grisantes accélérations et ralentissements se succèdent sereinement, dans la veine de Theatre Of Tragedy, sur fond d'instrumentation dans le sillage de Rhapsody. Sur un même schéma oratoire fait de contrastes, le combo nous entraîne dans un marécageux environnement, tout en ne nous perdant pas dans d'inextricables chemins de traverse. Un véritable tour de force réalisé par le collectif, ne tombant nullement dans les stéréotypes du genre.

Enfin, superbe, lumineuse, altière, la fresque de fin « Dust to Dust » déploie fièrement ses 12 minutes d'un spectacle épique et romantique. Dans cette tourmente, les angéliques patines de la déesse font mouche sur le fondant couplet, derrières lesquelles les serpes oratoires du growler se calent, ces dernières ne prenant nullement l'ascendant sur sa comparse. Ce foisonnant titre polyrythmique est à placer à la croisée des chemins entre un Nightwish des premières lueurs, Sirenia et Aesma Daeva. Offrant une profusion d'effets et d'arpèges au piano, cette pléthorique offrande se voit progressivement enrichie de choeurs en faction, de séries d'accords de plus en plus complexes, tout en octroyant une ligne mélodique accessible, finement sculptée, mais devant se laisser le temps de l'imprégnation. Devant cette pièce aux multiples rebondissements et sous-tendue par des arrangements taillés au scalpel, rarement l'attention ne s'affadit. Une véritable pièce d'orfèvre concoctée et fort bien restituée par nos acolytes.

Pour un premier essai, le combo affiche clairement la couleur de ses intentions, présentant un propos avenant, techniquement efficient, à la riche ornementation instrumentale et vocale, mélodiquement efficace et émouvant. Toutefois, il lui faudra prendre le temps de digérer ses sources d'influence pour nous livrer une œuvre plus singulière, moins en proie à la répétibilité de schèmes d'harmoniques déjà existantes. Néanmoins, à l'aune de leur potentiel et de la qualité scripturale de chacune de leurs compositions, nos sept compères ont une belle carte à jouer dans un registre pourtant surinvesti. En outre, les amateurs de metal symphonique à chant féminin y trouveront sans nul doute quelques points d'accroche susceptibles de les fidéliser, même parmi les pavillons les plus exigeants. Selon votre humble serviteur, concernant la souriante sarabande, il se pourrait bien que l'on soit au début d'une longue histoire...

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